Questions de société

"Il est temps d'étendre et de renforcer la mobilisation". Appel de Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne + communiqués (mars 2010)

Publié le par Bérenger Boulay

Mobilisation dans le primaire et le secondaire

Ci-dessous:

- Il est temps d'étendre et de renforcer la mobilisation ! Appel d'enseignants de Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne.

- Du 12 mars dans toute l'Education, au 23 mars avec l'ensemble destravailleurs : 10 jours décisifs pour l'extension de la grève!

- Éducation : il n'y a rien à négocier avec Châtel et le gouvernement Non aux contre-réformes et à la casse de l'Ecole publique

Une analyse du Front Syndical de Classe.


Il est temps d'étendre et de renforcer la mobilisation ! Appel d'enseignants de Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne

Les mobilisations parties fortement dansl'académie de Créteil se sont étendues pendant les vacancesfranciliennes aux autres régions. Le 12 mars l'éducation au niveaunational aura son premier jour de grève en commun. C'est le début d'une mobilisation qui doit faire boule de neige.

La colère gronde ! Il y en a assez du mépris envers nos élèves, etde leurs parents licenciés, exploités, précarisés. Nous, travailleursde l'éducation, constatons les difficultés de nos élèves des élèvescomme les nôtres. Leur éducation est sacrifiée sous l'autel dessuppressions de postes, des restrictions budgétaire... Nos conditionsde travail se dégradent énormément et les réformes prévues vont lesempirer encore fortement. Nous subissons de plein fouet les énormessuppressions de postes (80 000 en moins d'ici à 2012) qui impliquent lacasse de la formation, des remplacements de qualité, de l'enseignementspécialisé (RASED), ainsi que l'augmentation de la précarité, deseffectifs par classe de plus en plus lourds.

La situation dans l'Académie de Créteil n'est pas une exception.Partout, nous serons touchés ou le sommes déjà, par la destruction duservice public d'éducation. Alors que chaque jour, le gouvernement nousparle de milliards donnés aux banques, alors que chaque jour, desgrands groupes annoncent des profits faramineux, on nous explique qu'iln'y aurait pas assez de moyens pour les profs, les élèves, les pions.Nous ne voulons plus subir chaque jour les conséquences d'une tellepolitique. Les collègues de l'Académie de Créteil nous ont ouvert lavoie. C'est le moment de nous retrouver en grève, d'élaborer nosrevendications. Mais l'année passée nous a montré qu'il ne suffira pasd'une seule journée isolée pour gagner. Dès maintenant, prenons nosaffaires en mains. Avec les autres salariés du secteur public nousallons subir la possibilité de licencier des fonctionnaires à cause dela loi de mobilité. Avec tous les salariés nous allons devoir subir lacasse encore plus grande de nos retraites si nous ne faisons rien. Tous ensemble inversons la vapeur !

Pour le retrait de toutes les réformes Pécresse, Darcos, Châtel !

Contre le plan de suppression des postes et pour le rattrapage des postes perdus depuis 2005 !

Pour des moyens à la hauteur des besoins exprimés par les équipes pédagogiques !

Contre les licenciements et la casse des retraites !

D'ors et déjà nous, enseignants syndiqués ( SUD, CGT, SNUipp) et nonsyndiqués de Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne, proposons auxpersonnels du primaire et du secondaire des Hauts-de-Seine de nousretrouver en grève, manifestations ainsi qu'en assemblées généralespour discuter ensemble des modalités de nos actions, de la reconductiondes débrayages :

GREVE le vendredi 12 marsAG de grévistes à 8h30 à l'espace des Grésillons de Gennevilliers. Manifestation 14h Luxembourg

GREVE le mardi 16 marsAG de gréviste à 8h30 à la Bourse du Travail de Gennevilliers

GREVE interprofessionnelle le mardi 23 mars

Des enseignants mobilisés syndiqués ( SUD, CGT, SNUipp)- non syndiqués de Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne

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Communiqué de Emancipation

Du12 mars dans toute l'Education, au 23 mars avec l'ensemble destravailleurs : 10 jours décisifs pour l'extension de la grève

Dans les écoles maternelles etprimaires, dans les collèges les lycées le LP, les CIO, dans les IUFM,les universités de plus en plus de personnels de parents, de jeunes enformation refusent de laisser les Sarkozy, Darcos, Chatel, Pécresse,Woerth en finir avec l'Education nationale, le supérieur et larecherche, au bord de l'implosion, sous les attaques combinées descontre réformes et des suppressions de postes.

Etendre les grèves reconductibles dans l'Education Nationale…

A partir du 21 janvier, les grèves d'abord disperséesse sont étendues et structurées, grâce à des tournées des grévistesdans les établissements voisins (ce qu'on appelle « la grèvemarchante ») et à une plateforme unifiante, postes, refus des contreréformes et de la précarité, autour de l'Assemblée générale desgrévistes de Seine Saint Denis, puis d'Ile de France. Y-étaientreprésentés le 18 février 74 écoles, 33 collèges, 31 lycées GT et LP,10 CIO, 1 IUFM. Avant de devoir suspendre la grève en raison des congésde la Zone C, l'AG IdF a lancé un double appel

- auxacadémies de Zones B et A, pour prendre le relais dès leurs rentrées(avec envoi de déléguée de l'AG IDF, dans certains départements pourpopulariser le mouvement)

- auxsyndicats pour accompagner ce développement de la mobilisation etproposer des initiatives de centralisation dès la semaine du 8 au 13,quand toutes les zones seront rentrées et avant les électionsrégionales.

