Colloque international (Département de gestion et des techniques d’expression et de communication /Al Hoceima/Maroc)
Linguistique/Littérature/Communication : Quelques Possibilités de Partenariat
Faculté des sciences et techniques, 17/18 mars 2023
Université Abdelmalek Essaâdi / Tétouan / Maroc
Historiquement, la littérature ne cessa d’entretenir des relations réciproques avec les différentes sciences ou disciplines qui ont toujours eu le souci d’étudier les fonctionnements respectifs des langues. La curiosité concernant le langage remonte à très longtemps puisque le dieu de l’Ancien testament crée l’univers et ses composants en nommant les choses, et qu’il se vengea des hommes qui prétendaient élever la tour de Babel jusqu’au ciel, en diversifiant leurs langages afin qu’ils ne se comprennent plus entre eux. En remontant vers des temps moins anciens, c’est en Sicile que le grec Corax, vers 460 avant J-C, se mit à enseigner la méthode qui lui avait servi, alors qu’il était ministre d’un tyran, pour expliquer avec un immense succès la chute de ce tyran. Ce « rhéteur » eut Tisias comme élève, lequel fut le maître de Gorgias, le rhéteur dont parle Platon. C’est avec les sophistes que la rhétorique va s’imposer. Mais ces derniers seront très critiqués par Platon qui les accuse de défendre n’importe quelle cause ou son contraire, sans se soucier de la vérité, pourvu qu’on les paie... Vers à peu près trois siècles avant Jésus Christ, Aristote fonda une rhétorique basée sur des principes universels, et se définissant comme l'art de parler de manière à convaincre, ou dialectique, l’idée de vraisemblance y jouant un rôle capital. La rhétorique est basée principalement sur le raisonnement. Quant à la littérature elle était alors focalisée sur la notion de style. Cicéron nous apprend dans le De oratore qu’Aristote avait écrit une Histoire de la rhétorique mais ce texte est malheureusement perdu. Selon Aristote, le meilleur style est celui qui nous apprend le plus de choses, et qui nous les apprend le mieux. Après la rhétorique, la littérature, pour son étude, avait entretenu une autre relation avec la grammaire. En Occident, la grammaire, apparue dans le monde hellénique au IIIème siècle avant Jésus Christ, avait pour but d’étudier et préserver les textes dits classiques, ceux d’Homère notamment. Pendant longtemps, la relation particulière entre grammaire et littérature se réduisit à l’étude des textes des « bons écrivains ». Bien entendu, l’approche adoptée par les grammairiens pour analyser un texte littéraire se limitait à l’étude systématique des éléments constitutifs de la langue. Après l’ère de la grammaire conçue comme une approche visant à clarifier davantage un texte littéraire et à dévoiler ses mystères, vint l’ère de la stylistique au 19e siècle. En réalité, l’importance de cette nouvelle approche émane du fait que, comme la grammaire, la stylistique voulut montrer qu’elle avait quelque chose à dire sur les textes littéraires. En principe, aborder stylistiquement un texte littéraire c’est étudier les procédés qu’un auteur adopte pour créer un certain effet sur le lecteur. Par ailleurs, au début du 20e siècle, quand la linguistique s’est développée et s’est positionnée à l’instar d’une science bien structurée et possédant ses propres moyens pour analyser les faits du langage, les linguistes ont largué les amarres avec l’habitude de n’étudier que les textes littéraires d’écrivains renommés. Ils essayèrent en outre de prendre en compte les réalisations de la masse des locuteurs. Autrement dit, les linguistes modernes élargissent remarquablement leur champ d’analyse en donnant de l’importance à toute production langagière. En France, la naissance du structuralisme est liée à la révolte contre les tendances traditionalistes dans l’étude de la littérature fondée sur l’apport historique et la critique traditionnelle qui se réfère à la vie du poète, à son époque et à son cheminement historique. A cette époque en effet, il y eut l’amorce d’un développement remarquable d’une linguistique de la cohésion et de la cohérence textuelle fondée sur la base des courants pragmatiques et des théories de l’énonciation. Celles-ci ont facilité remarquablement l’analyse linguistique du texte littéraire dans la mesure où, en évoquant la dimension extérieure de sens, elles réussirent à incarner les zones sombres de l’imaginaire de l’auteur. Par conséquent, l’interprétation de l’énoncé en recourant à des aspects externes du texte contribue plus ou moins à l’exhaustivité de l’étude d’un texte littéraire. Il apparaît alors que placer l'énonciation au centre de l’énoncé, c'est le considérer comme une activité ; une activité bien singulière dans le sens où on a longtemps ignoré le rôle crucial qu’elle joue dans le processus d’interprétation du sens à l’extérieur du texte. On peut ainsi mettre en évidence la fonction qui rend possible les énoncés et ce par rapport à quoi ils se structurent. Au surplus, par le biais de l’énonciation, nous pouvons envisager le langage comme le discours qui permet de concevoir la littérature non pas simplement comme un ensemble de textes, mais comme un processus qui déstabilise la distinction spontanée entre texte et contexte.
