Édition
Nouvelle parution
Paul Hervieu, L'inconnu (éd. Marie-France de Palacio)

Paul Hervieu, L'inconnu (éd. Marie-France de Palacio)

Publié le par Marc Escola (Source : Editions du 26 octobre)

D’évidence traversé par quelque imaginaire scientifique (ici, pour l’essentiel, la physiognomonie), qu’amplifie en outre le thème de la folie (la dialectique folie/raison), L’inconnu (1887) retrouve une forme de fantastique vague, de vaudeville sinistre, d’où le grotesque n’est pas absent, et qui fait assurément écho à Villiers de l’Isle-Adam ou Poe, ou encore, le domaine russe étant présent, Dostoïevski. Mais Paul Hervieu s’aventure plus avant. Car L’inconnu, mais au sens le plus profond du terme, prend les atours d’un carnaval – il s’agira alors d’une subversion : d’abord des personnages, des rôles et des scripteurs, autant de jeux dont les masques ne tombent justement pas ; ensuite de la matière romanesque, en tant que celle-ci, mise à mal et soumise à la question, est poussée à la chute. Et, en définitive, c’est peut-être dans son entièreté que le roman devient un asile d’aliénés, dont les portes rhétoriques ne se poussent pas sans angoisse.

À une carrière d’avocat et de diplomate, Paul Hervieu (1857-1915), préféra la littérature. Fondateur des éditions La Librairie Moderne, proche d’Octave Mirbeau, classé parmi «Les Psychologues » dans la fameuse Enquête sur l’évolution littéraire (1891) de Jules Huret, il est l’auteur de recueils de nouvelles, Diogène le Chien (1882), L’Alpe homicide (1886), et de romans dont, remarquablement, Peints par eux-mêmes (1893).