Appel à communications
« Des enfances créoles : écrire (pour) l’enfance dans les littératures caribéennes »
16 et 17 juin 2023, Université Lyon 3 Jean Moulin, 15 quai Claude Bernard.
C’est vrai, l’enfance est un mythe, une fabrication sénile des adultes.
Maryse Condé, Histoire de la femme cannibale (2003)
Dans le cadre de ses rencontres annuelles, l’association CARACOL (Observatoire des littératures caribéennes) organise les 16 et 17 juin 2023 un colloque sur les écritures de et pour l’enfance dans les littératures caribéennes. L’événement invite à questionner à la fois les usages littéraires de l’enfance (la littérature sur l’enfance) et les littératures dites “jeunesse” (la littérature pour les enfants) dans l’archipel caribéen. Il s’agira ainsi de discuter les représentations, enjeux et emplois du personnage enfantin dans les textes, que ceux-ci soient à destination d’un lectorat adulte ou d’un jeune public.
Argumentaire
Analysant la vie psychique du sujet antillais, le psychiatre Frantz Fanon écrivait en 1952 : « On dit que le Noir aime les palabres ; et quand pour ma part je prononce “palabres”, je vois un groupe d’enfants jubilant, lançant vers le monde des appels inexpressifs, des raucités ; des enfants en plein jeu, dans la mesure où le jeu peut être conçu comme initiation à la vie. Le Noir aime les palabres et le chemin n’est pas long qui conduit à cette nouvelle proposition : le Noir n’est qu’un enfant. » Cette infantilisation, que le penseur martiniquais évoquait en termes raciaux, se traduit également dans l’histoire de l’archipel caribéen et, plus généralement, des Amériques colonisées. Lorsque la dialectique colonisateur/colonisé se calque sur une dialectique adulte/enfant, les populations colonisées et racisées sont pensées, présentées et gouvernées comme des mineurs politiques. Historiquement tenues pour inférieures et primitives, elles auraient besoin d’un tuteur pour les élever, les éduquer, les édifier. Ainsi, dans une réponse au fameux Qu’est-ce que les Lumières ? d’Emmanuel Kant, texte au sein duquel le philosophe allemand soutenait que l’humanité doit sortir de l’état de minorité ou de tutelle (unmündigkeit) pour tendre à la majorité, à l’émancipation individuelle et à l’autonomie, Enrique Dussel se demandait en 1992 si « un Africain en Afrique, un esclave aux Etats-Unis [...], un indigène du Mexique ou, plus tard, un métis latino-américain doivent être considérés dans cet état d’immaturité coupable » (p. 14). Avec les classes populaires, les femmes et les enfants, les populations colonisées et racisées des Amériques tomberaient sous le coup du paternalisme et de l’infantilisation. À l’inverse, tous les mineurs ne bénéficient pas de la même manière du privilège de l’innocence en contexte colonial ou postcolonial. Pour Britt Bennett, aux yeux des institutions policières et judiciaires nord-américaines, « les enfants noirs ne sont pas vraiment des enfants » (2018, p.29), tandis que Fatima Ouassak parle d’un « processus de désenfantisation » des mineurs appartenant à des « groupes discriminés » (2020, p.15).
Cette grammaire qui tantôt infantilise, tantôt désenfantise constitua une pierre angulaire de l’édifice colonial. Elle contribua aussi à faire de l’enfant (réel ou symbolique) un sujet de choix pour les littératures postcoloniales (Wallace, 1994). Dans son travail sur « Le récit d’enfance aux Antilles » (2016), Ariste Chryslin Kondo remarque par exemple que la plupart des auteurs les mieux connus des Caraïbes francophones se sont prêtés à l’exercice du récit d’enfance : Raphaël Confiant et son Ravines du devant-jour (1993), Patrick Chamoiseau dans sa trilogie Une enfance créole (1996) ou encore Dany Laferrière avec son Odeur du café (1991). Cette manière de raconter les réalités caribéennes à hauteur d’enfant (ou d’adolescent·e) n’est d’ailleurs pas invalidée par les productions non-francophones de l’archipel, en témoignent les travaux de Zoé Valdès et Karla Suarez (Cuba), Georges Lamming (Barbade), Edwidge Danticat (Haïti), Junot Diaz (République Dominicaine) ou encore Erna Brodber (Jamaïque). D'œuvre en œuvre, c’est à la fois l’enfance en tant que concept et l’enfant en tant que focale qui se trouve interrogés par l’écriture fictionnelle ou autoréférentielle. En d’autres termes, l’écriture caribéenne de l’enfance sonde à la fois le devenir du concept en situation d’extrême violence et la mise en scène de cette violence par le prisme d’un regard enfantin. Il faut, enfin, ajouter à ces explorations le riche panorama des littératures jeunesse de l’archipel, qui s’adressent à l’enfant comme à un lecteur et interrogent de manière multiscalaire son statut de « minorité ». Ce sont les enjeux littéraires, politiques et théoriques de cette mise en scène de l’« enfance créole » (Chamoiseau, 1996) que ce colloque invite à explorer.
