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Femmes de la Bible (Lorient/ Brest)

Femmes de la Bible (Lorient/ Brest)

Publié le par Marc Escola (Source : Isabelle Durand)

Séminaire Intertextualités et imaginaires bibliques

Après les deux volets successifs, « Chute et rédemption », puis « Fratries bibliques », le groupe de travail de l’équipe HCTI envisage maintenant des travaux sur les personnages féminins bibliques, au travers de leur réappropriation par la littérature.

Préparée par le colloque qui s’est tenu en 2013 sur « La vierge Marie dans la littérature française » (organisé par Jean-Louis Benoit, La Vierge Marie dans la littérature française. Entre foi et littérature, éd. Jean-Louis Benoît, Lyon, Jacques André, 2014, 397p. ), cette réflexion prendra pour objet uniquement les femmes de l’Ancien Testament. Figures nombreuses, de la compagne d’Adam et mère de l’humanité à la fille de Jephté en passant par Sarah, Rachel, les filles de Loth, les héroïnes sauvant leur peuple comme Judith ou les femmes fatales et perverses comme Dalila, ces femmes jouent un rôle dans différents épisodes bibliques, et constituent des sources d’inspiration pour l’art et la littérature1. Bien évidemment, les diverses réappropriations littéraires des figures bibliques féminines s’avèrent autant de manières de penser le genre et le féminin, dans son rapport au masculin. Dans la Bible, et dès la Genèse, la figure féminine est figure de l’altérité, gardant une part d’ombre et de mystère. Eve, la compagne crée pendant le sommeil d’Adam, est à la fois celle qui vient idéalement combler sa solitude, et celle qui le fera chuter. Elle est également celle qui permet à la race d’Adam de se répandre sur la terre… Epouse, mère, tentatrice, la femme biblique se définit essentiellement – on ne s’en étonnera pas- dans son rapport à l’homme. Sauf exception, son rôle est discret dans les récits bibliques, et généralement subordonné. Mais cette position marginale et minoritaire fournit justement aux écrivains la possibilité de faire jouer l’imaginaire en complétant les portraits lacunaires de ces personnages féminins, ou en inversant la perspective en adoptant par exemple le point de vue d’une femme pour raconter l’histoire (c’est le cas récemment avec Marek Halter et sa Bible au féminin). Cette position marginale n’empêche pas non plus certains actes héroïques spécifiquement féminins, comme l’assassinat d’Holopherne par Judith ou le salut du peuple juif grâce à Esther. Les femmes peuvent également être les victimes des désirs masculins (Bethsabée, Suzanne…), réduites à n’être que le support d’une tentation charnelle et d’une chute masculine. Là encore, la réécriture littéraire est apte à offrir un décentrement vis à vis de ce paradigme. Par ailleurs, certaines figures féminines conservent et développent leur pouvoir de fascination comme la reine de Saba ou Lilith, figure à la fois du mal et de la révolte. La Bible offre donc, en même temps qu’une conception de la femme et de ses rapports à l’homme, un réservoir de figures féminines avec leurs spécificités. Il sera ainsi intéressant de voir quelles figures retiennent particulièrement l’attention des écrivains, quelles figures également subissent les plus grandes transformations par rapport à leur modèle du texte biblique.

Les séminaires ont lieu alternativement à Lorient et à Brest, généralement le jeudi ou le vendredi. Le prochain est prévu en février à Lorient, le suivant en juin à Brest. Les dates précises seront fixées en fonction des disponibilités des contributeurs.

 

1Voir Les femmes célèbres de la Bible dans la littérature et dans l'art, Herbert Haag, Joe h. Kirchberger, Dorothée Sölle, La bibliothèque des Arts, Lausanne, Paris. 1993.