De novembre 2020 à janvier 2021, Bruno Latour s'est prêté au jeu de relire un texte qu'il avait depuis longtemps oublié : sa thèse de doctorat. Reproduite en intégralité en seconde partie de cet ouvrage, elle a constitué le point de départ des entretiens qui la précèdent (menés par plusieurs sociologues et théologiens). L'enjeu de ces entretiens était d'aborder une question aussi importante que controversée : quel rôle a joué la " parole religieuse " dans la trajectoire intellectuelle de Bruno Latour ? Les méthodes exégétiques qu'il découvre en travaillant le texte biblique, sans cesse transposées et rejouées tout au long de ses recherches ultérieures (sur la science, le droit, les technologies, etc.), apparaissent ici comme un motif essentiel de son œuvre – et ce, indépendamment de toute perspective confessionnelle. La religion est, pour Bruno Latour, un " mode d'existence " parmi d'autres, ni plus ni moins important. Ces dernières années, l'émergence d'un Nouveau Régime Climatique et l'irruption inquiétante de Gaïa ont été l'occasion, pour lui, de rouvrir cette question.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Un testament façon Bruno Latour", par Richard Figuier (en ligne le 23 avril 2024).
Plusieurs voix, dont celle de la sociologue Nathalie Heinich, ne se sont pas privées de soupçonner une « sociologie catholique » dans la pratique de la sociologie propre à Bruno Latour, dans laquelle il aurait entretenu « un rapport à la vérité scientifique, à la métaphysique, et à la représentation, qui possède de profondes affinités avec la sensibilité catholique ». En réalité, le philosophe-sociologue-anthropologue, disparu en 2022, n’a jamais caché sa provenance et ses appartenances, comme le montre le livre qui paraît aujourd’hui. Un volume posthume qui réunit le commencement et la fin de son parcours.