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Prix jeunes chercheurs "Les langues anciennes et leurs imaginaires"

Publié le par Marc Escola (Source : Justine Breton)

Ce prix est organisé dans le cadre du colloque « Les langues anciennes et leurs imaginaires ». Celui-ci est coordonné par Justine Breton et Audrey Tuaillon Demésy ; il fait partie du programme de recherche Aiôn (Socio-anthropologie de l’imaginaire du temps. Le cas des loisirs alternatifs[1]) et est à l’initiative de l’association Human-Hist[2], en partenariat avec le Centre d’histoire vivante[3] et la ville d’Autun[4].

En avril 2021, l’enseignement des langues régionales est officiellement inscrit dans le programme des écoles primaires françaises, suscitant des réactions mitigées et des effets de recul au cours des mois suivants. De même, les débats réguliers autour de l’enseignement des langues anciennes cristallisent des enjeux souvent contradictoires, entre volonté de préservation voire de valorisation d’un patrimoine culturel, et projets de rentabilité et de construction vers l’avenir. Pourtant, cette question de la défense et de la réappropriation linguistique dépasse de loin le simple cadre de l’enseignement scolaire et universitaire. Les langues, qu’elles soient régionales, anciennes ou même fictionnelles, convoquent et concentrent en elles-mêmes de riches imaginaires, issus de longues traditions culturelles ou construites de toutes pièces. Une langue n’est jamais un simple ensemble de mots et de règles. Elle est associée à une ou plusieurs cultures et, par extension, possède une importante fonction symbolique : la langue contribue notamment à la construction des identités, des nations et des imaginaires (Thomas, 1998).

Pourtant, la recherche sur ces imaginaires reste encore balbutiante en France. Dans le cadre du colloque « Les langues anciennes et leurs imaginaires », qui se déroulera à Autun du 23 au 25 mars 2023, le comité d’organisation met en place un Prix jeunes chercheurs, destiné à développer la recherche autour des langues anciennes et de leurs imaginaires.

Pour ce prix, et dans la continuité du colloque, nous considérons les langues anciennes dans un sens large, qui regroupe toute une constellation de pratiques et d’usages de langues révolues, peu connues, ou même imaginées. Ainsi, les langues anciennes peuvent être celles d’un temps et d’un espace historique donnés (latin, grec) mais aussi des langues dites traditionnelles (régionales) ou fictionnelles (qu’elles soient inventées à partir de langues existantes ou non). Il s’agit de porter une attention spécifique non seulement aux cadres d’expression de ces langues, mais aussi et surtout à leurs imaginaires. Dans cette perspective, les langues anciennes peuvent faire l’objet de réappropriations ou de (ré)inventions dans de nombreux domaines. Les imaginaires qui les entourent, entendus comme des « systèmes de pensée cohérents créateurs de valeurs, jouant le rôle de justification de l’action sociale et se déposant dans la mémoire collective » (Charaudeau, 2007 : 54) permettent de saisir leur apparition, leur circulation et leurs transpositions : construction des langues ; interpénétration de différents dialectes ; diffusion et appropriation au sein de communautés spécifiques (fans, reconstituteurs, habitants d’une même région, etc.) ; utilisation et usage dans des supports écrits et oraux, individuels ou collectifs ; renforcement ou ébranlement d’idées reçues sur les langues ; etc.

Prix jeunes chercheurs

Ce Prix jeunes chercheurs est à destination des masterants, doctorants et jeunes docteurs ayant soutenu leur thèse depuis moins de trois ans (après octobre 2019). Ils et elles pourront être issus de différentes disciplines, sans exclusion.

D’un montant de 1000 €, ce prix vise à encourager la recherche autour de l’étude des langues anciennes, régionales et fictionnelles. Il pourra répondre à l’un des deux volets suivants :

  • Contribuer à un projet de recherche à venir ou en cours (financement d’enquêtes, d’un déplacement pour des études de terrain, pour un approfondissement bibliographique, etc.) ;
  • Financer la publication de travaux de thèse déjà menés (choix de l’éditeur libre).

Les propositions devront présenter la recherche effectuée ou en cours, détailler l’objectif visé, la démarche de recherche mobilisée et montrer précisément comment le montant sera utilisé. Elles devront impérativement spécifier comment l’imaginaire contribue à une meilleure compréhension de l’objet de recherche que sont les « langues anciennes » telles qu’entendues dans cet appel.

Les propositions reçues seront étudiées par les membres du comité scientifique et du comité d’organisation du colloque, qui feront un retour à tous les participants dans le courant de l’automne 2022. Le prix sera remis lors du colloque « Les langues anciennes et leurs imaginaires » à Autun du 23 au 25 mars 2023.