En définitive, ce colloque international "Linguistique/Littérature/Communication : Quelques Possibilités de Partenariat" invite les chercheurs à mettre en évidence des possibilités de rapprochements encore non divulgués entre la linguistique, la littérature et la communication.
Propositions de communication :
Les propositions de communication devront comprendre les éléments suivants :
Les coordonnées précises de l’auteur ou des auteurs : nom(s), prénom(s), affiliation ou lieu d’exercice, statut (professeur, chercheur, doctorant, etc.), le titre de la communication, résumé de la communication (500 mots, références bibliographiques non comprises) et une notice biobibliographique de chaque auteur (80-100 mots) indiquant l’affiliation académique ou le lieu d’exercice, les publications représentatives, les centres d’intérêt. Les propositions de communication doivent être envoyées avant le 31 décembre 2022 à l’adresse suivante : ea.elbakkali@uae.ac.ma
Calendrier :
- Date limite d’envoi des propositions : 31 décembre 2022.
- Résultats de l’évaluation scientifique des propositions : 15 janvier 2023.
- Programme définitif du colloque : 31 janvier 2023.
- Date du colloque : 17/18 Mars 2023.
- Publication des Actes du Colloque : septembre 2023.
Responsables du colloque :
EL Arbi El Bakkali (Université Abdelmalek Essaâdi, Tétouan)
Hamid Ammar (Université Abdelmalek Essaâdi, Tétouan)
Camélia Kerkour (Université Abdelmalek Essaâdi, Tétouan)
Adresse : Faculté des sciences et techniques d’Al Hoceima, (B.P : 34 Ajdir Al Hoceima 32 003، Centre Ait Youssef Ou Ali) / Université Abdelmalek Essaadi (Quartier M'haneche II, avenue Palestine B.P. 2117 Tétouan) Maroc.
Comité scientifique :
Baba Khalil (Université Mohamed premier, Oujda, Maroc)
Beltaief Lilia (Université de Carthage, Tunis, Tunisie)
Benhayoun Jamal Eddine (Université Abdelmalek Essaâdi, Tétouan, Maroc)
Ben Msila Anouar (Université Moulay Ismail, Meknès, Maroc)
Denooz Laurence (Université de Lorraine, Nancy, France)
Edwards Carole (Texas Tech university, Lubbock, Usa)
EL Azouzi Abdelmounîm (Université Sidi Mohamed Beni Abdellah, Fès, Maroc)
EL Bakkali Nofal (Université Abdelmalek Essaâdi, Tétouan, Maroc)
EL Himani Abdelghani (Université Sidi Mohamed Beni Abdellah, Fès, Maroc)
EL Idrissi Abdeljalil (Université Ibn Zohr, Agadir, Maroc)
Fellous Ali (Université Moulay Ismail, Meknès, Maroc)
Frengs Julia (University of Nebraska, Lincoln, Usa).
Gregoroire Vincent (Berry College, Georgia, Usa)
Kharbouch Ahmed (Université Mohamed premier, Oujda, Maroc)
Lahyala Abdelfattah (Université Abdelmalek Essaâdi, Tétouan, Maroc)
Lhioui zohra (Université Moulay Ismail, Meknès, Maroc)
Mardorossian Carine (University at Buffalo, Usa)
Marillaud Pierre (Université Toulouse Jean Jaurès, France)
Ouakili Asraoui Fadi (Université Abdelmalek Essaâdi, Tétouan, Maroc)
Panaite Oana (Université d’Indiana, Bloomington, Usa)
Pujante Domingo / Université de Valence (Espagne)
Rey Mimoso-Ruiz Bernadette (Institut catholique de Toulouse, France)
Saidi Amraoui Mouhcine (Université Hassan II, Casablanca, Maroc)
Verna Marisa (Université catholique du sacré cœur, Milan, Italie)
Webster Catherine (Unversity of central Oklahoma, Usa)
Yaagoubi Ahmed (Université Sultan Moulay Soliman, Beni Mellal, Maroc).