L. Hébert, Dispositifs pour l'analyse des textes et des images. Introduction à la sémiotique appliquée (réédition)
Louis Hébert, Dispositifs pour l'analyse des textes et des images. Introduction à la sémiotique appliquée
Limoges : PULIM, coll. "Nouveaux actes sémiotiques", 2007, 282 p.
Nouvelle édition
- ISBN : 978-2-84287-430-8
- Prix : 25 €
Présentation de l'éditeur :
Dispositifs pour l'analyse des textes et des images présente douze dispositifs sémiotiques, c'est-à-dire douze « machines d'analyse » construites autour d'un réseau notionnel relativement simple mais permettant néanmoins une analyse rigoureuse et précise. Les dispositifs abordés sont : (1) l'homologation ; (2) le carré sémiotique ; (3) le carré véridictoire ; (4) le schéma tensif ; (5) le modèle actantiel ; (6) le programme narratif ; (7) le schéma narratif canonique ; (8) l'analyse figurative, thématique et axiologique ; (9) l'analyse thymique ; (10) l'analyse sémique ; (11) la dialogique et (12) le graphe sémantique. Les textes étudiés relèvent de différents genres (poèmes, fables, nouvelles, etc.), époques et littératures nationales (France, Québec). Les images étudiées sont également variées (poésie concrète, tableaux, image publicitaire), et Magritte est à l'honneur. L'ouvrage s'adresse aux sémioticiens en devenir et, plus généralement, aux personnes soucieuses d'approfondir les méthodes d'analyse textuelle et imagique. Les sémioticiens chevronnés y trouveront également leur compte, ne serait-ce qu'en raison des compléments, généralement substantiels, apportés aux dispositifs originaux.
Introduction :
1. NATURE ET FONCTIONS DU DISPOSITIF
Cet essai ne vise pas à présenter un seul ou plusieurs systèmes
sémiotiques théoriques, mais à extraire de ces systèmes quelques dispositifs
pour l'analyse des textes et des images, à les expliquer, à les compléter et à
en illustrer l'utilisation.
Par dispositif, nous entendons une « machine d'analyse » déjà
constituée, construite autour d'un réseau notionnel relativement simple mais
permettant néanmoins une analyse rigoureuse et précise (bien que
parcellaire).
Évidemment, la sémiotique, qui se livre à l'étude des signes, ne se
limite pas à un inventaire de tels dispositifs. Si les grandes fonctions de cette
discipline (selon Pierre Ouellet) sont bien : décrire (approche empirique, comme en linguistique),
formaliser (approche logique), interpréter (approche herméneutique) et
expliquer (approche spéculative, comme en philosophie), notons que le
dispositif insiste sur la fonction de formalisation.
Les dispositifs d'analyse apparaissent sous-estimés. Avec le recul
postmoderne du formalisme, quand ce n'est pas du rationalisme, ils sont
devenus suspects, entre autres en raison du dogmatisme et du climat
d'hégémonie théoriques qui souvent les ont vu naître. Or, il suffit de les en
abstraire, en les modifiant au besoin. Dans une ère dite de la complexité, le
dispositif serait réductionniste. Pourtant, il suffit de le prendre pour ce qu'il
est et peut. Il faut notamment distinguer le dispositif de celui qui en dispose,
souvent bien nonchalamment et mécaniquement. Par exemple, dégager un
modèle actantiel d'un texte, ne devrait pas se faire en croyant sa « case »
remplie devant le premier destinateur venu. Au demeurant, ne serait-ce que
parce qu'ils permettent souvent une première approche rationnelle et
méthodique du texte ou de l'image, les dispositifs méritent d'être exploités.
2. PRÉSENTATION DES DISPOSITIFS
Le choix des dispositifs est relativement arbitraire, et fait état de nos
lectures, inclinations et expériences analytiques. La plupart des dispositifs
retenus appartiennent à deux familles théoriques : la sémiotique constituée
autour de Greimas et la sémio-sémantique développée autour de Rastier.
Certains sont très généraux (par exemple, l'analyse par homologation),
d'autres plus spécifiques (par exemple, la dialogique onto-véridictoire) ;
certains sont essentiellement textuels (par exemple, le carré véridictoire),
d'autres s'appliquent également aux images (par exemple, l'analyse
sémique).
Chaque dispositif occupe un chapitre, articulé de la manière suivante :
(1) résumé, (2) théorie, (3) application(s), (4) schéma synthétique. Le schéma
synthétique, comme son nom l'indique, représente visuellement les
principaux éléments du réseau conceptuel en cause et les principales relations
qui les unissent (pour l'essentiel, ce sont les relations de décomposition et de
classement).
L'ouvrage s'adresse certes aux sémioticiens en devenir ou, plus
généralement, à des personnes soucieuses d'approfondir les méthodes
d'analyse textuelles et imagiques ; cependant, les spécialistes trouveront
également leur compte, croyons-nous, ne serait-ce qu'en raison de la rupture
que nous avons cru souvent devoir opérer avec l'orthodoxie des systèmes
théoriques d'origine, pour rendre le dispositif plus fonctionnel, soit en
éliminant les contraintes jugées inutiles qu'elle faisait peser sur lui, soit en le
complétant de manière substantielle. L'emploi de remarques en retrait et de
dénominations techniques et didactiques en parallèle permet de ménager des
lectures variées en termes de degré de difficulté. La présentation de chaque
dispositif forme, dans la mesure du possible, une entité autonome et limite les
renvois à d'autres chapitres ; s'ensuivent inévitablement quelques répétitions,
dont on connaît la vertu didactique... L'index permettra, quant à lui, une
lecture plus latérale, susceptible d'enrichir la compréhension d'une notion ou
d'un terme, tandis qu'un glossaire définit les plus importants termes
transversaux (« signe », « signifiant », « signifié », etc.).
Les textes étudiés sont brefs et relèvent de différents genres, époques
et littératures nationales (Québec et France) ; dans certains cas, nous n'avons
pas hésité à construire des « textes de laboratoire » pour mieux illustrer la
théorie. Pour ce qui est des images, nous convoquons des objets variés :
poésie concrète, tableaux, image publicitaire.