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"Presse et conflits dans les pays de langues romanes" (Montpellier)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Nathalie FURSTENBERGER)

"Presse et conflits dans les pays de langues romanes"

Journée d'étude, Université Montpellier 3

28 novembre 2019

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Résumé

Cette journée d’étude a pour ambition de revenir sus les rapports qui existent depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours entre la presse et les parties prenantes d’un conflit ou d’une crise majeure d’ordre diplomatique, socio-économique ou culturelle. Elle sera l’occasion de faire dialoguer différents champs disciplinaires (l’histoire culturelle, sociale ou politique, la littérature et les arts visuels) pour réfléchir sur l’importance et l’influence de la presse dans la lecture des événements.

Argumentaire

Pour informer l’opinion, les médias couvrent depuis toujours les crises et les conflits qui secouent le monde, occupant ainsi une place de premier plan dans la compréhension des événements. Ils jouent un rôle est d’autant plus important qu’ils mobilisent au péril de leurs vies des professionnels aux multiples fonctions (correspondants de guerre, grands reporters, photographes) et des moyens techniques conséquents pour rendre compte d’une actualité brulante.

Dans Le Siècle de la presse (Seuil, 2004), Christophe Charle étudie l’évolution du média de masse qu’est la presse écrite. Son analyse, qui porte sur la presse française, montre qu’en l’espace d’une centaine d’années (1830-1939) le pouvoir médiatique de cette dernière s’exerça sur un lectorat de plus en plus diversifié et que la massification des journaux obligea l’imprimé à abandonner sa « fonction politique dominante » pour proposer aux lecteurs une variété d’articles plus distrayants avec l’introduction de l’image.

L’exemple de la presse française influença la presse des pays de langue romane, tout comme la presse britannique qui accordait une plus grande importance au développement des échanges bancaires ou commerciaux. Le besoin d’informations, d’analyses et de commentaires sur ce qui se passait ailleurs, puis le choix de distraire et émouvoir les nouveaux lecteurs, obligea la presse à introduire dans ses colonnes de nouveaux procédés - tant textuels que visuels - qui permirent à une communauté dispersée de lire et voir simultanément un même discours. Dans les années 1930, l’apparition de la radio décuple la rapidité de l’information, la rendant presque instantanée.

L’objectif de cette journée d’études est d’interroger dans une perspective pluridisciplinaire les liens étroits que la presse tisse avec la société et l’Etat à l’heure d’un conflit et d’une crise majeure. Nous nous intéresserons aux moyens mis en œuvre par les journaux pour communiquer les nouvelles, expliquer aux lecteurs le sens des événements et représenter la réalité avec plus ou moins d’objectivité. Nous verrons également comment la société, ou un État, utilise l’imprimé pour alerter ou influencer l’opinion publique. Pour la museler aussi.

Notre approche dépassera largement le cadre chronologique proposé par Christophe Charle pour envisager les dernières évolutions de la presse, notamment dans le domaine digital. En nous intéressant aux nouvelles technologies conçues comme des relais d’opinion souvent très personnelle (blogs, Facebook, YouTube, Twitter, Instagram), nous tenterons d’appréhender les conséquences d’un traitement presque instantané de l’information et d’apprécier l’ampleur des réactions que celui-ci suscite sur le plan local ou international. L’émergence de nouvelles formes d’influence médiatique et de nouvelles voix sera également envisagée.

Thématiques

La voix de l’individu ou du témoin : reportage, témoignage, chronique satirique, caricatures, le choc des images (photographies), la blogosphère comme nouvel espace public

Regard sur le monde : représentation des parties en présence, image discursive et iconique de l’adversaire et des opposants, rendre compte de la rupture des équilibres et des tensions

Mobilisation et engagement : les transformations à l’œuvre, convictions, réactions collectives, émotions immédiates et distanciées

Les effets d’une campagne de presse : remise en cause du droit d’informer et censure, propagande et désinformation, fake news, violence discursive et polarisation de l’opinion publique

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Modalités de soumission :

Les propositions de 250 mots avec quelques lignes de biographie sont à envoyer à Nathalie Fürstenberger (nathalie.furstenberger@univ-montp3.fr ) et Laura González (maria.gonzalez@univ-montp3.fr) avant le 30 septembre. La réponse du comité scientifique est prévue pour le vendredi 4 octobre. Une publication est prévue.

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Organisation :

Nathalie Fürstenberger (Université Montpellier 3)

Laura González (Université Montpellier 3)