Édition
Nouvelle parution
J. Prévost, Journal de travail 1929-1943

J. Prévost, Journal de travail 1929-1943

Publié le par Marc Escola (Source : La Thébaïde éditions)

Jean Prévost, Journal de travail 1929-1943,

La Thébaïde, collection "Histoire", 2019.

EAN13 : 9791094295199.

Édition établie et annotée par Emmanuel Bluteau

Préface de Jérôme Garcin

 

Prévost, athlète de l’esprit, a commencé à tenir ce Journal pour s’obliger à travailler. «La méthode est bonne car elle évite la perte des feuilles volantes. Ceci reste [un] cahier chronologique. Il constate le travail. Enregistre les lectures, les remarques de méthode.» Démarche toute stendhalienne : Ecrire tous les jours, génie, ou non

Il plonge le lecteur dans la genèse de sa création littéraire et dans l’atmosphère de l’entre-deux-guerres grâce à sa position privilégiée au carrefour des revues, de la grande presse et de l’édition. On y voit naître et croître La Chasse du matin, Rachel, La Création chez Stendhal, Les Caractères... au gré des idées, de l’inspiration, de l’imagination.
Homme de bilan, il réfléchit constamment sur sa méthode de travail et souhaite se conquérir .« Rien ne forme mieux la sagesse qu’une plume et un cahier. Mais parce qu’on le relira, autant et plus que parce qu’on écrit. N’écris pas tes bonnes intentions, tu enragerais en relisant. Ni tes confidences ou tes rêveries de l’instant : tu te mépriserais. Ecris tes actions notables de la journée ou de la semaine, les pensées ou les paysages dont tu as été le plus heureux. Fécondité des marges à côté des pensées. Idées et actions revues forment la sagesse. Récits, plaisirs et paysages t’allongent la vie; la perspective des lointains reste nette.» 

Miroir promené le long du chemin au fil des jours et des années, ce journal intellectuel – et d’un intellectuel – dévoile un Jean Prévost inédit qui n’a jamais perdu de vue l’essentiel : « Il faut que l’écrivain ou l’artiste travaille incessamment. Mais pour produire la plus belle œuvre possible ce ne sont pas ses phrases qu’il doit sans cesse retravailler ou s’efforcer d’améliorer, c’est lui-même. Ainsi l’insuccès, l’indifférence, l’oubli, ne lui enlèveront pas la meilleure partie de son travail.» Ce livre est le carnet de bord de ce lui-même, dont le sujet est Jean Prévost.

Jean Prévost (1901-1944), romancier, essayiste et journaliste, a publié trente ouvrages en vingt ans dont  « La Création chez Stendhal », Grand prix de Littérature de l’Académie française 1943. Résistant, cet humaniste organise le maquis du Vercors, y combat sous le nom de capitaine Goderville et meurt sous les balles allemandes à l'âge de 43 ans.

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On peut lire sur ActuaLitte.com un article sur cet ouvrage :

"L'éditeur Emmanuel Bluteau a des auteurs qu'il chérit particulièrement: l'un d'eux est Jean Prévost, écrivain et résistant, mort les armes à la main dans le Vercors en 1944 à l'âge de 43 ans. Après avoir publié "L'affaire Berthet" que nous avons chroniqué, La Thébaïde fait paraître aujourd'hui Le journal de travail (1929-1943) de ce même Jean Prévost avec une préface de Jérôme Garcin (à qui l'on doit un "Pour Jean Prévost", biographie parue en 1994).  "J'ai toujours pensé, écrit ce dernier (...) que Jean Prévost s'apprêtait à donner, après la guerre, son grand roman, son oeuvre majeure." Le destin ne l'a pas voulu. Et on lira donc ce journal de travail, cette "arrière-boutique" de l'écrivain, avec un sentiment mêlé d'admiration et de tristesse pour cette promesse qui s'annonçait déjà et ne fut pas tenue. — Par Hervé Bel.

​Et sur en-attendant-nadeau.fr :

"Le Journal de Jean Prévost", par Jean-Luc Tiesset (en ligne le 2 janvier 2020)

Ce journal si particulier n’était pas destiné à la publication. Comme le fit jadis Stendhal qui compta tant pour lui, Jean Prévost ne l’écrivit que pour lui-même, et avec une intention bien précise : construire en lui l’homme et l’écrivain qu’il voulait être : « Rien ne forme mieux la sagesse qu’une plume et un cahier. Mais parce qu’on le relira, autant et plus que parce qu’on écrit. »