Essai
Nouvelle parution
S. Botet, Le Zarathoustra de Nietzsche. Une refonte du discours philosophique ?

S. Botet, Le Zarathoustra de Nietzsche. Une refonte du discours philosophique ?

Publié le par Camille Esmein (Source : Klincksieck)

Serge Botet, Le Zarathoustra de Nietzsche. Une refonte du discours philosophique ?

Editions Klincksieck, collection « Germanistique » 9, 2006, 160 p.
ISBN : 2-252-03566-8
EAN : 9782252035665
18 €


On a beaucoup épilogué sur l'écriture de Nietzsche, sur ses multiples -« styles » qui mettent à contribution des formes aussi diverses que l'aphorisme ou le traité structuré en passant par le poème ou encore le récit. Le discours nietzschéen ne s'inscrit pas aisément dans le genre tutélaire aux normes somme toute bien circonscrites que constitue le genre philosophique. À tel point qu'on s'est longtemps demandé si Nietzsche était authentiquement un philosophe, les philosophes eux-mêmes ayant d'ailleurs mis un certain temps à l'accepter dans leur cénacle. Aujourd'hui Nietzsche est « revendiqué » à la fois par la philosophie et la littérature. Certaines de ses oeuvres – en particulier le Zarathoustra – font l'objet d'interprétations philosophiques d'une part et littéraires d'autre part, mais on a relativement peu insisté sur la liaison possible qui pouvait exister entre ces deux aspects.
L'hypothèse de départ de ce livre est que Nietzsche ne fait pas soit de la philosophie, soit de la littérature, mais qu'il fait les deux conjointement ; son discours n'est pas alternativement « discours philosophique » et « discours littéraire », mais bien discours philosophique de part en part ; au demeurant il s'agit d'un discours d'un type nouveau qui tend à déborder de toutes parts les limites fixées au discours philosophique traditionnel. La « littérarité » si souvent « interrogée » du discours nietzschéen ne serait en somme que l'indice d'une refonte radicale du discours philosophique, refonte qui comporte plusieurs facettes mises à jour dans ce livre qui s'efforce d'en dégager la finalité philosophique.