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L'Origine de la géométrie d'Edmund Husserl et son héritage – Séminaire des doctorant.e.s en phénoménologie (Université Paris 1, Sorbonne Université, ENS)

L'Origine de la géométrie d'Edmund Husserl et son héritage – Séminaire des doctorant.e.s en phénoménologie (Université Paris 1, Sorbonne Université, ENS)

Publié le par Alexandra Follonier (Source : Davide Pilotto)

                                              L’Origine de la géométrie d’Edmund Husserl et son héritage                            Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne · Sorbonne Université · École normale supérieure                                      Séminaire des doctorant.e.s et jeunes chercheur.euse.s en phénoménologie                                                                     Année universitaire 2022-2023

Rendu célèbre suite à la parution de l’Introduction de Jacques Derrida, qui en a été la première – et jusqu’à présent la seule – traduction en français, le troisième appendice à La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale, plus connu sous le titre L’origine de la géométrie, constitue un moment crucial pour comprendre la pensée d’Edmund Husserl et son héritage. À l’origine un manuscrit sans titre datant de 1936, les quelques pages qui constituent L’origine de la géométrie ont été publiées pour la première fois en 1939 dans la Revue internationale de philosophie grâce à Eugen Fink, avant d’être incluses en 1954 dans la première édition du sixième volume de l’Husserliana : ce texte a cependant acquis progressivement une influence considérable principalement dans l’espace francophone, donnant lieu, au cours des soixante- dix dernières années, à une prolifération d’interprétations tout à fait remarquables, qui ne cessent d’in- fluencer les philosophes, les anthropologues et les scientifiques qui s’engagent dans leur lecture, ouvrant ainsi la voie à une fécondité conceptuelle sur laquelle nous entendons nous concentrer.

Tout d’abord, plusieurs concepts husserliens fondamentaux trouvent dans ce texte une formula- tion sans doute digne de considération. L’idée d’un sens originaire et de son instauration fondatrice cons- titue le point de départ pour une méditation sur le sens de la science et son histoire, qui acquiert une valeur exemplaire vis-à-vis du problème général de l’historicité. En s’interrogeant sur la constitution des objets idéaux, Husserl vise en fait toute une pluralité de produits du monde culturel et ne se limite donc pas aux objets mathématiques, même si ces derniers restent le modèle fondamental pour penser l’idéalité. Par le moyen de l’écriture, l’objectivité idéale ne peut se constituer qu’au sein d’une communauté inter- subjective, et en conséquence l’historicité des sciences prend la forme d’une tradition sédimentée. Si, d’un côté, l’intersubjectivité devient ainsi l’horizon fondamental permettant le passage des formations subjec- tives aux formations idéales, d’autre part, à partir de la thématisation de l’histoire en tant qu’a priori struc- tural, la phénoménologie va jusqu’à prescrire une tâche archéologique afin de nous ramener à une réacti- vation du sens originaire. La pensée tardive de Husserl – avec une référence particulière aux suggestions théoriques qui ressortent de L’origine de la géométrie – représente-t-elle un prolongement ou une révision des étapes antérieures de son itinéraire conceptuel ? Peut-on soutenir que l’approfondissement de notions telles que l’historicité, l’écriture et l’intersubjectivité implique la nécessité de repenser les positions hus- serliennes canoniques concernant la genèse des idéalités, le transcendantal et l’idée même de Wissenschaft ? En second lieu, on peut dire que, dans le contexte français, L’origine de la géométrie a historiquement constitué une étape fondamentale de la réception de la phénoménologie husserlienne (retracée notam- ment par Waldenfels 1983). La troisième Beilage à la Krisis peut-elle être identifiée comme un trait d’union capable d’expliquer le parcours théorique d’une scène phénoménologique originale et radicalement no- vatrice ? De fait, ce texte n’a cessé de jouer un rôle central, à partir de ce que Paul Ricœur appelait les « hérésies » phénoménologiques (Ricœur 1986) jusqu’aux spécificités de la Nouvelle phénoménologie française (Gondek-Tengelyi 2011, Sommer 2014). Quels épisodes clés, comme Thảo 1951, Derrida 1962, Richir 1990 ou Merleau-Ponty 1998, peut-on identifier dans cette Wirkungsgeschichte du texte husserlien ? En outre, toujours au sein de la philosophie française, les tenants de la « philosophie du concept » ont critiqué l’approche phénoménologique et son modèle d’historicité : en proposant une conception de l’histoire qui met l’accent sur les discontinuités et les moments de rupture, ils ont dénoncé un « mythe du retour au passé » (Cavaillès 1947) et un primat du sujet fondateur (Foucault 1969). Peut-on voir dans L’origine de la géométrie une clé de lecture privilégiée pour s’orienter dans un tel débat ? Est-ce que ce texte peut nous offrir des outils phénoménologiques pour répondre à de telles critiques ?

