Édition
Nouvelle parution
Tao Yuanming, Œuvres complètes

Tao Yuanming, Œuvres complètes

Publié le par Nicolas Geneix

Poèmes présentés, traduits et annotés par Philippe Uguen-Lyon.

Peu d’auteurs Chinois ont aussi profondément marqué la culture et les arts de l’Extrême-Orient que Tao Yuanming 陶淵明 – alias Tao Qian 陶潛, ou « Maitre Cinq-Saules » –, poète reclus de la fin des Jin de l’Est 東晉 (317-420) et du début des Liu-Song 劉宋 (420-479). Riche de quelque cent-trente poèmes et de plusieurs courtes proses, son œuvre a traversé les siècles avec une fraicheur intacte. Ses lieux et ses emblèmes – la cabane de chaume, le retour chez soi, les jardins et les champs, le vin consolateur, le chrysanthème d’automne, et tant d’autres – devinrent dès la dynastie des Tang (618-907) les éléments d’un répertoire poétique et pictural commun, nourrissant dans son sillage le rêve de quiétude et d’indépendance d’innombrables lettrés de Chine, du Japon et d’ailleurs. 

De sa vie, cernée d’ombres, on ne sait finalement que peu de choses, en dehors de ce que le poète nous en livre lui-même ; et ses biographies anciennes, répertoire d’anecdotes (probablement apocryphes) plus que source d’informations concrètes, décrivent un archétype plutôt qu’un individu. Mille ans de commentaires n’ont pas dissipé ses obscurités. Il reste insaisissable, entre deux légendes.

Présentées ici pour la première fois dans une édition française bilingue et critique, les Œuvres complètes de Tao Yuanming sont le testament poétique d’une manière singulière – et durable – d’habiter le monde.

Tao Yuanming (352/365-452), natif du Jiangxi 江西, dans le sud de la Chine, servit dix ans dans l’administration impériale – sans éclat ni plaisir – avant de s’en retourner vivre du travail de la terre aux  pieds des monts Lu 廬 et de leurs pics nimbés de brume. Voisin d’Épicure par la philosophie, il trouvait son bonheur parmi les arbres de son jardin, en cueillant amoureusement chaque instant d’une vie qu’il savait périssable et brève. C’est comme reclus (yinshi 隱士) qu’il commença de faire parler de lui, de son vivant déjà, mais son génie poétique ne fut pleinement reconnu qu’à partir des Song 宋 (960-1279). Tao Yuanming et son œuvre occupent depuis lors dans la culture chinoise une place aussi monumentale que familière, celle d’un maître à penser et à vivre.

Philippe Uguen-Lyon, né en 1986, est membre du Centre de recherche sur les civilisations de l’Asie orientale (CRCAO) et doctorant à l’Université de Paris. Diplômé en philosophie, en théologie et en études chinoises, il est l’auteur de plusieurs traductions parues dans divers ouvrages collectifs et revues. Ses recherches portent principalement sur la littérature poétique de la Chine médiévale.

Table des matières :

Essai biographique 
Famille et jeunesse 
Oscillations du cœur et vacances du pouvoir (371-405) 
Adieux à la campagne 
Paternité anxieuse 
Une dynastie à l’agonie
Sous les ordres de Huan Xuan (398 ?-401) 
Le temps du deuil (402-404) 
Derniers détours et démission (404-405) 

La vie retrouvée, fragile (406-427) 
Une rupture heureuse et de nouvelles épreuves (406-409) 
Essor de Liu Yu et retraite obstinée (409-415) 
Un vieil homme au crépuscule (416-427) 


Note sur l’édition 
Bibliographie 


Chapitre I – Poèmes tétramétriques 
[1] Nuages stagnants 
[2] La marche des saisons 
[3] L’arbre en fleurs 
[4] À mon cousin, le duc de Changsha 
[5] En réplique à Ding de Chaisang 
[6] En réponse à l’aide de camp Pang 
[7] Exhortation à l’agriculture 
[8] Fils, voici ton nom ! 
[9] L’oiseau retourne 

