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Manières d'être(s)

Manières d'être(s)

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Dans Manières d’être vivant, Baptiste Morizot déplace le curseur de la perception du côté du vivant, abandonnant la seule focale de « l’espèce qui a fait sécession en déclarant que les dix millions d’autres espèces étaient ‘‘de la Nature’’ ». Ces réflexions contemporaines, nourries d'enquêtes sur les formes de (la) vie, envisagent des modes d’organisation politique alternatifs, basés sur l’interdépendance et l’altérité. D’autres ouvrages récents collaborent à l’investigation, accueillis eux aussi dans la collection « Mondes sauvages. Pour une nouvelle alliance » des éditions Actes Sud, comme Habiter en oiseau de Vinciane Desprets, qui interroge la notion de territoire du point de vue animal, ou Penser comme un iceberg d’Olivier Remaud, centré pour sa part sur l'instabilité de la frontière (toute anthropocentrée) entre le minéral et le vivant. Pour un regard sur le végétal, plus spécifiquement ancré dans la métaphysique, les presses du réel éditaient il y a deux semaines la traduction française d’un succès paru en 2013 aux USA, Plant-thinking de Michael Marder, sous un titre sans équivoque : La pensée végétale. Nul doute que l’ample travail contemporain de refondation philosophique de notre rapport au vivant continuera à alimenter la recherche interdisciplinaire en écologie culturelle et sociale, qu’on pense à l’éco-histoire (dont le récent Les révoltes du ciel sera sans doute un jalon important) ou bien sûr à l’éco-poétique qui s’annonce comme un incontournable des études littéraires futures et compte déjà nombre de parutions francophones.