Les propositions de communication sont invitées à explorer les axes suivants, dont la liste, loin d’être exhaustive, pourra être complétée par d’autres pistes de lecture. Les communications portant sur les littératures caribéennes non-francophones sont particulièrement bienvenues.
Axe 1 : Le genre du récit d’enfance dans les Caraïbes
Pour le domaine francophone, tandis qu’Aimé Césaire publie Le Discours sur le colonialisme en 1950 et que Peau noire, masques blancs de Frantz Fanon paraît en 1952, les années 1950 voient s’épanouir, avec les luttes d’indépendances, un nombre important de récits d’enfance à la première personne. Ces récits racontent l’enfance et l’entrée dans l’âge adulte de celles et de ceux « à qui on a inculqué », selon les mots de Césaire, « la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement » (1950, p.13). Ces textes témoignent de ce que signifie être un enfant et un sujet colonisé : la pauvreté, la soumission, les humiliations, l’école coloniale, la rupture avec le milieu d’origine, la prise de conscience de l’injustice et de l’exploitation, et parfois l’éveil d’une révolte, « une rage de se sentir petit » pour reprendre l’expression de Frantz Fanon (1952, p.40). Il convient dès lors d’interroger à la fois cette urgence à dire les enfances caribéennes et ses prolongements contemporains, notamment dans des contextes diasporiques et postcoloniaux plus récents. L’enfant caribéen est-il un jeune sujet comme les autres ? De quelle fonction collective se chargent ces nombreux récits, notamment pour tracer les frontières et la place de l’espace littéraire caribéen au sein de la « République mondiale des Lettres » (Casanova, 1999) ? Les propositions pourront également porter sur les récits d’enfance au féminin (voir par exemple Condé, 1999 ; Evaristo, 2017 ; Kempadoo, 2004 ; Kincaid, 1985 ; Pineau, 1996) et sur l’expérience spécifique du personnage de la petite fille aux prises avec le poids d’une éducation genrée ou soumise à une responsabilisation et une sexualisation précoces. Les petites filles goûtent-elles aussi aux merveilles de l’enfance évoquées par Patrick Chamoiseau, ou encore José Lins do Rego (1932), à cette « liberté ensoleillée » dont parle Joseph Zobel dans La Rue Cases-Nègres (1950, p.21) ? Sont-elles, elles aussi, des enfants comme les autres ? D’autre part, les textes des autrices caribéennes sont particulièrement marqués par des récits de relations mère-fille conflictuelles ou destructrices (Alexander, 2001, Rody, 2001, D’Orlando, 2022). Les communications pourront donc aborder la question de l’enfance sous le prisme de la filiation difficile, traumatique ou empêchée, et de ces motifs récurrents dans la littérature caribéenne féminine (enfanter, materner, éduquer).
Axe 2 : La littérature jeunesse dans les Caraïbes
Comme l’analysent notamment Véronique Bonnet (2017, 2021) et Pauline Franchini (2018, 2020, 2021), un grand nombre d’auteurs et autrices de la Caraïbe ont écrit pour l’enfance en plus de leur production romanesque pour adultes, dans un geste que Johanne Prud’homme décrit comme participant d’une « stratégie de transdestination » (Prud’homme, 2021). L’univers des fictions pour adultes de ces auteurs et autrices qui écrivent pour les deux publics est souvent sombre et violent, donnant à voir les différentes formes de dominations historiques et contemporaines, et en particulier les violences faites aux enfants. Or, leurs thèmes de prédilection – l’esclavage, le racisme, la pauvreté, l’exil, l’exclusion sociale, l’intersectionnalité des systèmes d’oppression – se retrouvent dans leurs ouvrages pour les plus petits. Tout l’enjeu est alors de trouver une voix pour parler de ces sujets graves et parfois controversés à hauteur d’enfant. Quelles transformations affectent l’écriture pour la jeunesse ? La représentation des violences sociales, racistes et sexistes, qui caractérise l’œuvre pour adultes, se trouve-t-elle assumée, édulcorée ou évacuée dans leurs écrits pour la jeunesse ? Peut-on reconnaître un style, une « plume », des motifs de prédilection, voire repérer des phénomènes d’auto-réécriture en version enfantine ? Cette littérature de jeunesse constitue-t-elle une version « miniature » de la littérature postcoloniale des adultes ? Quels sont les jeux d’intertextualité avec la « grande » littérature ? Comment s’opère la transmission de l’histoire, de la culture et de la mémoire des minorités dans les albums illustrés, romans et recueils de contes contemporains ? L’un des objectifs du colloque est de se demander si l’on peut parler d’une littérature de jeunesse postcoloniale, à qui elle s’adresse, selon quels procédés et dans quels buts. Dans cette optique, il sera précieux d’examiner les processus de minoration ou de légitimation à l’œuvre lorsqu’un·e écrivain·e qui s’inscrit dans le champ des études postcoloniales ou des littératures marginales écrit dans un genre littéraire ou un secteur éditorial considéré comme mineur, la littérature de jeunesse.