Enfin, la richesse de ce texte, déjà évoquée, a évidemment donné lieu, dans les temps plus récents, à une véritable effervescence théorique qui se déroule également au-delà du domaine strictement philo- sophique, en croisant d’autres disciplines telles que l’anthropologie, la sociologie et la psychologie. C’est principalement sur l’écriture en tant qu’outil technique et la constitution intersubjective des savoirs que les lecteurs contemporains de l’Origine de la géométrie ont porté leur regard. Comment les humains parviennent-ils à former des groupes et à agir comme un seul être ? Comment peuvent-ils former et consolider leurs savoir à travers le temps ? Qu’y a-t-il d’inné et qu’y a-t-il d’acquis dans le développement de telles capacités ?

À partir de ces brèves indications, nullement exhaustives, on se propose donc de méditer autour des axes suivants :

1. Les nouveautés de la conceptualité husserlienne tardive

L’origine de la géométrie peut être interprétée comme un point d’accès privilégié aux concepts qui semblent rester en marge des courants dominants de la lecture de Husserl, l’accent ayant trop longtemps été mis sur des textes et des notions que l’on peut généralement faire remonter à une phase antérieure aux années 1920 et 1930. Nous proposons donc de réfléchir autour de ces notions sur lesquelles Husserl se focalise surtout dans la dernière phase de son élaboration philosophique, comme la Rückfrage de la phénoménologie génétique, l’a priori historique, la Le- benswelt, l’auto-structuration de l’expérience, une passivité douée de sens et non amorphe, la stratification de la synthèse, le paradoxe de la subjectivité, le rôle du langage dans la redéfinition de l’entrelacement de l’empirique et du transcendantal. Peut-on, à la lumière de ces notions, parler d’un « renouvellement » de la pensée husserlienne ?

2. La réception de L’origine de la géométrie.

De la chair (Merleau-Ponty 1964) à la différance (Derrida 1972), jusqu’aux essences « vagabondes ou nomades » de Mille plateaux (Deleuze-Guattari 1980), on assiste, notamment dans la philo- sophie francophone, à une multiplicité de créations conceptuelles qui doivent leur sens, au moins partiellement, à l’héritage de L’origine de la géométrie. On se propose donc d’interroger la fécondité de cette réception tout à fait singulière, en reconstituant la dette de la pensée française contemporaine à l’égard du texte husserlien, sorte de « leitmotiv » caché qui a marqué plusieurs générations de penseurs.

3. Histoire et historicité des sciences

L’histoire, peut-être plus que tout autre, constitue un sujet d’investigation fondamental chez le dernier Husserl et un point d’articulation décisif des analyses phénoménologiques. Le thème du sens de la connaissance scientifique se pose à partir d’une réflexion sur l’histoire des sciences et leur constitution, de la formation de la science moderne aux modes de constitution des idéalités, du thème de perte du sens de la science contemporaine, avec la possibilité de sa réac- tivation, jusqu’aux réflexions sur les écritures symboliques. Dans quelle mesure, en tant qu’ap- pendice au § 9a de la Krisis, L’origine de la géométrie reprend-elle ces questions pour les développer davantage ? Quelles pistes nous sont offertes pour penser une épistémologie phénoménolo- gique qui offre une place à la dimension historique propre au savoir scientifique ?

4. L’intersubjectivité

Les analyses phénoménologiques esquissées se croisent avec l’un des thèmes les plus problé- matiques chez Husserl : l’intersubjectivité. La portée de cette question au sein de l’œuvre hus- serlienne, qui permettrait de répondre à l’accusation de solipsisme, nous conduit à poser les questions suivantes : est-ce que, dans L’origine de la géométrie, à travers le langage et l’écriture, on n’a pas, au fond, à faire avec un « autre » ? Dans quelle mesure la réflexion que Husserl déve- loppe ici opère-t-elle une sorte de « décentrement » par rapport à la position de l’Ego ? Com- ment cet ouvrage peut-il être contextualisé dans l’ensemble de la production philosophique husserlienne, en prenant comme fil conducteur l’ouverture du sujet transcendantal à l’altérité ?

