Introduction par Frédéric Fruteau de Laclos. Texte suivi d’une étude de Circé Furtwengler.
Pour l’homme, initialement publié en 1968, marque un moment important dans l’œuvre de Mikel Dufrenne (1910-1995). Reconnu jusqu’alors comme un des grands représentants de l’esthétique française, le philosophe ouvre avec cet « essai » un nouveau sillon, dans lequel s’inscriront ensuite Art et politique (1974) et Subversion, perversion (1977). Il s’agit pour lui de se tourner vers ses contemporains et de s’expliquer avec eux, de prendre acte de l’avènement du concept de structure dans les sciences humaines et la philosophie, et de contester que cet avènement doive s’accompagner de l’effacement de la figure de l’homme, comme si la mort de l’homme devait succéder à celle de Dieu. Pour l’homme ne représente pas pour autant la défense d’un humanisme bêlant, car Dufrenne entend témoigner de l’appartenance de l’homme à la Nature. Il propose, selon ses propres termes, « les éléments d’une philosophie qui joigne au souci de l’être le souci de l’homme ».