Collectif
Nouvelle parution
N. Duperron, B. Jouves-Hann, M. Georges Métraux (dir.) et al., Décoration intérieure et plaisir des sens (1700-1850)

N. Duperron, B. Jouves-Hann, M. Georges Métraux (dir.) et al., Décoration intérieure et plaisir des sens (1700-1850)

Publié le par Esther Demoulin (Source : maxime georges métraux)

Noémi Duperron, Barbara Jouves-Hann, Maxime Georges Métraux, Marc-André Paulin et Bérangère Poulain (dir.),

Décoration intérieure et plaisir des sens (1700-1850), Rome, Artemide edizioni, 2022

Dès le début du XVIIIe siècle, l’idée de plaisir — comme recherche de sensations agréables — devient une composante essentielle et constante de la société. Selon l’historien Paul Hazard, la sensation permet alors à l’individu de prendre conscience de l’existence du monde qui l’entoure, et devient une préoccupation centrale pour les hommes de lettres et les artistes. Dans les espaces intérieurs, ce nouveau rapport de proximité entre l’homme sensible et les murs, le mobilier ou les objets du décor se ressent au travers des interrogations sur la place du plaisir sensoriel dans la distribution, l’ameublement et l’ornementation.

Ce paradigme est au cœur des articles présentés dans cet ouvrage. Focalisés sur la production européenne entre 1700 et 1850, leurs auteurs examinent les sensations sous l’angle de la culture matérielle, des normes sociales ou de l’usage des différentes pièces du logement, que celui-ci ait été édifié, théorisé ou simplement imaginé. En s’appuyant sur des méthodologies variées, les différentes études montrent le rôle central joué par le plaisir, le confort, la commodité ou encore l’agrément dans la conception des intérieurs à cette période. Affectant toutes les échelles de l’habitat, de la construction du bâtiment à la décoration de ses recoins les plus intimes, les sens du toucher, de l’odorat, de la vue ou de l’ouïe sont autant d’éléments auxquels les architectes, les artistes et les artisans devaient prêter attention pour satisfaire les exigences de leurs utilisateurs aux perceptions aiguisées.

Contributions de Muriel Barbier, Élisabeth Caude, Christina Contandriopoulos, Aurélien Davrius, Joséphine Grimm, Johanna Ilmakunnas, Olivier Jandot, Desmond-Bryan Kraege, Ulrich Leben, Frédéric Leblanc, Erika Wicky.

Actes du colloque tenu en ligne les 2 et 3 décembre 2020.


Sommaire :

7 – Avant-Propos

Noémi Duperron, Barbara Jouves-Hann, Maxime Georges Métraux, Marc-André Paulin et Bérangère Poulain

I – En quête de sens : théorie et imaginaire 

15 – Blondel et l’architecture dans le “goût moderne” : la machine à habiter au service du plaisir des sens au XVIIIe siècle

Aurélien Davrius

25 – Fraicheur, senteurs et procédés rédactionnels : Le génie de l’architecture de Le Camus de Mézières à la lumière de la théorie des jardins

Desmond-Bryan Kraege

37 – La rhétorique des sens : la visite de Madame de Maisonneuve au Dôme des Invalides

Christina Contandriopoulos

II – Plaisir des sens : de l’objet à l’espace

53 -Formes, matérialité et usages du mobilier en France au XVIIIe siècle

Ulrich Leben

69 – Le cabinet particulier du roi Louis XIV à Versailles : secrets autour des transformations d’un bureau

Élisabeth Caude et Frédéric Leblanc 

89 – « Une tente sous laquelle on dort » : l’alcôve et le lit d’alcôve dans la chambre au XVIIIe siècle

Muriel Barbier

105 – Construire le boudoir idéal : état de l’influence réciproque de la littérature sur les traités d’architecture au XVIIIe siècle

Joséphine Grimm

III – Les sens en éveil : pratiques et usages

117 – L’odeur des vernis ou la toxicité du confort au XVIIIe siècle

Erika Wicky

127 – Le confort thermique, l’ordre spatial et les objets dans les demeures suédoises au XVIIIe siècle

Johanna Ilmakunnas

141 – Le feu caché. Introduction du confort thermique et métamorphoses de l’économie des sens (France, 1700-1850)

Olivier Jandot

157 – Résumés

163 – Index

NOÉMI DUPERRON est assistante diplômée à l’Université de Genève où elle enseigne l’histoire de l’art de la période moderne. Elle conduit une thèse de doctorat sur les représentations et les interprétations de l’Iliade d’Homère dans les arts français et britanniques au XVIIIe siècle sous la direction des Professeurs Jan Blanc et Christian Michel. Elle a conduit ses recherches portant essentiellement sur les échanges franco-britanniques, la peinture d’histoire et la réception de l’Antiquité grecque dans différentes institutions comme la Wallace Collection, la Biblioteca Herziana – Max Planck Institut für Kunstgeschichte ou encore le Warburg Institute.

BARBARA JOUVES-HANN est ingénieure de recherche, chargée du projet « Recherche et Restauration » pour le DIM PAMIR, Région Île-de-France. Elle est également responsable des études et de la recherche chez Madelénat Architecture et enseigne à l’Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne ainsi qu’à l’Institut national du patrimoine. Sa thèse de doctorat, exécutée sous la direction du Professeur Thierry Lalot, a été soutenue à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne en 2019 sous le titre La conservation et la restauration des tableaux des collections privées à Paris entre 1789 et 1870 (à paraître aux Éditions de la Sorbonne).

MAXIME GEORGES MÉTRAUX est historien de l’art, membre de l’équipe de la galerie Hubert Duchemin et chargé d’enseignement à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Il a été commissaire scientifique de l’exposition Chic Emprise : Cultures, usages et sociabilités du tabac à l’époque moderne (2019, La Rochelle, musée du Nouveau Monde). Il a dernièrement publié dans le catalogue de l’exposition Les Animaux du Roi (2021, Versailles, château de Versailles) et Renoir, Monet, Gauguin. Images of a Floating World – The Kojiro Matsukata and Karl Ernst Osthaus collections (2022, Essen, Museum Folkwang).

MARC-ANDRÉ PAULIN est restaurateur du patrimoine en ébénisterie et responsable de l’atelier de restauration mobilier au Centre de recherche et de restauration des Musées de France. Il prépare actuellement une thèse de doctorat à l’université de Lille sur l’ébéniste Jean-Henri Riesener.

BÉRANGÈRE POULAIN est maître-assistante en histoire de l’art de la période moderne à l’Université de Genève. Sa thèse de doctorat, exécutée sous la direction du Professeur Jan Blanc et la codirection du Professeur Christian Michel, a été soutenue à l’Université de Genève en 2020 sous le titre «Nouvelles couleurs, nouvelles jouissances». La polychromie des boiseries françaises au siècle des Lumières.