Pour toute question, veuillez vous adresser conjointement à audrey.tuaillon-demesy@univ-fcomte.fr et justine.breton@univ-reims.fr.

Modalités de soumission

Les propositions pour le Prix jeunes chercheurs seront constituées ainsi :

- deux pages maximum en format texte (.odt ou .doc), présentant clairement la recherche et l’objectif visé (projet de visite sur le terrain, publication de thèse, etc.) ;

- un CV court (maximum deux pages).

Elles seront adressées conjointement à audrey.tuaillon-demesy [at] univ-fcomte.fr et justine.breton [at] univ-reims.fr pour le 21 octobre 2022 au plus tard.

 

Bibliographie indicative

Barnes Laurie et van Heerden Chantelle, « Virtual Langues in Science-Fiction and Fantasy Literature », dans Language matters, vol.37 (1), 2006, pp. 102-117.

 Bélanger Sarrazin Roxanne, Delattre Alain, Demaiffe David, De Winter Natasja, Martin Alain, Raepsaet Georges et Raepsaet-Charlier Marie-Thérèse, « Une tablette de défixion récemment découverte à Tongres », Latomus, n° 78, 2019, pp. 471-481.

 Besson Anne, « Fantasy médiévale et médiévistique : une relation à sens unique ? », in Martin Aurell, Florian Besson, Justine Breton et Lucie Malbos (eds.), Les médiévistes face aux médiévalismes, Rennes, Presses universitaires de Rennes, à paraître en 2022.

 Charaudeau Patrick, « Les stéréotypes, c’est bien, les imaginaires, c’est mieux », in Henri Boyer (ed.), Stéréotypage, stéréotypes : fonctionnements ordinaires et mises en scène, Paris, L’Harmattan, pp. 49-63, 2007.

 Destruel Mathieu, Reality in Fantasy : Linguistic Analysis of Ficitonal Languages, Boston, Boston College, 2016.

 Erat Vanessa et Rabitsch Stefan, « “Croeso i Gymru” – where they speak Klingon and Sindain : An essay in appreciation of conlangs and the land of the red dragon », in Alexander Onysko, Eva-Maria Graf, Werner Delanoy, Guenther Sigott et Nikola Dobrić (eds.), The Polyphony of English Studies, Berlin, Narr Dr. Gunter, 2017, pp. 197-220.

 Landragin Frédéric, Comment parler à un alien ? Langage et linguistique dans la science-fiction, Saint-Mammès, Le Bélial', 2018.

 Peterson David J., The Art of Language Invention. From Horse-Lords to Dark Elves, The Words Behind World-Building, New York, Penguin Books, 2015.

 Smith Ross et Honegger Thomas, Inside Language. Linguistic and Aesthetic Theory in Tolkien, 2e édition, Zurich, Walking Tress Publishers, 2011.

 Thomas Paul-Louis, « Fonction communicative et fonction symbolique de la langue sur l’exemple du serbo-croate : bosniaque, croate, serbe », Revue des études slaves, vol. 70, n° 1, pp. 27-37, 1998.

 Tuaillon Demésy Audrey, « Le quidditch moldu. De l’imaginaire à la réalité », Questions de communication, vol. 31, pp. 393-413, 2017.

 Wolf Mark, Building Imaginary Worlds. The Theory and History of Subcreation, New-York & London, Routledge, 2012.

 

 Comité scientifique

Carmen Alén Garabato, Université Paul-Valéry Montpellier 3

Roxanne Bélanger Sarrazin, Université d’Oslo

Justine Breton, Université de Reims Champagne-Ardenne

Laurent Di Filippo, Université de Lorraine

Pierre-Alexandre Chaize, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines

Vincent Ferré, Université Paris-III Sorbonne Nouvelle

Jonathan Fruoco, Université Grenoble Alpes

Clémentine Hougue, Le Mans Université

Frédéric Landragin, CNRS

Sophie Laribi-Glaudel, Université de Lorraine

Karine Meylan, Musée romain de Lausanne-Vidy/Université de Lausanne

Audrey Tuaillon Demésy, Université de Franche-Comté

Karin Ueltschi-Courchinoux, Université de Reims Champagne-Ardenne

 

Comité d’organisation

Renaud Baujot-Julien, Centre d’histoire vivante d’Autun

Justine Breton, Université de Reims Champagne-Ardenne

Bruno Galice, Centre d’histoire vivante d’Autun

Orlane Messey, Université de Franche-Comté

Sacha Thiebaud, Université de Franche-Comté

Audrey Tuaillon Demésy, Université de Franche-Comté

[1] https://aion-project.org

[2] https://humanhist.com

[3] https://chv-autun.fr

[4] https://www.autun.com