« Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir. Les grains s’ajoutent aux grains, un à un et un jour, soudain, c’est un tas, un petit tas, l’impossible tas. » Cette sublime phrase inaugurale de Fin de partie de Beckett laisse entendre toute l’ambivalence de la question de la fin. Annoncée, désirée mais redoutée, la fin souvent échappe, se forme sans crier gare (« soudain, c’est un tas »), ou se prolonge parfois sans véritable fin.
Comment finir un texte ? Peut‑on le terminer tout à fait ? Peut‑on même le reprendre ? Que signifie « finir » une œuvre littéraire ? En quoi résonne‑t‑elle parfois avec la fin du monde ? Ce sont ces questions intemporelles et infinies auxquelles le dossier d’Acta a choisi de se confronter, à la lumière d’une série de recensions de textes critiques, qui tentent d’y répondre.