Questions de société

"Modestes propositions pour empêcher les études de lettres d'être à la charge de mon pays", par Christine Noille

Publié le par Bérenger Boulay

Dans le dossier Pourquoi les études littéraires? de l'atelier de Fabula:

"Modestes propositions pour empêcher les études de lettres d'être à la charge de mon pays"

par Christine Noille-Clauzade (Professeur à l'université Stendhal Grenoble 3).


"[Certains conçoivent] un enseignement populaire qui se suffit à lui-même, séparé des enseignements bourgeois par des barrières matérielles et un abîme de préjugés sociaux. […] Il est encore, comme autrefois l'école des pauvres, destiné à dispenser aux pauvres, non pas des commencements ou des germes de culture, mais l'exacte quantité de connaissances précises qui conviennent à des pauvres." [Alfred Croiset, Enseignement et démocratie, 1903]

Voilà une bonne base, me semble-t-il, pour parler sans tabous de la démocratisation de l'enseignement en général, et de la nécessité des études de lettres en particulier. Car il est clair pour tout le monde que les études de lettres ne servent pas à grand-chose: pas même à apprécier la littérature, ni à écrire des livres - simplement à acquérir un savoir sur des textes. Les pauvres ont-il besoin d'étudier des textes? Non. Tout programme politique qui conserve dans le primaire, dans le secondaire et dans le supérieur les études de lettres en particulier - et les connaissances qui ne sont pas convenables en général - est une imposture. Il faut le dénoncer pour ce qu'il est: un anti-populisme.

Lire la suite.