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Quelle contribution de la littérature à la construction d'une identité européenne ? (en ligne)

Quelle contribution de la littérature à la construction d'une identité européenne ? (en ligne)

Publié le par Marc Escola (Source : Sylvie Allouche)

Unité de Recherche CONFLUENCE Sciences & Humanités / Département de Formation Humaine

Programme de recherche du module Jean Monnet « L’Europe en interculturalité » (Eurinter) – UCLy

Quelle contribution de la littérature à la construction d’une identité européenne ?

Séminaire · jeudi 28 octobre 2021, 09h-12h · via Lifesize

Coordinatrice : Sylvie Allouche (sallouche@univ-catholyon.fr)

Une part majeure de la culture européenne est de toute évidence constituée par sa littérature et, de fait, les ouvrages portant sur la « littérature européenne » sont légion, tels Précis de littérature européenne de Béatrice Didier (1998), Textos de literatura europea y tradición clásica de Cándida Ferrero Hernández (2006), A History of European Literature de Walter Cohen (2017), etc., y compris lorsqu’ils s’interrogent sur l’existence même de cette littérature comme le fait par exemple Richard Miller dans Existe-t-il une littérature européenne ? (2017). Mais qu’entend-on justement par « littérature européenne » ? Dans un sens premier, on peut rassembler sous cette dénomination tous le textes écrits au cours de l’histoire de l’Europe sur son territoire, conférant de cette façon aux textes une double appartenance : nationale et européenne. Mais le corpus ainsi défini est immense et pose la question de savoir s’il y a des textes plus emblématiques que d’autres : dans quelle mesure tel ou tel auteur européen est-il lu au-delà de son pays d’appartenance ? Y a-t-il des auteurs qui sont plus lus dans certains pays que dans d’autres ? Quelle part accorde-t-on dans les programmes scolaires à la littérature européenne autre que nationale ? Ou encore y a-t-il des textes qui participent par leur propos davantage que d’autres à la la mise en évidence, voire à la construction, d’une identité européenne – aux yeux des Européens eux-mêmes, et au-delà de l’Europe ? Ce séminaire exploratoire se propose, à travers ses trois contributions, d’apporter des éléments de réponse à certaines de ces questions.

Le séminaire aura lieu à distance :

Programme

09h00-09h15 Accueil et introduction

09h15-10h05 Sylvie ALLOUCHE – L’influence de la littérature européenne dans la culture populaire mondiale contemporaine
L’influence de l’Europe, et en particulier de sa littérature, dans la culture populaire mondiale contemporaine est l’objet d’une perception paradoxale : alors qu’elle est fondamentalement ubiquitaire, elle est rarement perçue comme telle, car du fait même de sa puissance, d’autres régions du monde s’en nourrissent, et nous avons alors tendance à perdre de vue le matériau initial, d’autant que l’Europe constituant la matrice principale d’élaboration des mythes mondiaux contemporains, il est dans leur nature même de circuler par transpositions et transformations.  Nous tâcherons de mettre au jour cette influence en nous appuyant sur les formes centrales de la culture populaire contemporaine, comme par exemple la bande dessinée, le cinéma et la série télévisée, la comédie musicale, les jeux et parcs à thèmes. Nous verrons que ses plus grands succès ont quasiment tous leur origine dans l’histoire et la littérature européennes.

10h05-10h55 Peter HANENBERG — Literary heritage and European identity
Thomas Morus’ Utopia, Luís de Camões’ The Lusiads or Gotthold Ephraim Lessing’s Nathan the Wise belong to the European canon – but are mostly read within their national linguistic contexts. It is necessary to recognize how much they have built a common European identity referring to concepts like critical thinking, the relation with extra-European cultures or tolerance. The module will suggest transnational readings of the literary heritage in its function as agent of promoting and translating European humanism.

10h55-11h45 Aude JEANNEROD – Les nations européennes dans la critique d’art française au XIXe siècle : entre nationalisme et cosmopolitisme
Au XIXe siècle s’affirme la construction des identités nationales sur le continent européen. Le sentiment d’appartenir à une communauté exacerbe la perception des différences qui sépare chaque pays de ses voisins étrangers ; aussi la montée des nationalismes en Europe dessine-t-elle entre soi et l’autre une ligne de fracture qui alimente divers stéréotypes. Simultanément, l’art s’internationalise : les Expositions universelles se multiplient, les œuvres d’art voyagent d’un pays à l’autre, les critiques se déplacent à l’étranger, etc. Par le biais d’expositions à la résonance mondiale, les pays rivalisent dans la présentation de leurs productions artistiques et la critique d’art qui en rend compte se fait l’écho des identités nationales et des traditions esthétiques ainsi revendiquées. Il s’agira donc d’étudier comment ces représentations des écoles artistiques européennes s’élaborent et se diffusent en France par le biais de la critique d’art, mais aussi de s’intéresser à la gestation d’une identité européenne supranationale, qui dessine d’autres frontières.

11h45-12h00 Conclusion

Cofinancé par le programme Erasmus+ de l'Union Européenne