Chapitre II – Poèmes pentamétriques 
[10] Le corps, l’ombre et l’esprit 
[11] Habitant retiré au neuvième jour 
[12] Retour à ma demeure des jardins et des champs 
[13] Promenade aux bords de l’Inclinée 
[14] Présenté à Zhou Xuzhi, Zuqi et Xie Jingyi 
[15] Je mendie mon repas 
[16] Flânant ensemble sous les cyprès du tombeau des Zhou 
[17] Ballade plaintive dans le mode de Chu, à l’attention de l’archiviste Pang et de l’adjoint Deng 
[18] En réponse à l’aide de camp Pang 
[19] Au premier jour du cinquième mois, sur les rimes de l’archiviste Dai 
[20] Je bois seul, par des pluies incessantes 
[21] Changement de résidence 
[22] Sur les rimes de Liu de Chaisang 
[23] En réplique à Liu de Chaisang 
[24] Sur les rimes de l’archiviste Guo 
[25] Reconduisant un hôte du banquet du général Wang 
[26] Adieu à Yin de Jin’an 
[27] Offert au premier secrétaire Yang 
[28] Au soir de l’année, sur les rimes du chambellan Zhang 
[29] Au secrétaire de justice Gu, sur les rimes du secrétaire administratif Hu 
[30] Élégie pour mon cousin Zhongde 

Chapitre III – Poèmes pentamétriques 
[31] Passant par Qu’e tandis que je commençais mes fonctions d’aide de camp du général de l’armée de pacification 
[32] Au cinquième mois de l’an gengzi (400), retenu par des vents contraires à Guilin tandis que je rentrais de la capitale 
[33] Au septième mois de l’an xinchou (401), retournant de nuit à Jiangling après un congé 
[34] Au début du printemps de l’an guimao (403), chérissant l’Antiquité dans ma demeure champêtre 
[35] Au douzième mois de l’an guimao (403), à mon cousin Jingyuan 
[36] Au troisième mois de l’année yisi (405), passant par Qianxi, en service à la capitale comme aide de camp du général de l’armée de rétablissement de l’ordre 
[37] Retour à mon ancienne demeure 
[38] Incendie au sixième mois de l’an wushen (408) 
[39] Au neuvième jour du neuvième mois de l’an jiyou (409)
[40] Le neuvième mois de l’an gengxu (410), récoltant le riz précoce aux champs de l’ouest 
[41] Le huitième mois de l’an bingchen (416), moissonnant à la ferme de Xiasun 
[42] Je bois du vin 
[43] J’arrête le vin 
[44] Le dit du vin 
[45] Remontrance à mes fils 
[46] Écrit après une intuition 
[47] Au jour du sacrifice de fin d’année 

Chapitre IV – Poèmes pentamétriques 
[48] À l’imitation des poèmes anciens 
[49] Poèmes divers 
[50] À la louange des lettrés de misère 
[51] Éloge des frères Shu 
[52] Éloge des trois gentilshommes 
[53] Éloge de Jing Ke 
[54] En lisant le Classique des monts et des mers 
[55] À l’imitation des chants funèbres 

Chapitre V – Rhapsodies 
[56] En sympathie avec les lettrés d’infortune 
[57] L’apaisement des passions 
[58] Je m’en retourne ! 

Chapitre VI – Récit, biographies et éloges 
[59] Récit de la source aux fleurs de pêcher 
[60] Biographie de l’honorable Meng, premier secrétaire du généralissime pour la pacification de l’ouest 
[61] Biographie de Maître Cinq-Saules 
[62] Appréciations d’après les Mémoires historiques 
[63] Éloges d’après des peintures sur éventail 

Chapitre VII – Lettres et odes funèbres 
[64] Lettre à mes fils Yan et ses frères 
[65] Ode funèbre pour ma sœur Dame Cheng 
[66] Ode funèbre pour mon cousin Jingyuan 
[67] Ode funèbre pour moi-même 

Index des noms propres 
Index des toponymes