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Roland Barthes, contemporanéités intempestives (Lausanne)

Roland Barthes, contemporanéités intempestives (Lausanne)

Publié le par Université de Lausanne

Journée d’étude

Roland Barthes, contemporanéités intempestives

25 novembre 2016,

Université de Lausanne, bâtiment Anthropole, salle 5157


 

Prenant un peu de recul après les nombreuses manifestations organisées l’an dernier pour le centenaire de la naissance de Roland Barthes, cette journée d’étude voudrait s’intéresser à la contemporanéité d’un théoricien, critique et essayiste qui marqua son temps. La question du contemporain pourra s’entendre en plusieurs sens : elle peut porter sur la place de Barthes dans le contexte (intellectuel, politique, esthétique, etc.) où il évolua, comme elle peut interroger l’héritage de sa pensée aujourd’hui, plus de 35 ans après sa mort. Mais elle peut également engager une réflexion sur ce que l’écriture barthésienne se rendit contemporaine en le discutant, le reformulant, l’assimilant : en en faisant la matière première d’un penser en mouvement.

« Oui, je suis du XIXe siècle », écrivait Barthes en 1977 sur l’une de ses fiches de travail[1], avant d’évoquer son sentiment d’être partagé entre une actualité théorique, à l’avancée de laquelle il participa au plus près, et parallèlement, toujours davantage avec les années, son désir de retrait, de neutre, de pas de côté. Car Barthes ne fut pas seulement une « figure centrale » mais aussi un « être à la marge », ainsi que le rappelle Thiphaine Samoyault dans sa récente biographie. Or c’est bien souvent depuis cet écart – à l’image des marginalia de ses notes de cours au Collège de France – qu’il inscrit ceux dont il fait ses partenaires de dialogue, par-delà les siècles et les frontières : ses véritables compagnons de pensée.

Barthes, contemporain « central » est bien connu : ses amitiés avec Kristeva ou Sollers, ses dialogues avec Deleuze, Lacan ou Derrida, son rôle dans l’élaboration et la diffusion du structuralisme. C’est là qu’il était, lui le lecteur attentif des signes de la mode, véritablement ‘à la page’. C’est toutefois plus latéralement que cette journée d’étude voudrait plonger le regard, et tendre l’oreille au bruissement de voix mineures mais néanmoins essentielles qui traversent ses textes. Si certains aspects de la théorie barthésienne – ceux-ci même qui étaient autrefois les plus actuels – ont désormais vieilli avec le structuralisme, c’est peut-être là où sa pensée se savait celle d’un « sujet démodé »[2] qu’elle nous demeure encore contemporaine.

Cette journée d’étude représente le premier moment de synthèse des travaux de deux groupes de lecture, à Berlin et Lausanne, auxquels les intervenantes et intervenants ont participé au cours des deux dernières années. Une seconde journée devrait lui donner suite en 2017 à Berlin.

 

PROGRAMME

Matin : présidence de séance : Katia Schwerzmann (FU, Berlin)

9h00-9h10 : Accueil

9h10-10h00 : Noémie Christen, Université de Saint-Gall : « Palinodie mon amour. A propos du second séminaire sur Le Discours amoureux (1975-1976) »

10h00-10h50: Antonin Wiser, UNIL : « Constellations marginales : Roland Barthes avec Walter Benjamin »

10h50-11h10 : Pause

11h10-12h00 : Gaspard Turin, UNIL : « Les “j’aime-je n’aime pas” de Barthes et de Perec, ou l’intime inaccessible »

Après-midi : présidence de séance : Noémie Christen (Université de Saint-Gall)

14h00-14h50 : Katia Schwerzmann, Freie Universität (Berlin) : « Barthes, question de détail »

14h50-15h40 : Maxime Laurent, Groupe de la Riponne : « Orphée - Loti - Roland B., ou : le Neutre est-il démodé en post-colonie ? »

15h40-16h30 : Discussion conclusive

 

Entrée libre, dans la limite des places disponibles.

 

[1] Cité in Th. Samoyault, Roland Barthes, Paris, Seuil, 2015, p. 32.

[2] Roland Barthes par Roland Barthes, Paris, Seuil, 1975, p. 129.