La Genèse de Raoul de Presles. Éditée par Martin Pagan. Suivi de Une Babel indécise. Mutation de la Genèse en langue d'oil (XIIe-XIVe siècle).
Vient de paraître :
Raoul de Presles est le dernier traducteur en français de la Bible avant l’apparition de l’imprimerie. Il a été injustement traité par l’historiographie qui a voulu voir en lui un simple plagiaire, au point que son oeuvre biblique était restée inédite. Cette édition de la Genèse le réhabilite dans sa dimension de traducteur original et d’exégète. L’ascèse philologique autorise l’audace herméneutique. Aussi, à l’horizontalité de l’édition convenait-il d’adjoindre la verticalité d’un sondage sur les diverses versions françaises de l’épisode de Babel entre le XIIe et le XIVe siècle. Il en ressort que la célèbre péricope n’est pas perçue dans ce corpus selon les schémas aujourd’hui dominants, hérités de la Renaissance. Le traitement du motif, particulièrement indécis et sujet à de multiples ambiguïtés, invite à revisiter une interprétation de Babel que la tradition a figée.
Martine Pagan, après avoir enseigné l’ancien français et l’histoire de la langue française comme MCF HDR à l’Université Paris IV (Sorbonne Université), dont elle est aujourd’hui émérite, est professeure de Langue et Culture françaises à l’Alma Mater de Bologne. Ses recherches conjuguent l’histoire des textes et une approche psychanalytique de leur contenu.