Maxime Del Fiol (dir.), Francophonie, plurilinguisme et production littéraire transnationale en français depuis le Moyen Âge
Ce livre, qui rassemble des spécialistes de littérature française des siècles anciens et des spécialistes de littératures « francophones » modernes et contemporaines, interroge de manière critique le paradigme national-monolingue qui a présidé à la construction du canon et de l’histoire littéraires en France. Il envisage une nouvelle histoire mondiale des littératures de langue française, articulée autour de deux éléments principaux : d’une part, la dissociation entre langue française, littérature en français et territoire français ; d’autre part, la reconnaissance de l’environnement plurilingue de la production littéraire de langue française, pour les territoires extérieurs à la France comme pour la France elle-même.
Cette relecture francophone de l’histoire littéraire, globale et plurilingue, invite ainsi à rompre avec le modèle de pensée dominant francocentré et monolingue. La notion de francophonie se présente aussi du même coup comme une certaine manière de relire des textes écrits en français entre les langues, en restituant les échanges culturels et linguistiques transnationaux qui, en France comme à l’extérieur du territoire français, ne cessent de les irriguer depuis les origines.
Table des matières
Maxime Del Fiol, Introduction, « Pour une histoire francophone, transnationale et plurilingue, des littératures de langue française ».
Florent Coste, « Francophonie médiévale et plurilinguismes médiévistes ». Clotilde Dauphant, « Eustache Deschamps, premier poète national ? Les débuts d’une conception politique de la francophonie au XIVe siècle ». Alain Corbellari, « Existe-t-il une littérature “suisse romande” au Moyen Âge ? ». Muriel Ott, « Villon, poète parisien ? Remarques sur la réception de Villon par Marot et Rabelais ». Jean-Charles Monferran, « Choix du français et “surconscience linguistique” chez quelques écrivains français de la Renaissance ». Sylvan Chabaud, « Louis Bellaud, un poète en provençal et en français ? Étude de quelques textes en français dans une œuvre poétique en langue d’oc au XVIe siècle ». Gilles Siouffi, « Réflexions sur la déterritorialisation du français aux XVIIe et XVIIIe siècles ». Alexandre Stroev, « Des stratégies littéraires et politiques des écrivains russes des Lumières ». Corinne Saminadayar-Perrin, « Écrire latin en français au XIXe siècle ». Rainier Grutman, « Le symbolisme, un mouvement francophone avant la lettre ». Bernard Ribémont, « La Joyeuse entrée de Charles le Téméraire. Bruges-1467-Gand d’Edmond Picard. Une “Joyeuse entrée lugubre” dans l’histoire de la Belgique ». Anthony Mangeon, « La littérature coloniale est-elle une littérature francophone ? ». Mickaëlle Cedergren, « Auteure suédoise, écrivaine française - La posture auctoriale et littéraire de Marika Stiernstedt ». Christophe Premat, « L’héritage francodoxe de Léopold Sédar Senghor ». Jean-Marie Klinkenberg, « Insécurité langagière et identité dans les littératures francophones. Un discours belge à la fin du XXe siècle ». Paola Codazzi, « À travers et entre les langues : l’exemple de la Suisse romande ». Jeanne E. Glesener, « Les langues sous la peau : perspectives translingues de la littérature francophone luxembourgeoise ». Odile Hamot, « De la langue des Grands Nègres à la “chose la plus intime” : Les français pluriels dans Le Cœur à rire et à pleurer de Maryse Condé ». Camille Lotz, « Abdellatif Laâbi, passeur de langues et de mondes ». Lise Gauvin, « Des poétiques narratives à la croisée des langues ». Laurent Demoulin, « Belgicismes et littérature belge. Confidences d’un Belge francophone édité à Paris ». Mounira Chatti, « Entre les langues : pour une esthétique de l’hétérogène ». « Myriam Suchet, « Écrire en français au pluriel : une hypothèse pour une recherche affectée ».