L’écriture de la lecture semble être devenue l'une des préoccupations de notre époque, tant du côté des œuvres mêmes, où les écrivains interrogent ce moment de la lecture où un texte échappe à son auteur, que de la théorie littéraire, qui se démarque des études sur la réception des années 1970-1980 en tentant de cerner une possible "lecture réelle". Ces préoccupations communes disent sans doute quelque chose du rapport que le contemporain entretient avec l’acte de lire. Tel est le pari engagé par le colloque Écrire la lecture qui se tiendra à la Sorbonne les 19 & 20 septembre à l'initiative de Maxime Decout et Léo Mesguich. Linterrogation sur les manières d’écrire la lecture ne se laisse pas dissocer d’un questionnement sur la lecture de ces lectures écrites — lecture au second degré et comme par procuration. Que signifie lire une lecture ? Car ces lectures écrites forcent le lecteur (réel) à se voir lui-même lisant, à s’interroger sur ses propres habitudes de lecteur.
(Illustr. : Le livre, Juan Gris, 1913. Musée d'Art moderne de la ville de Paris, Palais de Tokyo)