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Nouvelle parution
Nicolas Fréret, Mémoire sur les états généraux (1714)

Nicolas Fréret, Mémoire sur les états généraux (1714)

Publié le par Marc Escola (Source : Jean-Jacques Tatin-Gourier)

Texte présenté et annoté par Jean-Jacques Tatin-Gourier

Soixante-quinze ans avant la Révolution française et l’ultime réunion des états généraux en mai 1789, Nicolas Fréret (1688-1749), historien des « temps reculés », rédige un Mémoire sur les états généraux, manuscrit conservé à l’Institut de France et demeuré inédit.

Embastillé à la fin du règne de Louis XIV, ce libre-penseur se veut soucieux d’échapper aux « fables » qui, selon lui, obscurcissent les origines, l’évolution et la nature même de la monarchie française.

À travers un parcours du gouvernement des rois de France, il s’attache à montrer le caractère essentiel des états généraux. De fait, si ces derniers n’ont pas cessé de ressurgir à l’initiative des peuples, les tentatives d’occultation ont été constantes de la part de souverains jaloux de leur pouvoir personnel et souvent mal conseillés.

Pour Fréret, la mise en sommeil de la réunion des états (la dernière eut lieu à Paris en 1614) révèle le triomphe d’un pouvoir arbitraire qui redoute le frein que pourrait exercer une instance ayant su s’ouvrir depuis la fin du Moyen Âge à des mutations sociales et juridiques riches d’avenir : l’essor des « communes » et la reconnaissance d’un troisième ordre, le tiers état, égal en droits avec les deux premiers ordres (le clergé et la noblesse).

Consacré à la longue histoire de la résistance de la nation française à la fiscalité royale et au despotisme, le Mémoire sur les états généraux de Nicolas Fréret marque une étape décisive dans la pensée politique du siècle des Lumières.