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Féminisme(s) en mouvement dans l’aire artistique hispanophone (des années 2010 à nos jours) / Feminismo(s) en movimiento en el área artístico hispanohablante (desde los años 2010 hasta la actualidad)

Féminisme(s) en mouvement dans l’aire artistique hispanophone (des années 2010 à nos jours) / Feminismo(s) en movimiento en el área artístico hispanohablante (desde los años 2010 hasta la actualidad)

Publié le par Marc Escola (Source : Caroline Prévost)

Argumentaire : 

Lors de cette journée d’études, qui s’inscrit dans le cadre des activités du Centro Chispa (Cultures Hispaniques et Hispano-américaines) et du SIRENH (Séminaire Interdisciplinaire de Recherches sur la Narration et l’Histoire) de l'Université Bordeaux Montaigne en collaboration avec l'Université Nationale de Rosario, nous nous proposons d’explorer la polysémie du vocable « mouvement » qui ouvre, à notre sens, un large éventail épistémologique et disciplinaire lié aux féminisme(s) dans l’aire hispanophone (Amérique Latine, Espagne et Guinée Équatoriale). Lorsqu’on se penche sur la bibliographie de référence, il n’est effectivement pas rare que les spécialistes s’expriment en termes de « mouvement » (féministe) pour se référer au phénomène sociétal et militant qui traverse l’époque contemporaine, d’autant plus lorsqu’ils·elles le segmentent diachroniquement en plusieurs « vagues[1] » – une « masse d'eau de la mer, d'une rivière ou d'un lac, qui est agitée et soulevée par les vents, ou par une autre impulsion » (Littré) –, exploitant ainsi le versant figuré du terme. 

Il est communément admis de faire débuter la première vague en pleine Révolution française, période durant laquelle des femmes, parmi lesquelles Olympe de Gouges, Madeleine Pelletier ou, plus tard, Jeanne Deroin et Hubertine Auclert, sont en quête de droits civiques en relation avec la propriété, l’éducation, le travail, la sécurité et la reproduction. Cet élan, prolongé au XIXe siècle par les suffragettes anglaises, connaîtrait ensuite une phase montante dans les années 1960-1970, avec le Women’s Liberation Movement (WLB) aux États-Unis et le Mouvement de Libération des Femmes[2] (MLF) en France, vingt ans après la publication de l’essai féministe de Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe (1949). S’inscrivant dans la dynamique des mobilisations de mai 1968, les militantes revendiquent, entre autres, l’accès à la contraception et à la légalisation de l’avortement. Au même moment, c’est au contraire l’arrêt des stérilisations forcées subies par les femmes noires qui est clamé dans les espaces anciennement colonisés comme l’île de La Réunion ou Porto Rico. On estime, par ailleurs, que les années 1980 sont marquées par une troisième vague portée, dans sa grande majorité, par des activistes issues de groupes minoritaires (femmes racisées, lesbiennes, prostituées etc.), faisant émerger, ce que les théories queer et trans nomment désormais, « l’intersectionnalité[3] ». Depuis les années 2000[4], nous serions donc témoins d’une quatrième vague féministe globale largement orientée vers la lutte contre les violences de genres (féminicides, violences sexistes et sexuelles, harcèlement moral etc.). Si le caractère international du mouvement n’a rien d’inédit, on peut souligner la résonnance de cette dernière vague dans l’ensemble de l’aire hispanophone, notamment grâce à l’essor des réseaux sociaux et des plateformes numériques qui en sont, aujourd’hui, le principal projecteur. Avec la création de la Ley Orgánica de Medidas de Protección Integral contra la Violencia de Género, le 28 décembre 2004, l’Espagne devient notamment un pays pionnier en matière de lutte contre les violences faites aux femmes[5]. Le mouvement des Indignés, aussi connu comme le 15-M, suivi du pouvoir rassembleur des grèves du 8 mars a, en outre, consolidé le mouvement national particulièrement actif depuis 2018. Comme le déclare Rosa Cobo, professeure de sociologie et directrice du Centre des Études de Genre et Féministes à l’Université de La Coruña, « cela faisait des années que l’on n’avait pas vu des manifestations aussi massives et intergénérationnelles » (Cobo, 2019 : 134). À la même époque, le cas judiciaire de « La Manada »[6], largement relayé sur les réseaux sociaux, déclenche également d’importantes manifestations dans l’espace public mais aussi sur la sphère numérique. Le #MeToo, devenu célèbre en octobre 2017 aux États-Unis pour dénoncer les violences, les agressions et les viols subis, en grande majorité, par les femmes, voit émerger son équivalent espagnol avec le #Cuéntalo et le #YoTambién. C’est aussi le #BalanceTonPorc qui se démocratise en France, le #QuellaVoltaChe en Italie, le #MoiAussi au Québec, le #PasSansElles en Guinée Équatoriale ou encore le #VivasNosQueremos au Mexique.   

