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Quatuor, littérature et cinéma (Bayonne)

Quatuor, littérature et cinéma (Bayonne)

Publié le par Marc Escola (Source : Yves Landerouin)

 QUATUOR, LITTÉRATURE ET CINEMA

 Jeudi 15 juin 2017 – U.P.P.A - Faculté de Bayonne

En partenariat avec le Conservatoire Maurice Ravel et le Quatuor Arnaga

Avec la participation du Centre de Recherches Poétiques et Histoire littéraires

 

Au cours de la journée d’étude consacrée en mai 2012 aux liens entre le genre musical du quatuor et la littérature, il est apparu que la question, très féconde, invitait à suivre plusieurs autres pistes de recherches. Par ailleurs,  cette première rencontre laissait de côté le destin que le quatuor à cordes a pu connaître au  cinéma, destin qui mérite d’être comparé avec le traitement que la littérature lui a réservé. La Faculté de Bayonne, en partenariat avec le Conservatoire de région et le quatuor Arnaga, organise donc une nouvelle journée  visant à la fois à compléter l’échantillon des objets d’étude et à étendre le champ de la réflexion.

Les communications pourront porter sur :

  • toutes les représentations de la formation-quatuor au sein du texte littéraire. Avec la cantatrice, le chef d’orchestre ou le pianiste, le quatuor a-t-il sa place dans l’imaginaire de l’interprète (selon l’expression de Thierry Santurenne[1]) qui nourrit les écrivains ? Laquelle ?  La production littéraire ne cesse de fournir de nouveaux objets d’étude comme le roman Kwartet (2014) de la Néerlandaise Anna Enquist. On pourra s’intéresser aussi aux avatars de cette figure à quatre têtes et huit mains à travers des personnages qui ne sont pas musiciens (on pense bien sûr au Quartet de Jean Rhys) ou pas tous musiciens (Harlem Quartet de James Baldwin).
  • toute la variété des liens possibles entre l’œuvre littéraire et l’œuvre musicale : l’allusion ou la référence isolée, la mélophrasis et le commentaire direct d’un quatuor aussi bien que l’imitation de type « méloforme » ou « mélogène » (Frédéric Sounac[2]).
  • la relation inverse : comme Marie Lavieville-Angelier l’a montré à propos de Korrespondenz de Peter Eötvös, certaines œuvres pour quatuor à cordes entretiennent un lien privilégié et complexe avec un texte donné (on pourra penser aussi à Sonate à Kreutzer, premier quatuor de Leoš Janáček, d’après le roman de Tolstoï, au dernier mouvement de la Suite Lyrique d’Alban Berg s’appuyant sur le poème De profundis clamavi de Baudelaire etc.). Il s’agit de savoir en quoi ces textes ont déterminé leurs caractéristiques musicales et plus généralement ce qu’il faut penser de « l’inspiration littéraire » de compositions participant a priori de l’idéal de la « musique pure ».
  • le quatuor au cinéma : l’action de films tels qu’Il Quartetto Basileus (1981) de Fabio Carpi ou plus récemment  A late Quartet (2012) de Yaron Zilberman est centrée sur ce type de formation « indivisible par quatre » (selon l’expression de Nathan Shaham dans The Rosendorf Quartet).  Que deviennent ici les poncifs (autosuffisance, clôture monacale, équilibre, homogénéité, pour reprendre les mots de Florence Huybrechts) que lui a associés la littérature romanesque, théâtrale aussi bien que musicographique ?  On peut s’interroger aussi sur le choix qu’a fait, par exemple,  J.L. Godard d’utiliser la musique des opus 131,132 et 135 de Beethoven en contrepoint à l’action de son Prénom Carmen. Plus généralement, en quoi et dans quelle mesure les spécificités musicales du genre agissent sur les images en mouvement et contribuent  à produire le sens du film ?

 

Les conférenciers qui le désirent auront la possibilité de faire jouer par les musiciens du Quatuor Arnaga des exemples illustrant leur propos.  

Les propositions de communication ne dépasseront pas trente lignes  et devront être adressées avant le 11 décembre 2016 à Yves Landerouin (yves.landerouin@univ-pau.fr)  

Les actes des deux journées feront l’objet d’une publication dans un même volume.

 

[1] T. Santurenne, « Imaginaire musical : repères et perspectives », Journée d’études « Littérature et musique » du 31 mars 2009 à l’ENS (http://www.fabula.org/colloques/document1277.php).

[2] F. Sounac, Modèle musical et « composition » romanesque dans la littérature française et allemande du XXe siècle : genèse et visages d’une utopie esthétique, Paris, Classique Garnier, 2015.