Axe 3 : Obéissances et résistances du personnage enfantin
Dans de nombreux textes, le personnage enfantin est envisagé au sein d’une dialectique domination/émancipation, dans laquelle il incarne tantôt une liberté bientôt contrainte, tantôt une résistance active face aux dynamiques d’acculturation. Pour le formuler autrement, le personnage enfantin peut tour à tour servir d’incarnation de la soumission face à la Mère-Patrie coloniale ou d’allégorie des quêtes d’indépendances. Ainsi, dans sa pièce Un niño azul para esa sombra (1958), l’écrivain portoricain René Marqués met en scène la douloureuse quête d’indépendance de son jeune héros Michelín, pris dans un conflit ouvert et insoluble entre ses deux parents, et dont l’impossible émancipation reflète la situation socio-politique de Porto-Rico. À l’inverse, le jeune personnage incarne ailleurs la soumission forcée aux valeurs coloniales. Il apparaît alors comme un sujet libre, une matière originelle qu’une éducation coercitive (soutenue tantôt par l’école, tantôt par la famille) finira bientôt par contraindre et domestiquer. Il en va ainsi pour le jeune garçon du poème « Hoquets » de Léon-Gontran Damas (1937), encouragé à devenir un fils « très bonnes manières », évitant la compagnie des enfants non-baptisés et préférant sa « leçon de vi-o-lon » au plaisir du banjo (Damas, 1937) ou pour la petite fille qui, dans la nouvelle « Girl » de Jamaica Kincaid, découvre comment tenir son corps et sa maison afin de ne jamais passer pour « la trainée » que sa mère la soupçonne d’être (Kincaid, 1983). Les communications pourront ainsi interroger cette tension entre liberté et soumission de l’enfant, notamment en analysant certains des topoï sur lesquels elle s’appuie (scènes d’école ou, au contraire, de libre déambulation, conflits mère/fil·le·s, expression lyrique d’une nostalgie face à la liberté perdue, etc.).
Dans certains contextes, le personnage enfantin incarne également une force de subversion face à l’oppression des puissants. Les contes caribéens issus de la tradition orale trouvent leur origine dans la pratique de la veillée de contes à l’époque de l’esclavage, véritable stratégie de résistance, moyen d’évasion ou de marronnage par l’imaginaire (Chamoiseau, Confiant, 1999). Ils mettent en scène des personnages de tricksters ou de « décepteurs » (Maximin, 1991, p.22) tels que Ti-Jean ou Compère Lapin, caractérisés par la malice, la débrouillardise, la friponnerie et la subversion. Leur ruse passe souvent par une virtuosité à manier le langage pour tromper et ridiculiser leur ennemi, entre quiproquos, double-sens, plaisanteries et mensonges. Leur rire est libérateur : c’est la victoire de l’enfant rusé sur le maître de plantation, du singe agile et moqueur sur l’éléphant balourd, du faible sur le fort, du petit sur le grand. Que reste-t-il de l’énergie et des transgressions du petit farceur des contes dans les textes contemporains (figures d’enfants vauriens, filous, impertinents, désobéissants qui bousculent l’ordre établi) ? Dans quelle mesure les codes narratifs et poétiques du conte (oralité, usages de l’humour…) sont-ils réactivés dans les récits sur l’enfance et les récits adressés aux enfants ?
