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Revue Textyles : Musique et Littérature en Belgique francophone

Revue Textyles : Musique et Littérature en Belgique francophone

Publié le par Stéphane Martelly (Source : Framonde)

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Textyles, n° 25, 2004

Musique et littérature en Belgique francophone

 

              Après son numéro double intitulé La peinture (d)écrite, publié en 2000, Textyles poursuit létude des relations entre langages artistiques, en consacrant un dossier aux rapports entre musique et littérature en Belgique francophone. Cette question nayant à ce jour fait lobjet daucune investigation globale, on tentera, dans ce numéro, de défricher le terrain et douvrir une série de pistes, en privilégiant notamment la diversité des approches. Deux orientations de recherche, dailleurs complémentaires, seront toutefois privilégiées.

              Dune part, on se penchera sur la pertinence spécifique de cette problématique dans le cadre de la littérature belge francophone. Si le dossier consacré aux rapports entre littérature et peinture interrogeait un des stéréotypes majeurs à partir desquels les lettres belges ont été caractérisées, il semble quil nen va pas de même pour les rapports entre littérature et musique. Mais une telle affirmation devrait être soumise à la critique. Il faudrait analyser, par exemple, la fortune de lopposition tentée par Albert Mockel notamment et relayée par plus dun historiographe entre la Flandre picturale et la Wallonie musicale. On pourrait se pencher également sur le grand nombre de transpositions musicales auxquelles ont donné lieu les uvres des symbolistes (Bruges-la-morte, par Korngold ; Pelléas et Mélisande, par Debussy, les Chansons de Fauré daprès Van Lerberghe, Pierrot lunaire, par Schoenberg) : était-ce le signe dune convergence particulière ? quel rôle ces transpositions (plus connues souvent que les uvres originales) ont-elles joué dans la diffusion du symbolisme belge ? Par ailleurs, il semble que les divas de Rose Caron (égérie wagnérienne de la Monnaie) à Georgette Leblanc (muse de Maeterlinck), en passant par la Malibran (chez Sandrine Willems), Billie Holiday (chez Robert Goffin), la cantatrice fictive de François Emmanuel (dans La Leçon de chant) et, bien sûr, la Castafiore occupent une place de choix dans la littérature belge.

              Dautre part, il y aurait lieu, dans une perspective plus générale, de mettre au jour et danalyser les uvres dont lécriture revendique ou manifeste une référence à la pratique musicale. Pour nombre décrivains, comme la peinture, la musique a souvent fait office de modèle ou dalternative, permettant de parfaire, voire de restaurer, lécriture dans sa plénitude : au célèbre précepte dHorace (« Ut pictura poesis ») répond ainsi lart poétique de Verlaine (« De la musique avant toute chose »). De Rousseau à Mallarmé (et lon retrouve ici Mockel), lalternative musicale a ainsi été idéalisée. Quen a-t-il été en Belgique ? Trouve-t-on des équivalents, sous ce rapport, de ce que Michaux, Dotremont et Alechinsky ont de leur côté tenté en confrontant pratique scripturale et pratique picturale ? De ce point de vue, il faudrait analyser les pratiques croisées des écrivains-compositeurs/musiciens (Mockel, Mesens, Souris, Compère, Thinès, etc.) et les effets des rencontres qui, au-delà de ce qui se produit dans les adaptations, ont influencé la production littéraire elle-même (quon songe à Mertens et Boesmans ou, tout récemment, à Bauchau et Bartholomée). Enfin, dans la même perspective, on pourra sintéresser aussi aux représentations de la musique dans luvre littéraire (par exemple chez Goffin, Kalisky, Mertens, Verheggen, Dannemark, etc.) et, éventuellement, au cinéma (les films de Gérard Corbiau, Rendez-vous à Bray, de Delvaux), afin de saisir les différentes fonctions qui lui ont été accordées.

Laurence Brogniez & Pierre Piret

 

              Les propositions de contribution sont attendues pour le 30 juin 2003 ; les articles (30 000 signes au maximum), pour le 31 décembre 2003.

              Contacts :

Laurence Brogniez, Université libre de Bruxelles, Département dÉtudes romanes, 1050, Bruxelles : laurence.brogniez@wanadoo.be

 

Pierre Piret, Université catholique de Louvain, Département dÉtudes romanes, Collège Érasme, à 1348, Louvain-la-Neuve (Belgique) : piret@rom.ucl.ac.be