En librairie le 18 novembre 2021
Grande voix de la philosophie américaine du vingtième siècle, Stanley Cavell (1926-2018), héritier de Wittgenstein, s'est affiché sa vie durant à élargir le champ de la philosophie aux arts au service d'une philosophie du "langage ordiniare". Jeune philosophe, nommé professeur à Harvard, il explora dans un séminaire d'esthétique, vingt ans avant Deleuze, le lien entre philosophie et cinéma.
De Frank Capra à George Cukor, Terrence Malick, Arnaud Desplechin ou les frères Dardenne, un fil court, celui des lectures philosophique de Stanley Cavell et des films qu'elles ont inspirées. Peu d'oeuvres philosophiques ont autant marqué la création cinématographique et le champ des études cinématographiques que celle du philosophe de Harvard.
De son chef-d'oeuvre de 1971, La Projection du monde, à ses derniers écrits sur le mélodrame, l'autobiographie et la critique, en passant par son livre sur la comédie hollywoodienne des années 1940, cet ouvrage éclaire l'ensemble de sa pensée. Il donne aussi la parole à trois cinéastes qui l'ont connu et qui ont été inspirés par ses écrits : Luc Dardenne, Arnaud Desplechin et Claire Simon.
Il se penche, enfin, sur le lien que Cavell a entretenu avec Terrence Malick à Harvard dans les années 1960, jetant les bases d'une pensée du cinéma qui prend son départ dans notre expérience aussi bien collective qu'intime des films. Cette expérience qui nous unit ou nous rapproche des autres.
Et qui nous permt aussi, plongeant en nous-mêmes, de nous éduquer.
Sommaire
Liste des abréviations utilisées pour les ouvrages de Stanley Cavell
Élise Domenach
Partie I. Projections du monde : comment le sens vient aux films
Chapitre 1
Richard Moran
Reconnaissance, trahison et domaine photographique de l’expression chez Stanley Cavell
Chapitre 2
Élise Domenach
La « vérité du scepticisme » au cinéma : critères, induction, projection, éducation
Chapitre 3
Jean-Michel Frodon
Chapitre 4
Stanley Cavell et Élise Domenach
Les voix off féminines et le silence de Terry. Entretien avec Stanley Cavell
Partie II. Conversation, entre le bonheur et les larmes : comédies et mélodrames
Chapitre 5
Stanley Cavell et Élise Domenach
Shakespeare, Hollywood et la philosophie américaine. Entretien avec Stanley Cavell
Chapitre 6
Stanley Cavell, Arnaud Desplechin, Sandra Laugier et al.
Stanley Cavell et Arnaud Desplechin. Éléments d’une conversation
Chapitre 7
Martine Gaudemar (de)
Cinéma et pensée sensible. Leibniz-Cavell
Chapitre 8
Claire Simon
« Femmes inconnues » au planning familial. Notes sur Les Bureaux de Dieu (2008)
Chapitre 9
Stephen Mulhall
La réalité mélodramatique du cinéma et de la littérature : Cavell et Diamond, Coetzee et Hughes
Chapitre 10
Sandra Laugier
La voix et l’expression : le mélodrame de la femme inconnue
Chapitre 11
Stanley Cavell
Le langage sauvé par la musique
Partie III. Critique, autobiographie et éducation morale avec le cinéma
Chapitre 12
Hugo Clémot
Ordinaire, cinéma et caducité. À propos de « Qu’advient-il des choses à l’écran ? »
Chapitre 13
Andrew Klevan
Notes sur Stanley Cavell et la critique philosophique du cinéma
Chapitre 14
Paola Marrati
Entre espoir et mélancolie. La promesse démocratique du cinéma
Chapitre 15
Luc Dardenne
La rencontre d’autrui chez Levinas et chez Cavell. Le silence de l’écoute et de l’asymétrie muette
Chapitre 16
William Rothman
Conclusion
Stanley Cavell
Discours de réception du Doctorat honoris causa de l’École normale supérieure de Lyon, le 7 mai 2010