Axe 4 : L’enfance maltraitée
Maltraités, violentés, abusés, parfois assassinés, de nombreux jeunes personnages se trouvent soumis aux formes les plus extrêmes (et, donc, les plus manifestes) de domination (Franchini, 2018). Exposés à l’atteinte incestueuse par des adultes prédateurs, des proches aveugles ou des témoins silencieux (Cage-Florentiny, 1998 ; Mootoo, 1996 ; Pineau, 1995), à la brutalité d’un parent cruel et tout-puissant ou à l’indifférence d’un système (plantationnaire et/ou colonial) pour qui ils sont tantôt des parasites, tantôt une simple main-d’œuvre (Gautier, 2010), ces figures enfantines exposent leur vulnérabilité aux lecteur·ice·s qui les observent souffrir. De la même manière que, en contexte colonial, « le couple n’est pas une cellule isolée, une oasis de fraîcheur et d’oubli au milieu du monde » (Memmi, 1966, p.9), la scène domestique et familiale n’offre pas toujours l’opportunité de retranchements rassurants et protecteurs. Cet axe invite donc à se pencher sur la figure de l’enfant victime et à interroger quelques usages et fonctions du motif de la souffrance enfantine. Les propositions portant sur des textes antérieurs au XXème siècle seront les bienvenues, notamment celles évoquant les littératures abolitionnistes et la fonction émotionnelle et rhétorique qu’y occupent les violences faites à l’enfant. Les propositions pourront également, à l’inverse, porter sur les représentations de la cruauté enfantine dans les récits. Dans le contexte d’une violence systémique et systématique, soutenue par « la conviction qu’il est acceptable pour un individu plus puissant de contrôler les autres par diverses formes de coercition » (hooks, 2000), le jeune personnage peut également exercer sa propre brutalité sur les plus faibles (plus jeunes ou plus petits, notamment dans le cas des animaux ) révélant la structure enchâssée d’une violence dont il est tantôt la victime, tantôt le participant volontaire. Cet élément permettra d’interroger, enfin, la constitution de l’enfant en sujet politique (Louffok, 2022).
Axe 5 : Poétique du parler-enfant
Il conviendra également d’interroger plus longuement les enjeux poétiques, narratifs, linguistiques ou stylistiques de ces différentes représentations. Dès lors que l’écrivain·e est sorti·e de l’enfance, le récit semble devoir se composer, par une série de techniques et de procédés, ce que l’on pourrait nommer un effet-enfant. Il s’agit alors pour les auteur·ice·s de transposer (ou, plutôt, de (re)construire) un parler enfantin qui paraisse à la fois crédible et identifiable. Pour Philippe Lejeune, cette reconstruction ne relève pas de la simple remémoration, mais bien du travail de fabrication d’une « voix enfantine, cela en fonction des effets qu’une telle voix peut produire sur un lecteur plutôt que dans une perspective de fidélité à une énonciation enfantine qui, de toute façon, n’a jamais existé sous cette forme. » (1976, p.3). Or, concernant les textes caribéens, le style enfantin ne se signale pas uniquement par un registre de langue, un usage spécifique de la syntaxe ou quelques particularités lexicales. Il peut également reposer sur une navigation de langue à langue, sur un libre passage entre créoles et langues européennes, voire sur une subversion des langues coloniales. Les propositions portant sur des enjeux plus spécifiquement linguistiques, dans un contexte de diglossie et/ou de multilinguisme, seront donc également les bienvenues. L’association entre langues créoles et langues de l’enfance, qui point notamment dans la tendresse exprimée par Patrick Chamoiseau à l’égard de « la particulière matrice de cette langue étouffée » (1990, p.37), est-elle toujours confirmée par les textes ? Se voit-elle perturbée par des textes plus récents, notamment par les récits de formation diasporiques qui complexifient l’opposition binaire en ajoutant une troisième langue, celle du pays d’origine ?
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Les propositions de communication, d'une longueur de 400 mots maximum, accompagnées d'une brève bio-bibliographie, sont à envoyer à Natacha d’Orlando (natacha.d-orlando@univ-amu.fr ) et Pauline Franchini (pauline.franchini@univ-lyon3.fr) pour le 25/03/2023 au plus tard. La langue principale du colloque sera le français, mais les communications pourront également être en anglais et en espagnol.
Ce colloque est organisé dans le cadre de l’association CARACOL (Observatoire des littératures caribéennes). Cette association a pour vocation de réunir les doctorant·e·s et jeunes chercheur·e·s qui travaillent autour des littératures de l’espace caribéen (entendu au sens large et incluant les côtes continentales du Brésil, de la Colombie, de la Guyane, etc.), afin de constituer un espace de fédération et d’échange. L’association se propose de stimuler les liens entre ses membres à travers l’organisation de rencontres scientifiques dans le cadre de journées d’études, ou de séminaire. L’association est ouverte à toute personne intéressée par son objet et à toutes les propositions susceptibles de participer au rassemblement et au rayonnement des travaux sur les littératures caribéennes. Plus d’informations sur https://caracol.hypotheses.org/.
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