
Colloque
Maxime Du Camp, deux cents ans après : une incarnation du XIXe siècle ?
Sous le haut patronage de l’Académie Française
Responsables scientifiques :
Thierry Poyet (Université Clermont Auvergne, CELIS)
Nicolas Bourguinat (Université de Strasbourg, ARCHE)
Les 9 et 10 novembre, organisé par le CELIS et l'Arche,
Maxime Du Camp est né il y a 200 ans le 8 février 1822, soit quelques semaines après celui qui deviendra son ami de toute une vie, Gustave Flaubert. Et dans la postérité littéraire il semble justement voué à passer définitivement après l’auteur de Madame Bovary…
Depuis quelques années, les œuvres de Maxime Du Camp – ses romans comme ses discours – font l’objet de rééditions, des études lui sont consacrées, des thèses aussi, sa place en son siècle est réévaluée et la critique universitaire tente de mesurer à sa juste valeur l’étendue de son apport, qu’il soit littéraire, esthétique, historique ou sociologique.
On sait que l’écrivain a rencontré un large public avec ses deux romans tout comme sa poésie a déclenché des polémiques ; ses nouvelles fantastiques, quant à elles, n’auront pas été sans témoigner de sa proximité amicale et artistique avec Théophile Gautier. Le voyageur, infatigable, a rapporté, lui, les premiers clichés photographiques d’Égypte, bientôt publiés, tandis que, quelques années plus tard, il témoignerait du Risorgimento dans l’Italie de Garibaldi ; l’historien se fera fort, à son tour, de dresser le bilan de 1848, puis de la Commune, quand le sociologue laissera un témoignage précieux sur la vie quotidienne à Paris avec les six volumes de son Paris, ses organes, ses fonctions, sa vie dans la seconde moitié du XIXe siècle (1869-1875). Et puis, dans la carrière de Maxime Du Camp, viendra encore le temps des écrits sur La Charité privée à Paris (1885), La Vertu en France (1887) ou La Croix-Rouge de France (1888). Dans cette curiosité intellectuelle qui pousse l’écrivain à s’intéresser à tout ce qui fait son époque, il reste encore à donner sa place aux travaux du critique d’art, aux témoignages laissés sur les amis écrivains – voir les Souvenirs littéraires (1882-1883) ou le Théophile Gautier (1890) –, à ses Discours à l’Académie française : le polygraphe est infatigable.
Et peut-être une telle boulimie de vivre au cœur de son temps, sans rien en perdre, dans un appétit insatiable de découvertes, de rencontres, d’expériences qui doivent toutes passer par le tamis de l’écriture, lui a-t-elle été préjudiciable. Réduit à n’être plus qu’un des minores d’une époque riche en plumitifs, Du Camp est aujourd’hui méconnu ou plutôt, dans l’ombre de Flaubert, il continue de souffrir d’une rivalité littéraire et esthétique qu’il a pourtant tenté d’éviter en quittant progressivement le monde littéraire. Erreur de stratégie ?
Deux cents après sa naissance, l’heure du bilan a sonné et il convient d’interroger avec une objectivité nouvelle ce que notre temps doit retenir de son œuvre, de sa poétique, de son rapport au monde. Maxime Du Camp incarne à sa manière un certain XIXe siècle, mais lequel ?
Voir sur Fabula le détail du programme…
Mercredi 9 novembre 2022
Matin
9h15 | Ouverture du colloque : Bénédicte Mathios, Directrice du CELIS
9h30 | Introduction : Nicolas Bourguinat et Thierry Poyet, co-organisateurs
-
Conférence inaugurale
9h45| Pierre-Marc de Biasi, CNRS : « Maxime Du Camp médiologue »
10h30 | Discussion et pause
-
Maxime Du Camp : Expériences d’écriture (présidence : Marta Caraion)
11h | Florence Pellegrini, Université Bordeaux Montaigne : « Étude stylistique de l’écriture roma-nesque : innovation ou académisme ? »
11h30 | Badreddine Ben Henda, Université de Tunis El Manar, (Tunisie) : « Nocturnes et noctambules dans l’œuvre de Maxime Du Camp »
12h00 | Discussion
12h30 | Déjeuner
Après midi
-
Maxime Du Camp : Réflexions sur la figure de l’artiste (présidence : Pierre-Marc de Biasi)
14h30 | Catherine Ménager, Sorbonne Nouvelle (doctorante) : « Trois usages modernes du discours mé-dical par Maxime Du Camp »
15h00 | Michel Brix, Université Namur (Belgique) : « Littérature et folie. Maxime Du Camp témoin de Nerval »
15h30 | Discussion et pause
16h00 | Thierry Poyet, Université Clermont Auvergne : « Donner à voir la République des Lettres dans les textes mémoriels »
16h30 | Bertrand Cayeré (Doctorant CELIS) : « Le critique Du Camp : un progressiste en faveur d’une régénération de l’art français »
17h00 | Discussion
—
Jeudi 10 novembre 2022
Matin
-
Du Camp et la politique : Paris, ville et histoire (présidence : Sarga Moussa)
9h30 | Franck Colotte (Doctorant CELIS) : « La représentation ducampienne de Paris : figuration du XIXe siècle ou préfiguration du XXIe siècle ? »
10h00 | Noëlle Benhamou, Université de Picardie-Jules Verne : « Maxime Du Camp et la prostitution dans Paris, ses organes... : entre sociologie et littérature »
10h30 | Pause et discussion
11h00 | Catherine Maurer, Université Strasbourg : « Maxime Du Camp enquêteur social ? La Charité privée à Paris »
11h30 | Nicolas Bourguinat, Université Strasbourg : « Enquête historique ou pamphlet politique ? Re-lire Les Convulsions de Paris »
12h00 | Discussion
12h30 | Déjeuner
Après midi
- Maxime Du Camp : représentations et conceptions de l’ailleurs (présidence : Michel Brix)
14h00 | Jean C. Ippolito, Georgia Institute of Technology (Atlanta, USA) Centre “Écritures” (EA 3943) : « Les chapitres de Maxime Du Camp dans Par les champs et par les grèves : entre modernité, non-modernité et antimodernité »
14h30 | Christine Peltre, Université Strasbourg : « Les « peintres orientaux » dans les Salons de Maxime du Camp »
15h00 | Discussion et pause
15h30 | Sarga Moussa, CNRS : « Le voyage de Rosette, Du Camp et Flaubert un double regard »
16h00 | Annalisa Aruta Stampacchia, Université Naples (Italie) : « Maxime Du Camp et l’homme nou-veau : humanitarisme et expérience de voyage à l’aune de L’Expédition des Deux-Sicile »
16h30 | Discussion et clôture du colloque
—
Responsables scientifiques
Nicolas Bourguinat (Université de Strasbourg - ARCHE UR 3400)
Thierry Poyet (Université Clermont Auvergne - CELIS EA 4280)
—
Renseignements
CELIS - MSH - 4 rue Ledru – 63057 Clermont-Ferrand cedex 1
Tél. : 00-33-(0)4-73-34-68-32 — celis[at]uca.fr — http://celis.uca.fr/