Questions de société
Liberté d'expression: communiqué du collectif Palestine ENS (07/03/11)

Liberté d'expression: communiqué du collectif Palestine ENS (07/03/11)

Publié le par Bérenger Boulay

Normale Sup : le Conseil d'État tranche en faveur de la direction, 7 mars 2011

Le Conseil d'Etat a rejeté la demande d'un collectif d'élèves de l'Ecole Normale Supérieure (ENS) Paris intitulé "Palestine ENS", d'organiser des réunions publiques dans les locaux de l'école, tranchant ainsi en faveur de la direction, dans une décision rendue lundi.

Le juge des référés du Conseil d'Etat, saisi en appel par la direction de l'école, a estimé que "la directrice de l'ENS n'a pas porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de réunion en refusant de mettre une salle à disposition du collectif Palestine ENS", selon un communiqué du Conseil d'Etat accompagnant la décision. La salle était demandée pour les 8, 9 et 10 mars par ce collectif qui souhaitait "s'associer à la campagne internationale Israel Apartheid week", et "organiser des réunions publiques promouvant le boycott des échanges scientifiques et économiques avec Israël", a affirmé le Conseil d'Etat.

Lire la suite de cet article sur le site de L'Humanité.

***

*Communiqué du Collectif Palestine ENS – le 7 mars 2011.*

Le Conseil d'Etat a réformé la décision du tribunal administratif qui avait
autorisé les réunions de la « Israeli Apartheid Week » à l'ENS. Ainsi, ces
réunions se tiendront à travers le monde dans nombre d'universités, mais pas
à l'ENS. Si cette décision devenait la règle, il faudrait en déduire que
désormais, à l'ENS, la parole n'est plus libre et qu'elle doit être
autorisée. Nous ne pouvons l'accepter.

Notre terrain est celui du droit et de la liberté, et notre volonté est de
dénoncer le crime d'apartheid dont est victime le peuple palestinien.

Ce qui a été rejeté, ce sont deux recours en référé, selon la procédure
d'urgence. Le juge dit qu'il n'y a pas eu de « violation manifeste » de la
liberté de réunion, mais le débat reste entier sur la validité des décisions
de la direction de l'ENS. Aussi nous poursuivons cette action pour la
défense de la liberté d'expression.

Nous saisissons la Cour Européenne des Droits de l'Homme et le Comité des
Droits de l'Homme de l'ONU contre les décisions rendues en référé. La France
ne peut être le seul pays du monde où on ne peut parler de l'apartheid
israélien.

Par ailleurs, nous saisissons le tribunal administratif d'un recours en
annulation des décisions prises par la direction de l'ENS. Ce recours, selon
la voie normale, se prononcera sur la légalité, après un examen
circonstancié, et non pas sur la seule violation manifeste, qui est le cadre
limité du référé. Ce recours concernera l'annulation  de cette réunion la
« Israeli Apartheid Week » et  celle de la réunion de Stéphane Hessel début
janvier.

Le Collectif Palestine ENS