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Appels à contributions
Traduction et interculturalité

Traduction et interculturalité

Publié le par Vincent Ferré (Source : Nadia KAAOUAS)

Université Sultan Moulay Sliman

Faculté des Lettres

et des Sciences Humaines

Béni-Mellal

Maroc

Traduction et interculturalité

Les 15 et 16 avril 2008 : appel pour le 15 février

Plus généralement, la traduction est la conversion d'un signe (linguistique ou non) en un autre. C'est une gymnastique consciente de l'esprit qui consiste à nommer (interpréter) une réalité par les constituants d'une autre réalité, et ce, même si elles semblent de nature(s) identique(s). Que faisons-nous, par exemple, quand nous expliquons un mot d'une langue par d'autres mots de cette même langue, sinon un acte de traduction ? Que faisons-nous également quand nous décrivons linguistiquement une réalité qui ne l'est pas a priori (description d'un paysage, d'une fresque, de l'état de santé d'un patient, etc.)?

C'est dire qu'à côté de la traduction proprement dite, qui a pour tâche de transposer des signes linguistiques à une langue différente, il existe deux autres formes de traduction où l'interprétation opère, soit au sein d'une même réalité linguistique, soit d'un système de signes à un autre qui en est distinct. Si l'on se réclame de Roman Jakobson, l'on donnera pour la première activité le nom de « traduction interlinguale », et pour les deux autres respectivement les appellations : « traduction intralinguale » et « traduction intersémiotique ».

La traduction, comme activité de la pensée humaine, assure une certaine liaison entre différents modes de communication, une espèce de lien dialogique entre deux (des) langues, deux (des) moyens d'expressions, deux (des) imaginaires, voire deux (des) cultures… souvent dissemblables.

A cet égard, les approches de traduction de langues liées à l'interculturalité ont pris une importance de plus en plus grande dans les domaines de recherche s'intéressant aux phénomènes de contact, de comparaison de cultures et de compréhension des langues dites étrangères.

Moult dimensions de la traduction ont certes déjà fait l'objet d'études diverses, aussi utiles les unes que les autres. Les activités traductrices d'une langue vers une autre langue, d'une culture vers une autre, font apparaître plusieurs problèmes ; lesquels demandent à être élucidés et circonscrits.

La traduction n'est pas exclusivement le passage d'une langue à une autre, mais le rapprochement de deux cultures, voire de plusieurs cultures. Un rapprochement qui n'exclut évidemment pas la notion d'écart que provoquent les interférences linguistiques et culturelles inhérentes à la praxis traduisante. Chercher les équivalents et les correspondants est certes un moyen qui garantit un transfert quelconque d'une langue à une autre, mais tenir compte uniquement de ces deux faits conduirait à anéantir toute dimension interlinguistique – et, partant, interculturelle – porteuse de significations nouvelles.

Les variations dialectales et culturelles, le phénomène de la remotivation (para et pseudo-remotivation), les contaminations de sens fréquents dans ce domaine, les différentes connotations qu'induisent les divergences socioculturelles entre communautés linguistiques, sont à prendre en considération pour la réussite (ou non) de la traduction. Ainsi, grâce à la traduction, la migration des idées (et des cultures) devient plus aisée. Par son biais, la charge culturelle de la langue source se superpose à celle de la langue cible. Et c'est là où réside, semble-t-il, l'importance de l' « en-jeu » de toute action de traduction.

Participant de la mise en contact d'au moins deux langues, la traduction opère, sinon dans l'empire du plurilinguisme, du moins dans le royaume du bilinguisme. Que ce bilinguisme, ou ce plurilinguisme, atteigne chez le sujet de l'expérience traduisante à une certaine perfection est un credo sur lequel chacun tombera d'accord, mais les apories ne sont pas à minimiser non plus ! On doit en méditer les effets, ne serait-ce que parce qu'ils réveillent, en écharpe, un mythe enfoui, celui de Babel.

Nous proposons de décliner cette réflexion autour des axes suivants :

- Les approches traductologiques : outils et méthodes ;

- La traduction liée à l'oralité et aux pratiques sociales ;

- Les problèmes linguistiques et inter-culturels : figement lexical, traitement automatique de la polysémie, etc. ;

- Traduction et didactique de la langue et de la littérature.

- La traduction des oeuvres (littéraires, philosophiques, de spécialité, etc.) ;

- Le mouvement des textes entre les langues, les cultures et les média ;

- Les connexions intersémiotiques : relation texte – image (peinture, cinéma…)


Comité Scientifique

Rahma Barbara

Aicha Bourais

Nouredine Bourima

Khalid Dahmany

Nadia Kaaouas

Mahjoub Mouh

Redouane Saidi

Mohamed Taki

Comité d'Organisation

Rahma Barbara

Aicha Bourais

Nouredine Bourima

Khalid Dahmany

Nadia Kaaouas

Mahjoub Mouh

Redouane Saidi

Mohamed Taki

Les futurs participants sont priés d'envoyer un résumé de leur communication (300 mots environ) avant le 15 février 2008 aux adresses électroniques suivantes :

- kaaouas_nadia@yahoo.fr

- dahmany_khalid@yahoo.fr

Le comité examinera les propositions et communiquera sa décision aux participants avant le 15 mars 2008. Le programme définitif leur sera communiqué avant la date du colloque.

N.B. : Les participants peuvent choisir entre l'arabe, le français et l'anglais quant à la présentation de leur communication.

  • Responsable :
    Nadia Kaaouas
  • Adresse :
    Faculté des Lettres Béni-Mellal, Maroc