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Se relire, après oubli

Se relire, après oubli

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : Mireille Hilsum)

Université Jean Moulin Lyon 3
Centre Jean Prévost
Groupe Marge
Responsables : Régine Jomand-Baudry et Laurent Mattiussi

 
Se relire, après oubli

Programme de la journée d'étude
Mercredi 2 février 2005
18 rue de Chevreul Lyon 7e
salle 303

 Matinée

  • 10h : Michael O'DEA, Rousseau lecteur de Jean-Jacques
  • 10h30 : Martin Raether, Goethe, « Le pêcheur » : exemple de « relecture mensongère »
  • 11h : Discussion
  • 11h 30 JM Seillan : Relecture ou injonction interprétative ? La préface d'A rebours 'écrite vingt ans après le roman'.
  • 12h : Jean-Pierre Longre, Raymond Queneau dubitatif et scrupuleux.
  • 12h30 discussion

 Après-midi

  • 14 h 30 : Lionel Verdier, Relectures ou dilectures : les 'Leçons' de Philippe Jaccottet
  • 15h : Anne Malaprade : une traversée des genres, Le Château de Cène, du roman (1969) au théâtre (2004)
  • 15h30 : Discussion
  • 16h : Laurent Demanze, Ecrits minuscules : Pierre Michon ou l'oeuvre comme glose
  • 16h 30 : Laurent Mattiussi, déni de préface : Michel Foucault refuse de se relire
  • 17h : Mireille Hilsum,  quelques mots pour en finir provisoirement
  • 17h 30 Discussion

Présentation de la journée

Depuis quand les auteurs se relisent-ils ? La relecture atteint sans doute son apogée au XIXème siècle. Circonscrite le plus souvent par le cadre étroit de la préface,  elle occupe la marge du texte - et plus tard les marges quand apparaissent chez Valéry ou Aragon par exemple des notes tardives - mais pas nécessairement celle de l'oeuvre. Peut-on encore lire À Rebours sans sa préface, écrite vingt ans après ?

Les écrivains sont fréquemment sollicités par les éditeurs, la pratique de l'auto commentaire tardif (dans le cadre par exemple de rééditions d'oeuvres complètes ou non) accompagne l'essor moderne du livre ; elle se raréfie au XXème ,  elle est  volontiers perçue comme rétrograde, désuète à partir des années cinquante, de la  « mort de l'auteur ». Se préfacer n'est pas alors un geste moderne ;  mais les nouveaux romanciers pratiquent volontiers l'essai. La donne a changé aujourd'hui sans que le retour de l'auteur s'accompagne nécessairement de formes nouvelles de relecture tardive. L'auteur est davantage prié d'intervenir à chaud, dès la parution de l'oeuvre, qu'à froid. Les occasions de relecture - dans de grandes collections ou de séries de grands entretiens - ne se raréfient-elles pas ?

Dans le cadre de cette journée d'études, on ne peut manquer de s'interroger sur les formes et fonctions de la relecture. Que fait donc l'auteur quand il se relit ; comment, où, par quel biais le fait-il ? 

Qu'est-ce que se relire ?  Ressasser ? se réapproprier ? réinterpréter l'oeuvre ancienne à la lumière de celui qu'on est devenu ? ou plutôt rectifier une méprise, un malentendu ? ou enfin recréer comme le font les diaristes et les poètes qui n'écrivent pas sans se relire; le texte relu peut intervenir dans la genèse d'un autre, être le point de départ d'autres oeuvres ; la relecture peut en effet passer par l'image, la musique ou l'adaptation théâtrale. Relever de la traduction, faite par l'auteur lui-même ou revisitée par lui dans les décennies qui suivent l'édition originale. Ces autres formes de relecture, peut-être moins tardives, échapperaient à l'écueil de l'auto commentaire qui réduit volontiers l'oeuvre au sens. L'étude de la circulation des textes peut également permettre de définir une forme de relecture plus taciturne. La modernité, délaissant la vieille préface, s'est volontiers ressaisie du geste de reprise ou de la formation de recueils nouveaux.