Revue
Nouvelle parution
Recueil ouvert du Projet Épopée :

Recueil ouvert du Projet Épopée : "Comment l’épopée orale rencontre le public contemporain" (dir. Clément Jacquemoud et Jean-Luc Lambert)

Publié le par Esther Demoulin (Source : Florence Goyet)

Clément Jacquemoud et Jean-Luc Lambert (dir.),

Comment l’épopée orale rencontre le public contemporain 


 
Ce volume présente les actes – et aussi l’enregistrement complet – de la troisième des Journées “Épopée” issues de la collaboration au long cours du Projet Épopée et du Groupe Sociétés, Religions, Laïcités de l’EPHE (GSRL, UMR 8582), entre Florence Goyet et Jean-Luc Lambert, désormais rejoints par Clément Jacquemoud (GSRL) et Elara Bertho (Les Afriques dans le Monde, LAM, UMR 5115).

Les deux premières journées d’études avaient donné lieu à publication, respectivement L’épopée, un outil pour penser les transformations de la société dans le numéro 45 des Études mongoles & sibériennes, centrasiatiques & tibétaines (https://journals.openedition.org/emscat/2265) et Auralité : changer l’auditoire, changer l’épopée dans la troisième livraison du Recueil ouvert du Projet Épopée (http://ouvroir-litt-arts.univ-grenoble-alpes.fr/revues/projet-epopee/256).

Cette troisième journée a pris la forme d’une  table ronde de jeunes chercheurs. Tous en commun un sujet fondamental : tous ont recueilli des chants épiques, et ont été confrontés à de nouveaux canaux de transmission de l’épique oral. Ils abordent ce problème devenu central de manières différentes en raison des terrains très éloignés sur lesquels ils travaillent (de l’Altaï au Sénégal en passant par l’Iran) ou de leurs approches (en particulier anthropologie et/ou littérature comparée). La Journée leur a permis de travailler ensemble sur le medium et son impact sur l’épique. Plusieurs chercheurs seniors nous ont rejoints pour animer la discussion et y participer : Roberte Hamayon (EPHE), Christiane Seydou (CNRS) et Claudine Le Blanc (Paris 3) qui ont respectivement travaillé sur les épopées de Sibérie, d’Afrique de l’Ouest et de l’Inde, et Ursula Baumgardt (INALCO), spécialiste de l’oralité.

Le problème fondamental peut se résumer ainsi. Il semble que d’un côté nous ayons une survivance de l’épopée orale, récitée traditionnellement mais de façon souvent artificielle, et de l’autre une reprise qui transforme. La survivance est souvent “nostalgique” (Amadou Sow qui travaille en milieu peul), parfois très idéologique (Julien Bruley et Aurélie Biard à propos de Manas). De l’autre côté, on est face à des réactualisations qui “marchent”, qui trouvent un public large, mais pour cela adaptent l’épopée de façon parfois radicale : diffusion radiophonique en Afrique de l’Ouest (Sandra Bornand), tentatives de popularisation par de nouvelles publications bilingues et illustrées en Sibérie de l’ouest (Yann Borjon-Privé), Dede Korkut comme réservoir de chansons d’amour pour les mariages en Iran, (Monire Akbarpouran).

La discussion a porté sur les publics et les moyens de communication par lesquels l’épopée ou le récit héroïque leur parviennent : des CD “faits maison” par les chanteurs rencontrés en Sibérie par Clément Jacquemoud – qui créent par exemple une épopée de Jésus –, aux cassettes audio collectées par Elara Bertho sur les marchés de Conakry. L’accent est mis sur les réactions de ces publics – ou l’absence de réactions –, leur participation ou l’absence de participation. En somme, il s’agit de voir comment, aujourd’hui, l’épopée orale rencontre le public contemporain.
 

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