
La Vie esthétique (2013), La Brûlure de l’image (2019), Le désir de voir (2020) : essai après essai, Laurent Jenny s'efforce de circonscrire ce qu'il en est du vécu esthétique et de la relation à l’image. Il fait paraître aujourd'hui La folie de voir (L'Atelier contemporain), qui explore les "déchirures du voir" à travers l’analyse d’œuvres picturales ou photographiques qui elles-mêmes les questionnent. Il traverse ainsi plusieurs formes de "folie du regard" : la cruauté porcelainée et convulsive de Cranach, l’horizon bouché de Courbet, l’agoraphobie de Matisse, les figures absorbantes-rayonnantes de Seurat, la nudité sèche des photos de Walker Evans, ou encore l’effrayante dérobade du visage, chez Giacometti. Autant d'artistes qui ont su faire de ce qui éblouissait leur vision le motif même de ce qu’ils donnaient à voir.