Alors que l'Autobiographie d'Alice Toklas (1933) est à nouveau disponible au format ebook par la grâce de la République des lettres, les éditions Rue d'Ulm font paraître Narration qui réunit pour la première fois en français les textes de quatre conférences prononcées en 1934 à l'Université de Chicago ; Stein tente d'y définir ce qui constitue la spécificité de la littérature américaine, la ligne de séparation entre poésie et prose, les conditions de possibilité du récit. Paraît aux mêmes éditions un essai de Christine Savinel intitulé Gertrude Stein. Autobiographies intempestives, qui réfléchit au statut paradoxal de la tentation autobiographique chez un auteur qui ne croit pas à la possibilité de témoigner pour l’autre ou pour l’histoire, et recherche une langue hors évènement, mais tient que chaque instant n’existe que s’il s’écrit, que s’il devient littérature. Signalons encore Le livre de lecture. Et trois pièces de théâtre (éd. Cambourakis), qui propose une vingtaine de leçons facétieuses, potentiellement destinées à un public enfantin, pour jouer avec la langue, la grammaire, les sonorités et le sens. De Gertrude Stein, il est aussi un peu question dans La génération perdue. Des Américains à Paris, 1917-1939 de V. Bouvet (éd. Cohen&Cohen), mais aussi dans le beau portrait de Robert McAlmon récemment publié par Maud Simonnot sous le titre La nuit pour adresse (Gallimard).