La première édition de ce livre date de 2004.
L’œuvre d’Edouard Levé, fulgurante mais dense, est partagée entre photographie et littérature. L’influence de l’art contemporain est particulièrement marquée dans ce Journal qui se présente comme une tentative de neutralisation du monde et du sujet par la réécriture de « rubriques ». Edouard Levé présentait lui-même son livre ainsi : « Dans mon prochain livre, Journal, j’ai repris des articles publiés par des quotidiens et des agences, et j’en ai effacé les référents historiques, géographiques, et patronymiques. J’ai mis l’ensemble au présent de l’indicatif. J’ai récrit certains passages, j’en ai supprimé d’autres, de manière à blanchir une écriture déjà anonyme et collective, celle du journalisme mainstream. Cette réécriture produit un effet de soudain éclaircissement, non pas sur l’événement, mais sur la manière dont on le traite. Lorsqu’on lit le journal, on cherche à être informé : qui, quand, où ? En lisant Journal, on est informé sur la manière d’informer. La mise à distance produit un effet d’inquiétante étrangeté. En lisant telle information de la rubrique « International », j’ai un sentiment de déjà-vu, de proximité et de distance simultanées. »
Tout y passe et demeure très actuel plus de 15 ans plus tard : terrorisme, guerre civile, guerre, dictature, catastrophe, diplomatie, politique, économie politique, agriculture, manifestation, religion, people, vie sociale, vie locale, transport, accident, médias, justice, suicide, viol, pédophilie, drogue, vol, folie, science, technologie, annonce immobilière, annonce de décès, annonce de naissance, offre d’emploi, météo, sport, littérature, art, musique, théâtre, danse, cinéma, télévision.
Édition
Nouvelle parution
Publié le par Marc Escola