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La terreur littéraire

La terreur littéraire

Publié le par Marc Escola

Perrine Coudurier faisait paraître il y a quelques mois un essai sur La Terreur dans la France littéraire des années 1950 (Classiques Garnier), déjà salué par Fabula. Comment poser la question du mal après la Seconde Guerre mondiale ? Comment recréer une communauté après 1945 ? Quels mots la littérature trouve‑t‑elle pour dire l’extrême et l’indicible ? La notion de terreur, qui permet aussi bien d’envisager la terreur nazie que de saisir la terreur dans les lettres telle que l’ont définie Paulhan et Blanchot dans une veine sadienne, sert de fil conducteur pour reconstruire le champ littéraire. Cette terreur est contrebalancée par la rhétorique et rassemble une génération de romanciers accédant à une modernité esthétique mais qui ne renie pas pour autant la tradition romanesque du XIXe siècle. Émilie Lévesque-Jalbert en donne aujourd'hui un compte rendu dans Acta fabula : "Le roman au seuil de l’indicible"

La poésie est partout dans la pensée critique de Jean Paulhan. Dans Jean Paulhan. La poésie, clef de la critique (Classiques Garnier), Clarisse Barthélemy-Arkwright se propose de montrer quels liens puissants unissent chez lui l’expérience poétique et la méthode critique, en clarifiant les relations qu’il entretenait avec les poètes, puis en commentant certaines notions clés de son œuvre.

Rappelons la récente publication par Clarisse Barthélémy de la Correspondance. 1918-1962 d'André Breton et Jean Paulhan, déjà saluée par Fabula. Étonnante correspondance que celle qu’échangèrent, pendant plus de quarante ans, André Breton et Jean Paulhan : on y découvre la profonde complicité intellectuelle qui lia le chef de file du surréalisme au directeur de La NRF et les premiers feux de l’aventure surréaliste, à laquelle Paulhan a pleinement pris part à ses débuts, puis les rapports, faits de désirs et de tensions, entre l’avant-garde et l’institution. Ces lettres dévoilent enfin l’intimité d’une relation qui cherche, jusqu’au bout, la formule d’une amitié tant désirée par Breton, entre idéal révolutionnaire et besoin de reconnaissance. Fabula vous repropose de feuilleter ce recueil...

Rappelons encore le compte rendu donné naguère ou jadis par Perrine Coudurier de l'essai d'Éric Trudel, La Terreur à l’œuvre, théorie, poétique et éthique chez Jean Paulhan, (P.U. Vincennes, 2007) : "Jean Paulhan & l’empreinte de la Terreur". Mais aussi, dans la neuvième livraison de Fabula-LhT "Après le bovarysme", l'essai de Marielle Macé : "Paulhan : rejoindre une forme".

Illustr.: Jean Paulhan en 1905 (site de la Société des Lecteurs de Jean Paulhan).