Édition
Nouvelle parution
Grisélidis Real, Chair vive. Poésies complètes (préf. Nancy Huston)

Grisélidis Real, Chair vive. Poésies complètes (préf. Nancy Huston)

Publié le par Université de Lausanne

« En publiant ce livre, les éditions Seghers nous offrent un cadeau rarissime : une voix poétique que l’on peut classer parmi les plus grandes du XXe siècle, mais à peu près inconnue. » (extrait de la préface de Nancy Huston)

Réunies pour la première fois en un seul volume, les poésies écrites par Grisélidis Real tout au long de sa vie (de l'âge de treize ans à sa mort) forment une œuvre d’une cohérence et d’une force rares. A la mesure d’une vie hors du commun.

Née dans une famille de bourgeois intellectuels de Genève, vite orpheline de père, révoltée contre sa mère et l’éducation rigide qu’elle lui fait subir, artiste peintre, mère très jeune de quatre enfants de quatre pères différents, elle emmènera deux d’entre eux en Allemagne, illégalement, pour suivre un amant qui la mettra sur le trottoir quand ils seront tombés dans la misère…

Elle vivra encore de grandes amours, passionnelles, parfois violentes, sortira de la prostitution pour y retourner finalement de façon définitive et par conviction jusqu’à devenir dans les années 70 une porte-parole très remarquée des prostituées (dont elle défend le rôle social).
Sa vie est aussi ponctuée de séjours au sanatorium (tuberculose dans sa jeunesse), en prison (un deal de shit qui tourne mal lors des années en Allemagne), et à l’hôpital (le cancer qui l’emportera).

Ces expériences extrêmes seront le terreau de sa création poétique.

On savait que Grisélidis Réal avait fait paraître un roman, des récits, des journaux, sa correspondance avec Jean-Luc Hennig (ses œuvres sont principalement disponibles aux éditions Verticales). Mais quelques rares poèmes seulement étaient apparus au fil de certains ouvrages et dans un recueil partiel publié en suisse. Pourtant cette création poétique est peut-être son œuvre fondamentale. Du symbolisme des débuts, au « récit » poétique poignant de la prostitution ou de la lutte contre le cancer, les poèmes de Grisélidis Réal racontent une vie, avec un art et une profondeur unique quand elle parle d’amour, de sexe, de maladie, de maternité… trouvant là la plus grande beauté.

Son destin sera parachevé de façon étonnante : quatre ans après ses obsèques, sa dépouille est transférée au Cimetière des Rois à Genève (où seulement les personnalités qui ont marqué l’histoire de la ville ont leur place), entre Calvin (son ennemi préféré) et Jorge Luis Borges (son modèle poétique).

Lire un extrait…

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Poète et fière de l’être", par Roger-Yves Roche (en ligne le 22 mars 2022).