Essai
Nouvelle parution
J. Schlanger, Une histoire de l'intense

J. Schlanger, Une histoire de l'intense

Publié le par Marc Escola

Judith Schlanger, 

Une histoire de l'intense

Hermann, coll. Savoir Lettres, 2021

Paru le 05/02/2021

ISBN : 9791037003515 — 100 p.

 

Un univers régi par le hasard est un univers où ce qui advient n’est pas intentionnel. Dans l’ordre humain, les intentions ne manquent évidemment pas ; chacun est riche de projets et de plans, et tout groupe humain abonde d’initiatives volontaires et d’activités dirigées. Mais les événements viennent toujours remettre en question les intentions, qui se trouvent menacées par un désordre immaîtrisable.

La vie de l’humanité est prise dans ce jeu du sort et c’est, dit Tolstoï, l’objet même de l’histoire, qui s’attache avant tout aux mouvements des peuples, aux migrations et aux guerres. Ce qui concentre tout est la guerre, cette image directe du caractère instable et brutal des affaires humaines. Parce que concentrée et mortelle, la guerre présente une vision dramatique du hasard dans sa violence et son aveuglement. Dès lors, que nous révèle l’intensité d’un récit de guerre sur l’existence individuelle prise dans l’histoire ? Qu’apprend-on sur les liens entre violence et histoire en relisant autrement Guerre et Paix ?

Lire sur Fabula un extrait de l'ouvrage : "Migrations…"

Judith Schlanger a publié de nombreux ouvrages sur la pensée, ses métaphores, son invention et sa mémoire, dont : Présence des œuvres perdues (2010), Le Neuf, le différent et le déjà-là (2014), Trop dire ou trop peu (2016), Ma vie et moi (2019). 

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Les deux premiers titres ici rappelés ont fait l'objet de compte rendus dans Acta fabula.

Le premier dans le dossier critique d'Acta fabula "Mémoire(s) de la perte" (mai-juin 2012, Vol. 13, n°5) : 

"« La face cachée de la culture humaine » : réflexions sur la perte des œuvres" par Katerine Gosselin

puis dans le dossier critique "La bibliothèque des textes fantômes" (novembre 2014, Vol. 15, n°9) : 

"L’ombre et la trace. Livres perdus, œuvres damnées" par Paul-André Claudel.

Le second dans la livraison de mai 2017, vol. 18, n°5 

Véronique Samson, "Quand on parle d'influence, qui est le héros?"

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Voir le livre sur le site de l'éditeur…

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur Une histoire de l'intense :

"Le présent alarmant du roman", par Claude Mouchard (en ligne le 21 avril 2021).

Depuis Schelling et la réalité finie (1966) et Les métaphores de l’organisme (1971), Judith Schlanger a publié plus d’une vingtaine d’ouvrages qu’il serait impossible de ranger dans un domaine circonscrit – entre philosophie, histoire des sciences ou des « idées », analyse des « œuvres », voire autobiographie. C’est à tout le moins une « lectrice » extraordinaire (ce mot figure dans le titre d’un de ses livres, La lectrice est mortelle). Ses plus récents essais, brefs, allient à la densité et à la précision de la pensée une inspirante liberté. C’est le cas d’Une histoire de l’intense.