Solène Carof
Grossophobie. Sociologie d'une discrimination invisible
MSH éditions
ISBN-10 2-7351-2746-X
240 p.
12,00 €
PRÉSENTATION
Depuis les années 1990, des associations, comme Allegro Fortissimo et plus récemment Gras politique, ainsi que des militantes et autrices comme Gabrielle Deydier, ont imposé un nouveau terme pour parler des discriminations liées au poids : la grossophobie. La tendance « body positive », résultat de ces mobilisations contre les normes esthétiques et pondérales dominantes, a renouvelé les problématiques propres aux mouvements féministes et queer, mettant à nouveau la question du corps au cœur des revendication des militantes dans le monde entier.
Pourtant, les réseaux sociaux demeurent saturés d'« humour » grossophobe et la tyrannie de la minceur continue de sévir, générant mal-être, troubles du comportement alimentaire ou encore pratiques d'autocensure. Plus grave encore, les études chiffrées sur la grossophobie montrent qu’au-delà d’un certain poids les discriminations se systématisent. Elles ont lieu à l’embauche, au travail, mais aussi sur les applications de rencontre, dans les salles de sport, chez le médecin et même dans l’intimité, avec la famille.
Avec cet ouvrage, Solenne Carof, signe une des premières études sociologiques sur la grossophobie en France. Que vivent les personnes très corpulentes dans une société comme la nôtre ? Que révèle le stigmate de gros ou de grosse des normes qui pèsent différemment sur les hommes et sur les femmes ? Quelles conséquences cette stigmatisation a-t-elle sur les personnes concernées ? Au fil de son enquête, l’autrice dévoile les rapports de pouvoir qui se nichent dans la question du poids et structurent les hiérarchies propres à notre société.
Une étude décisive pour mettre en évidence l’importance d’une discrimination encore peu condamnée, tant socialement que juridiquement.
SOMMAIRE
Introduction
Chapitre I : La grossophobie, révélatrice des normes sociales
Le corps des femmes sous le regard social
L'interdépendance entre normes corporelles et normes alimentaires
Cinquante ans de « Fat activism »
L'apport du militantisme et des sciences sociales pour saisir ce qu'est la grossophobie
De nombreux facteurs explicatifs du poids
Chapitre II : Vivre dans une société grossophobe
Le stigmate de la grosseur
De l'école au monde professionnel
L'inadaptation des objets
Les règles d'invisibilité sociale et d'autocensure
Les associations de lutte contre la grossophobie
Chapitre III : La grossophobie, de l'espace public à l'espace intime
Dans la sphère familiale
L’autodévalorisation
Faire un régime amaigrissant
Les trajectoires pondérales et l’évolution des représentations subjectives du corps
Les associations qui défendent l’empowerment des personnes grosses
Chapitre IV : La médicalisation des fortes corpulences
Dans la sphère médicale
Une histoire de la médicalisation de l’obésité
Les conséquences du surpoids et de l’obésité : controverses et données statistiques actuelles
Les conséquences des solutions médicales contre la surcharge pondérale
Le rôle des associations de patients
Accords et désaccords associatifs autour de la médicalisation de l’obésité
Chapitre V : Les origines de la grossophobie
L’évolution des normes pondérales
Le rôle des médias, entrepreneurs de morale
Les politiques publiques de lutte contre l’obésité
Comment lutter contre la grossophobie et améliorer la santé des personnes corpulentes
Conclusion