Dans d'autres académies aussi, des établissements ontcommencé l'action, notamment par la grève reconductible contre lessuppressions de postes, pour le retrait des « réformes » rejetéesnotamment la réforme des lycées.

Il est de la responsabilité des organisations syndicales de s'engager dans la généralisation de ces luttes.

Dans l'enseignement, l'intersyndicale du second degré a appelé à la grève nationale pour le 12 mars tout en la limitant à 24h.

Il importe avant tout detravailler partout dans les AG, dans les syndicats à l'extensiongéographique mais aussi interprofessionnelle du mouvement.

pour une grève massive le 12 mars de la maternelle à l'université

pour la reconduction de la grève après le 12 mars, afin d'obtenir le retrait des réformes et des suppressions de postes

… et construire la grève générale

La résistance à l'offensive gouvernementale n'est paslimitée à l'école. À la Poste, à Pôle-emploi, à la Culture, à laJustice, à la Territoriale…, le pouvoir Sarkosien impose à marcheforcée la politique préconisée par la commission européenne et le capitalisme mondialisé (exploitationde sa «crise», AGCS…). Il asphyxie l'ensemble des services publics auniveau des postes comme des budgets. Il les restructurer et lesprivatise.

Tout est bon pour casser les droits à l'éducation, à laculture, à la santé, le droit du travail et les garanties statutaireset professionnelles des personnels qui résistent à cette casse : laLOLF, la RGPP, la loi mobilité (avec ses décrets en passe d'êtreadoptés sur la reconversion et sur l'entretien d'évaluation), les« politiques interministérielles » ainsi que « les référentielcompétences métiers »…Autant d'outils pour soumettre les servicespublics aux marchés et les personnels, à la concurrence, au salaires aumérite, à la précarité, à la détitularisation en un mot à la loi duprivé

Dans le même temps le secteur privé vit leslicenciements massifs les délocalisations, la casse du code du travailet des conventions collectives, les baisses de salaires… Et mène desluttes déterminée (Total, Ikea …)

Alors que le gouvernement annonceune nouvelle réforme des retraites, que les licenciements semultiplient…c'est une nouvelle journée d'action, le 23 mars à laquelleappellent les fédérations et confédérations syndicales. Pourle syndicalisme, un nouvel échec comme en 2003 sur le dossier desretraites ouvrirait la voie à un recul sans précédent. Dans soncontenu, la plateforme actuelle pour le 23 mars ne permet pas une lutterevendicative d'ensemble face à la politique de ce gouvernement. Danscette situation, il importe pour le syndicalisme de :

faire le choix de la clarté revendicative :retrait de toutes les réformes et projets gouvernementaux, 300 eurospour touTEs, arrêt des licenciements, défense des retraites (37,5annuités pour une retraite pleine à 60 ans calculée sur les 6 derniersmois, maintien du code des pensions, abrogation des réformes Balladurde 1993 et Fillon de 2003…).

dénoncer le dialogue social de Sarkozy et cesser toute participation aux réunions deconcertation/caution. Le syndicalisme n'a par exemple rien à gagner às'adapter au contenu et au calendrier de « l'agenda social » deSarkozy, comme les réunions prévues dans la Fonction Publique sur la« reconversion professionnelle » et les « référentiels métiers ».

- s'engager dans la construction d'un mouvement de grève généralesous le contrôle des salariés et des structures d'auto-organisationqu'ils se donnent (AG, comités de grève et coordinations…), favorisant les convergences et les initiatives interprofessionnelles.

Émancipation Tendance intersyndicale

contact, abonnement : er@emancipation fr ;

site : www.emancipation.fr

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Education : il n'y a rien à négocier avec Châtel et le gouvernement Non aux contre-réformes et à la casse de l'Ecole publique

Une analyse du Front Syndical de Classe

http://www.frontsyndical-classe.org/article-education-il-n-y-a-rien-a-negocier-avec-chatel-et-le-gouvernement-non-aux-contre-reformes-et-a-la-casse-de-l-ecole-publique-46439852.html

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Education : il n'y a rien à négocier avec Châtel et le gouvernement Non aux contre-réformes et à la casse de l'Ecole publique

Depuis des années, l'Education nationale, de laMaternelle à l'Université, subit des contre-réformes successives et dessuppressions massives de postes, par dizaines de milliers.

Ces attaques s'inscrivent dans un cadre général définipar le grand patronat, au niveau européen, autour de quelques objectifscentraux : faire que l'école réponde à ses besoins en main-d'oeuvre ;diminuer les dépenses éducatives ; augmenter la sélection sociale ;faire que l'école assure encore mieux sa domination idéologique. Letout dans un cadre autoritaire de plus en plus pesant.

