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Cours public du Centre interdisciplinaire d'étude des littératures (CIEL)
Semestre d'automne 2022
Mercredi 18h15-19h45
Université de Lausanne | Faculté des lettres
Bâtiment Anthropole | Anthropole 2106
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Programme
Séance 1 - Envol
Mercredi 28 septembre 2022
Mots d'ouverture par le Rudolf Mahrer (Décanat de la Faculté des Lettres) et Nelly Niwa (Centre de compétences en durabilité, CCD)
Marielle Macé (EHESS, Paris) pour Une pluie d'oiseaux (José Corti, 2022)
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Séance 2 - Diachronie
Mercredi 5 octobre 2022
Olivier Thévenaz (ASA, latin): "Terre, mer, air, guerre: réflexions à partir de textes antiques"
Philippe Bornet (SLAS, Asie du Sud): "Littératures tamoules et milieux écologiques: entre tradition classique et poésie contemporaine engagée"
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Séance 3 - Poetry
Mercredi 12 octobre 2022
Rachel Falconer (ANG): "Hot Poetry: Poems in a Time of Climate Change"
Lily Dessau (UNIGE): "Poetic Labours and the Mediation of Nature: John Clare's 'Ecopoetics'"
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Séance 4 - Afrique
Mercredi 19 octobre 2022
Xavier Garnier (Paris 3, IUF) pour Écopoétiques africaines. Pour une expérience décoloniale des lieux (Karthala, 2022)
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Séance 5 - Imaginaire et société
Mercredi 26 octobre 2022
Colin Pahlisch (FRA) & Karim Skandrani (SSP): "Raconter ou alerter? La durabilité entre récits et sciences sociales"
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Séance 6 - Moyen Âge
Mercredi 2 novembre 2022
Estelle Doudet, Agathe Sultan & Leticia Ding (FRA, médiéval): "Le Moyen Âge grandeur nature: écritures et récritures animalières à la lumière de l'écocritique"
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Séance 7 - Raviver l'eau
Mercredi 9 novembre 2022 | Dès 20h | La Datcha, Lausanne
Soirée littéraire avec les écrivain·e·s invité·e·s Blaise Hofmann et Anne-Sophie Subilia
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Séance 8 - Et maintenant
Mercredi 16 novembre 2022
Jérôme Meizoz (FRA): "Récits contemporains de la crise environnementale"
Antoinette Rychner (écrivaine) pour Après le monde (2020) & Devenir pré (2016)
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Présentation
Article-entretien publié dans le rapport annuel 2021 de l'Université de Lausanne (lien).
Lorsque la fiction s’empare de thèmes comme l’environnement ou la durabilité, elle nous propose régulièrement des visions d’un avenir apocalyptique, à l’image de La Route de l’écrivain Cormac McCarthy. À l’inverse, certaines œuvres mettent en avant l’idée que les progrès technologiques résolvent tous les problèmes, en écartant les questions liées à l’épuisement des ressources. C’est le cas de Star Wars, un univers dans lequel une énergie propre coule à flots. Ces modèles façonnent nos représentations.
"Il s’agit de faire émerger d’autres pistes pour traverser la crise écologique", note Alain Ausoni, directeur adjoint du Centre interdisciplinaire d’étude des littératures (CIEL). Il convient donc de dénicher des imaginaires qui mettent en scène "des liens différents entre homme et nature", ajoute son collègue Olivier Thévenaz, directeur du CIEL.
Piloté par ces deux chercheurs, également maîtres d’enseignement et de recherche à la Faculté des lettres, le projet "Durabilittérature" explore les littératures de tous horizons à la recherche de récits alternatifs, depuis l’Antiquité et jusqu’à la science-fiction contemporaine. "L’étude de ce type d’enjeux globaux bénéficie de regards croisés, d’où l’intérêt des structures qui, comme le CIEL, permettent de réunir des spécialistes de différentes disciplines", indique Olivier Thévenaz.
Proposer des récits "habitables"
Le projet est ambitieux. Il s’agit d’arpenter les littératures pour faire le point sur les représentations de la dimension écologique de l’être humain, la perpétuelle reconfiguration de nos manières de nous inscrire dans notre environnement. Dans cette optique, les responsables de "Durabilittérature" sont en contact avec l’Observatoire des récits et imaginaires de l’Anthropocène (ORIA), jeune entité regroupant des chercheuses et chercheurs de différentes facultés, soutenue par le Centre de compétences en durabilité (CCD).
Pourquoi des chercheurs de lettres mènent-ils une telle quête ? "Si nous voulons que la société adhère à des mesures de transition écologique qui pourraient sembler contraignantes sur le plan individuel, les imaginaires doivent être travaillés et des récits habitables proposés", souligne Alain Ausoni. "Il est insuffisant de présenter, d’une part, des faits inquiétants au sujet du changement climatique ou de la biodiversité et, d’autre part, certaines solutions techniques envisagées. Les sciences humaines doivent investir ce champ", complète le chercheur.
Pour Olivier Thévenaz, "la manière dont fonctionne notre psyché humaine, ses cadres de référence et ses symboles, ainsi que les mythes qui nous nourrissent sont importants, si l’on cherche à modifier notre rapport à la nature." Il convient par exemple de battre en brèche certains récits prométhéens très répandus, "comme l’idée qu’un départ pour une autre planète, comme Mars, constitue une solution possible pour l’humanité lorsque la Terre sera inhabitable", soutient Alain Ausoni.
Un cours public à l’automne 2022
Inscrit dans des préoccupations contemporaines, le projet comprend un volet de médiation, à destination d’étudiants non spécialistes de littérature et, au-delà du monde académique, de toutes les personnes intéressées: un cours public aura lieu tous les mercredis en début de soirée du 28 septembre au 16 novembre 2022.
Cette démarche de médiation s’articulera le 9 novembre à l’ouverture d’un congrès scientifique organisé par Olivier Thévenaz et Alain Ausoni et consacré, dans le domaine de l’écologie littéraire, aux rapports des humains à l’eau. Ce thème constituera aussi le fil rouge d’une manifestation culturelle qui se déroulera en parallèle: l’édition 2022 de CinéMasala , un festival de cinéma consacré à l’Inde.