Essai
Nouvelle parution
Zissimos Lorentzatos, Le Centre perdu

Zissimos Lorentzatos, Le Centre perdu

Publié le par Marc Escola

Traduit du grec par Jacques Touraille.

“Quand le vase de l’art poétique s’est brisé en Europe, le contenu, la poésie – dans son fonctionnement, non dans son essence – s’est vidé et dispersé aux quatre vents. C’est cela maintenant – cette chose beaucoup plus profonde que les brisures au flanc du vase ou à la surface de la prosodie – que nous entendons sans bien le comprendre, quand nous disons que la poésie se trouve en crise.”

“Personne ne croit plus un mot de ce que dit le poète en notre siècle”. À la source de cette crise, notre oubli des principes supérieurs qui guidaient l’art. Cette perte n’a abouti qu’à de vaines querelles d’artistes, à l’apparition­ incessante de nouveaux mouvements comme autant d’impasses.

“Pour ‘sauver’ l’art, il faut le ‘perdre’ tel qu’il se fait, ou tel qu’il fonctionne aujourd’hui”. À cette fin, Zissimos Lorentzatos indique la Grèce, et sa position singulière en Europe, chaînon manquant entre l’Orient et l’Occident. À ses yeux, seuls Rimbaud, Lautréamont et Artaud ont éprouvé le gouffre béant laissé par cette tradition perdue, pourtant invisible­ aux yeux de leurs contemporains déboussolés. Ils ont montré la destruction en cours, celle de la poésie et, à travers elle, de l’art européen.

Dans une langue saisissante et visionnaire, habitée par un souffle poétique­ et mystique, Le Centre perdu nous propose de refonder l’art et le langage, pour que la poésie redevienne synonyme de vérité. “Il nous faudra de nouveau vivre vraiment pour que nous puissions de nouveau parler vraiment.”

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