Édition de Jacques Noiray
Jeune orpheline, Pierrette est confiée à des cousins à Provins. Jaloux de sa beauté, de sa fraîcheur, de sa gentillesse, ils vont se révéler de véritables Thénardier... La traitant comme leur esclave domestique, ces deux vieux célibataires aigris lui font vivre un enfer. Martyrisée, emportée par le tourbillon d'intrigues matrimoniales et politiques qui la dépassent, injustement soupçonnée, la jeune fille se retrouve enserrée par la mécanique implacable du destin.
Dans ce court roman paru en 1840, le plus sombre de La Comédie humaine, Balzac illustre ses thèmes de prédilection : la bêtise, la mesquinerie, l'avarice ... incarnées par la figure du célibataire, qu'il condamne comme improductif et inutile à la société (et qu'il mettra à nouveau en scène dans Le Cousin Pons et La Cousine Bette).
Petit chef-d'œuvre oublié, ce roman révèle une magnifique héroïne balzacienne. Telle Eugénie Grandet, Pierrette, « une des plus touchantes victimes des passions infâmes et des factions », connaîtra le supplice de l'innocence livrée aux corruptions de la nature humaine et de la société.