Les rapports de Senancour et de la nature ont souvent été traités d’un point de vue thématique comme le symptôme d’un moment de l’histoire littéraire. Cet ouvrage présente Senancour comme un penseur qui place la force immanente et universelle de la nature au cœur d’une intuition fondamentale et programmatique, mais également comme un écrivain qui invite la pensée à se faire littéraire et la littérature à se mettre à l’épreuve des idées. C’est à ce prix que se révèle l’originalité et l’unité d’une œuvre souvent déconsidérée comme hétéroclite et désorganisée. Ainsi, la pensée littéraire de Senancour est naturelle à double titre : elle pense la nature et naturalise la pensée.
INTRODUCTION
Situation de Senancour (1) - Senancour philosophe ? (2) - Les « incohérences » : contradiction, évolution, compilation (5) - La conscience malheureuse (10).
LE POINT (LA PENSÉE)
- L’exercice (15): Le sage ou le philosophe (15) - L’exercice de soi (17) – S’exercer à penser (19) – Faire penser (21) – Les adeptes (22).
- Les figures (25): La figure de la pensée (26) – Figurer la pensée (28) : le personnage polyfocal (28), la pensée en durée : postée, située, modalisée (29) – L’homme sensible et son double (31)
- Les idées (35): La méthode (35) – L’aventure (38) : rencontrer des idées (38), idée-paysage et idée-machine (40), l’intuition (41), l’abduction (43), la singularité (45), idée littéraire et idée philosophique (46), idée esthétique et esthétique de l’idée (49) – L’idée de nature (50).
LA SPHERE (LA NATURE)
- La nature sans rapport : l’extériorité (57): Le déterminisme : l’étonnement (57) : dépendance (59), nécessité (60), fatalité (61), finalité (62), absurdité (63) – L’idéalisme : la contemplation (65) : le regard de la contemplation (65), l’Idée (65), le visible et l’invisible (66).
- L’ascète et l’esthète (69): L’ascète (69) : l’héroïsme du stoïcisme (70), l’homme moral (71), l’apathie (71), l’ataraxie (72) – L’esthète (74) : l’intériorité comme une extériorité (75), une typologie expérimentale (77).
- Le délire de l’extension (79): Liberté de désirer et besoin d’agir (79) – L’extension, une seconde nature (81) : l’habitude dénaturelle (81), l’existence précède l’essence (82) – L’inquiétude (83) - Une forme de la conscience malheureuse (86) : expansion et dépression (86), la surabondance et le manque (88).
- La dénaturation (91): La déviation (92) - La perfectibilité (93) - La conversion : rétrogradation et régénération (95).
- La nature en rapport : l’intériorité (101): Les rapports (101) - Le rapport immédiat à la nature (104) - Les deux modalités de l’expression naturelle (107) – La nature comme rapport (108) – La participation (111).
- Le désir de l’amour (115): Naissance de l’amour (116) – L’amour : un désir naturel (119) : le lien du monde (119), l’intensité comme unité (120), comme universalité (121) – L’amour : une culture de la nature (122) – Le développement du sentiment amoureux (124) – De la conservation des désirs (126) – Du roman sentimental (127) : Aldomen (128), Oberman (128), Isabelle (131).
- La voie de la sagesse (133): L’habitude naturelle (136) - La privation qualitative : la voie du mineur (138) : harmonies des astres : le soleil et la lune (139), harmonie des fleurs : la rose et la violette (140), harmonies des saisons : le printemps et l’automne (140), le retrait la retraite (141), la simplicité (143) - L’homme simple (144) – La privation quantitative : la voie du moindre (146) - La sagesse ou l’ivresse (148).
L’HORIZON (LA PENSÉE NATURELLE)
- Le naturel (153): La forme du naturel chez Senancour (154) - Le naturel, une autre image de la pensée (156) - Le naturel : une affection et non une affectation (158) - Naturaliser le roman : Oberman (160) - Le style naturel, entre gageure et aporie de l’expression (166).
- L’ivresse (173): L’extase (173) : « concentre-toi toi-même » (174), contre le délire de l’extension comme ek-stase (175) – La rêverie (176) : rêverie et méditation (177), une forme de la participation (178), le rapport harmonique (179), pensée naturelle et idée littéraire (181).
- Les harmonies (183): Esthétique des harmonies (183). Les rapports déterminés (185). Les rapports indéterminés (186) – Poétique du paysage (188). La description (189). Le paysage sublime (191). Le paysage romantique (195). Le paysage pastoral (200).
CONCLUSION (207)
BIBLIOGRAPHIE (211)
INDEX (225)