C'est ainsi qu'en France, la LOLF – et la RGPP qui endécoule - est un instrument radical de casse du statut de la fonctionpublique et organise une dégradation absolue des services publics etdonc une réduction drastique de la satisfaction des besoins populaires.L'adoption de cette loi organique est en cohérence avec les décisionsde l'Union européenne où la notion de service public n'existe pas (lestatut de la Fonction publique en France a un caractère progressistequi n'existe nulle part ailleurs en Europe) mais est remplacée parcelle de services d'intérêt général et services d'intérêt économiquegénéral. Parallèlement, c'est au sommet de Lisbonne en 2000 que lastratégie éducative européenne a été définie explicitement autour d'«un programme ambitieux en vue de moderniser les systèmes de sécuritésociale et d'éducation » : l'éducation et la formation sont ravalées aurang d'instruments pour les « politiques de l'emploi » et les systèmeséducatifs doivent se rapprocher du milieu professionnel (y compris parl'inculcation de « l'esprit entrepreneurial »), s'« adapter » à lanouvelle donne technologique et aux exigences de compétences et deflexibilité, en laissant aux entreprises le contrôle de la formationprofessionnelle. Leur mission prioritaire est de donner à la masse desenfants un bagage de compétences et de comportement (le « socle commun» aujourd'hui au collège) suffisant pour accéder à l'emploi ets'inscrire dans une perspective de « formation tout au long de la vie ».

La réforme Châtel, à l'image des précédentes, est dansle droit fil de ces injonctions : forte diminution des horaires etsuppression de fait des dédoublements, casse des disciplinesuniversitaires, autonomie des établissements pour une large part desformations avec à terme les programmes nationaux disciplinairesassurant l'égalité entre les territoires et garantissant le caractèrenational des diplômes, remplacement des connaissances démontrées parles « compétences » ….

Si bien qu'après les réformes LMD et LRU, la loiFillon, les décrets Darcos-Pécresse, la réforme Châtel, les EPEP, la «réforme de l'Etat », la LOLF, la « décentralisation », la loi sur lamobilité..., l'Education nationale, la Recherche publique et le statutdes fonctionnaires sont tout simplement menacés de mort.

Face à cette situation, les luttes sectorielles dansl'Education sont nombreuses depuis des années. L'année dernière, lesupérieur a mené une grève historique contre la casse de la recherchepublique, de l'université et de la formation des enseignants.Aujourd'hui, le Second degré (lycées, collèges) est en première lignecontre la réforme Châtel et les décrets portant sur l'autonomie desétablissements d'enseignement.

Le 12 mars, poussées par les mobilisations locales, àcommencer par celles de la Région Parisienne, toutes les organisationssyndicales des lycées et collèges (sauf le... Sgen-CFDT) appellent àune journée d'action contre « la réforme des lycées, la réforme de lavoie professionnelle qui aggravent encore les conditionsd'enseignement, celle du statut régissant les établissements (EPLE), lapolitique budgétaire qui dégrade toujours plus les conditions detravail et d'étude et réduit l'offre de formation ».

Cette journée doit être un succès et il faut tout fairepour assurer sa réussite. Mais le risque est qu'elle ne soit qu'unejournée d'action sans suite réelle, permettant au pouvoir de passer sesréformes les unes après les autres. Les direction syndicales quicontinueraient à temporiser ou à feindre de négocier porteraient unelourde responsabilité : il n'y a rien à gagner en discutant à la margela régression avec ce gouvernement de casseurs. Seul le rapport deforce le fera reculer.

C'est pourquoi il est indispensable que la mobilisationà la base parvienne à déboucher sur des liens entre établissements,entre départements, et que partout les enseignants, lycéens, parents secoordonnent pour exiger le retrait total des suppressions de postes etdes projets destructeurs, avec un plan de lutte national posant laquestion de la grève reconductible mais aussi de l'unité d'action desservices publics et de la solidarité public-privé des salariés.

Car cette mobilisation sectorielle ne doit pas êtrecoupée des autres luttes qui se développent dans le pays, dans lajustice, dans la santé, dans l'industrie (automobile et métallurgie,raffineries...), dans les transports...Le monde du travail subit une attaque frontale de la part de pouvoir dugrand capital depuis de nombreuses années (gouvernements et présidentsde la république successifs, UE, MEDEF,...) qui se renforceactuellement et frappe avec une violence inouïe la grande majorité dela population : destruction de l'emploi, baisse du pouvoir d'achat dessalaires, protection sociale, statuts, conventions collectives,laïcité, libertés syndicales et démocratiques attaquées... C'estpourquoi la mobilisation dans l'Education doit aussi être portée par laperspective d'une mobilisation générale public/privé contre lesattaques menées par un gouvernement Sarkozy qui n'est rien d'autre quele syndic des intérêts des grands groupes capitalistes du CAC 40.

Les efforts unitaires à la base (inter pro etintersyndicaux) seront décisifs pour construire à partir des luttes letous ensemble en même temps, seul capable d'imposer le rapport de forceet la défaite du pouvoir du capital.