Essai
Nouvelle parution
M. Porret, L'ombre du diable (nouvelle éd.)

M. Porret, L'ombre du diable (nouvelle éd.)

Publié le par Université de Lausanne

L'ombre du diable (nouvelle édition)

par Michel Porret

Georg éditions

ISBN 978-28257-1090-6
Nombre de pages 304
Parution 15 avr. 2019

 

Le 6 avril 1652, la lavandière catholique Michée Chauderon est exécutée pour crime de «sorcellerie» dans la République protestante de Genève. Des voisines l’accusent  d’empoisonnement. Elle est la soixante-dixième et dernière personne condamnée à mort pour maléfice à Genève, sa pendaison publique et la combustion de son cadavre annoncent la fin de la « grande chasse aux sorcières ». Avant la « crise de la conscience européenne » des années 1680, le scénario diabolique devient, partout en Europe, une impasse pour les magistrats et les médecins.

Avec la retranscription intégrale de son procès inquisitoire, ce livre — dans une nouvelle édition, revue et corrigée — présente le cas de la sorcière accusée de « bailler le mal » autour d’elle. De l’arrestation à l’exécution, le dossier judiciaire donne la parole aux protagonistes de cette cause célèbre, symptôme peut-être de la dureté du régime calviniste : prévenue, femmes accusatrices, experts (chirurgiens, médecins), magistrats. Déjà incriminée en 1639 pour « paillardise », Michée Chauderon reste l’une des plus célèbres sorcières exécutées sous l’Ancien Régime.

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"La sorcière et ses juges", par Dominique Goy-Blanquet (en ligne le 2 janvier 2020)

Parmi les grands phénomènes d’hystérie collective, les procès de Salem en 1692 se soldent par dix-neuf pendaisons. En Europe, où les possessions démoniaques agitent les esprits depuis le début du siècle, où l’affaire des démons de Loudun coïncide avec une forte épidémie de peste, la dernière sorcière, au nom tristement prédestiné, Michée Chauderon, est pendue puis brûlée à Genève en 1652. Dans L’ombre du Diable, qui reparaît dans une nouvelle édition, Michel Porret se donne pour enjeu de montrer la construction sociale de ce cas judiciaire instruit au moment où l’incrimination pour maléfice devient problématique.