Roland Barthes, contemporanéités intempestives
Actes de la journée d'étude du 26 novembre 2016
« Oui, je suis du XIXe siècle », écrivait Barthes en 1977 sur l’une de ses fiches de travail, avant d’évoquer son sentiment d’être partagé entre une actualité théorique, à l’avancée de laquelle il participa au plus près, et parallèlement, toujours davantage avec les années, son désir de retrait, de neutre, de pas de côté. Car Barthes ne fut pas seulement une « figure centrale » mais aussi un « être à la marge ». Et c’est bien souvent depuis cet écart qu’il inscrit ceux dont il fait ses partenaires de dialogue, par-delà les siècles et les frontières : ses véritables compagnons d’esprit.
Barthes, contemporain « central » est bien connu : ses amitiés avec Kristeva ou Sollers, ses dialogues avec Deleuze, Lacan ou Derrida, son rôle dans l’élaboration et la diffusion du structuralisme. C’est là qu’il était, lui le lecteur attentif des signes de la mode, véritablement à la page. C’est toutefois plus latéralement que les textes rassemblés ici voudraient plonger le regard, et tendre l’oreille au bruissement de voix mineures mais non moins essentielles qui traversent ses textes. Si certains aspects de la théorie barthienne – ceux-ci même qui étaient autrefois les plus actuels – ont peut-être vieilli avec le structuralisme, c’est là où sa pensée se savait celle d’un « sujet démodé » (RB par RB) qu’elle tisse toujours avec nous ses liens les plus forts.
- Roland Barthes, contemporanéités intempestives. Présentation
Antonin Wiser - Point de contact : pour une esthétique de la rencontre
Katia Schwerzmann - Palinodie mon amour. À propos du second séminaire sur le discours amoureux (1975-1976)
Noémie Christen - Constellations marginales : Roland Barthes avec Walter Benjamin
Antonin Wiser - “J’aime, je n’aime pas”. Connivence entre Perec et Barthes
Gaspard Turin - Orphée – Loti – Roland B.
Maxime Laurent