5. De la question technique à la communauté des géomètres de nos jours

Écrire permet de maintenir la permanence de l’idéal hors de toute conversation, de toute pré- sentialité. Cependant, l’écriture n’est pas uniquement le véhicule à travers lequel le sens peut être réveillé de sa sédimentation, de sa passivité acquise. En tant qu’inscription langagière du monde, l’écriture est en réalité le seul moyen pour établir un sens omni-temporel et du second ordre au sein de ce même monde sensible dont nous faisons partie. Ce résultat ne peut être atteint qu’à travers la coopération des individus, à savoir l’idée d’une « communauté des géo- mètres », et à travers l’engagement technique (Stiegler 1994). Ces réflexions invitent à une re- lecture contemporaine et multidisciplinaire des thèmes contenus dans L’origine de la géométrie dont l’ortho-technique graphique, la sociogenèse des savoirs, la constitution ou même la dé- couverte d’une intentionnalité collective (Tomasello 2004) ne sont que les premières amorces possibles.

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Informations pratiques

Les résumés des contributions ne doivent pas dépasser les 350 mots. Ils doivent être envoyés par e-mail dans un document PDF comprenant le titre, le résumé de la proposition et une bibliographie succincte. Nous vous demandons de ne pas inclure vos informations personnelles dans le PDF, mais de vous limiter à indiquer votre nom, prénom, affiliation institutionnelle et diplôme obtenu (ou en prépara- tion) dans le corps de l’e-mail. Les contributions seront rédigées en français ou en anglais. Une attention particulière sera accordée à la diversité des profils. Enfin, sous réserve de l’obtention de financements, il est prévu de publier les contributions qui seront présentées.

Les résumés des contributions sont à envoyer à doctorants.phenomenologie@gmail.com.

Date limite de l’envoi : 10 septembre 2022

Publication du programme du séminaire : 10 octobre 2022

Lieu : Bâtiment de la Sorbonne (17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris) ou de l’École normale supérieure (45 rue d’Ulm, 75005 Paris)

Le calendrier exact sera établi en tenant compte du nombre de contributeurs qui répondront à cet appel et de leur disponibilité pour présenter les jours indiqués : pour l’instant, il est prévu d’organiser une session de séminaire par mois, avec la possibilité de la suivre via Zoom.

Le séminaire des doctorants en cours d’année sera suivi, en cas d’obtention de financements suffisants, d’un colloque final de deux jours auquel participeront des professeurs invités et au cours duquel on tentera d’approfondir le thème du séminaire.

Organisation

Andrea Ariotto (Sorbonne Université / Université de Turin)

Baris Dirican (École normale supérieure - Archives Husserl de Paris)

Eleonora Degli Esposti (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Davide Pilotto (Sorbonne Université / Université du Salento)

Riccardo Valenti (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Université Ca’ Foscari de Venise)

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Bibliographie

Source primaire

Edmund Husserl, L’origine de la géométrie, tr. Jacques Derrida, Paris, PUF, coll. « Épiméthée », 1962.

· Également disponible dans Edmund Husserl, Appendice III au paragraphe 9a. L’origine de la géométrie, Jacques Derrida, dans La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale, trad. Gérard Granel, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de philosophie », 1976, p. 403-427.

· Parution dans l’Husserliana : Edmund Husserl, Beilage III, zu § 9a, dans Hua 6. Die Krisis der eu- ropäischen Wissenschaften und die transzendentale Phänomenologie. Eine Einleitung in die phänomenologische Philosophie [1954], éd. Walter Biemel, Den Haag, Nijhoff, coll. « Husserliana: Gesammelte Werke », 1976, 365-386.

· Première parution : Edmund Husserl, « Die Frage nach dem Ursprung der Geometrie als Inten- tional-Historisches Problem », éd. Eugen Fink, Revue internationale de philosophie, vol. 1, n° 2, 1939, 203-225.

Bibliographie indicative

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