Essai
Nouvelle parution
Laura Kipnis, Élégie pour la transgression

Laura Kipnis, Élégie pour la transgression

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Gabriel Laverdière)

À une certaine époque, la transgression était au cœur de l’avant-garde artistique : en peinture, en littérature, dans les arts de performance. Cette époque est révolue, nous dit Laura Kipnis. Pour le meilleur et pour le pire, l’heure est plutôt à juger les transgresseurs, ceux du présent comme ceux du passé. Quelle influence ce nouveau paradigme aura-t-il sur les arts, l’imagination, la culture et la créativité ? Ce carnet propose quelques éléments de réflexion à partir de diverses figures transgressives citées à comparaître, dont Acconci, Manet, Pollock, Balthus, Nabokov, Sade et Gabriel Matzneff. 

« Dans le milieu de la culture, les genres qui ont fait florès au cours des dernières décennies se sont consacrés à brouiller la distinction entre l’art et la vie : l’essor du mémoire et de l’autofiction ; le retour obstiné du vécu psychologique ou psychopathologique dans la critique ; le stand-up de type autobiographique ; sans oublier la nécessité permanente de s’afficher soi-même dans les médias sociaux, où chacun passe désormais pour un « créateur de contenu », aménageant sa vie quotidienne pour composer d’agréables tableaux destinés aux yeux du public. Alors, que reste-t-il de la transgression, une pratique qui dépendait en fait du maintien de cette distinction ? » 

Laura Kipnis est professeure à l’Université Northwestern (États-Unis), où elle enseigne le cinéma. Elle a publié de nombreux livres sur le sexe et les figures transgressives. Elle participe régulièrement au débat public américain. On peut lire en français son livre Le sexe polémique : quand la paranoïa s’empare des campus américains (Liber, 2019). 

Parution : 20 novembre 2021 

Traduction française de Transgression, An Elegy (2020).

Contact : gabriel.laverdiere@lit.ulaval.ca