L’Europe n’est donc pas le seul territoire à être traversé par cette quatrième vague féministe. L’Amérique Hispanique a aussi vu émerger le phénomène « Ni una menos » qui, bien qu’il prenne naissance sur le sol argentin en 2015, s’est rapidement répandu dans le sous-continent (Uruguay, Chili, Pérou, Mexique), faisant suite à un constat alarmant, à savoir celui d’une augmentation significative des violences de genre et du nombre de féminicides, dans les villes comme dans les espaces ruraux (en 2015, on recense par exemple 411 victimes au Mexique, 312 au Honduras, 274 au Salvador, 235 en Argentine et 103 au Pérou[7]). Cet élan collectif a, par ailleurs, accompagné les projets de loi en faveur de la dépénalisation de l’I.V.G. qui ont fait, au cours de la dernière décennie, l’objet de débats politiques et publics dans de nombreux pays. Si Cuba a été l’un des précurseurs en devenant en 1965 le premier état hispano-américain à légaliser l’avortement, il faut attendre 2012 pour que l’Uruguay s’inscrive dans son sillage, l’an 2021, pour que s’ajoutent le Mexique et l’Argentine et très récemment, en 2022, c’est la Colombie qui a vu les foulards verts s’agiter[8]. Peu de pays ont donc, à ce jour, obtenu le plein droit à l’avortement[9], à l’image du Guatemala qui, le 8 mars dernier, votait un projet de loi[10] qui condamnerait à 10 ans de prison les personnes souhaitant avorter. 

Nous l’aurons compris, la marée, qu’elle soit verte ou violette, s’est propagée dans la majorité de l’aire hispanophone, consolidant ainsi un mouvement féministe à l’échelle internationale qui se veut le reflet d’un militantisme générationnel. Or, la réappropriation des rues, des scènes ou des écrans par la circulation des corps est un versant fondamental de ces mobilisations. La capacité mouvante de notre être pensant s’avère en effet, pour les activistes, être un outil de communication, de protestation et de revendication. C’est pourquoi, nous partons du postulat que le mouvement, « déplacement […] par rapport à un point fixe de l'espace et à un moment déterminé. » (TLFi), offre aux individus la capacité d’« habiter » (Lamizet, 2002) le monde qui les entoure et d’y prendre position, faisant de ces espaces publics et privés des lieux d’ « activation politique » (Christian Ruby, 2007 : 11) bien souvent générée par une occupation créative de ceux-ci. S’il est vecteur de « sensible » au sens kantien voire ranciérien du terme – « des formes de visibilité des pratiques de l’art, du lieu qu’elles occupent, de ce qu’elles « font » au regard du commun. » (Rancière, 2000) – le mouvement serait en effet capable de revêtir une dimension esthétique. Que ce soit par le déplacement des corps (danse, performance[11], théâtre), des voix (discursives, textuelles, musicales), d’un objectif (photographie), d’une caméra (cinéma) ou encore d’un pinceau (peinture, gravure, collage, graffiti, muralisme), les mouvements féministes sont un vivier de la création artistique. On pense par exemple aux répertoires engagés de la rappeuse guatémaltèque Rebecca Lane ; aux textes de la « percuautora » espagnole Virginia Rodrigo qui, par l’humour, cherche à questionner les rouages du système patriarcal ; aux artistes urbaines du collectif argentin AMMurA (Agrupación de Mujeres Muralistas Argentinas) qui habillent, par le geste pictural, les murs de leur pays de dessins et de textes contestataires ; aux performeuses chiliennes « Las Tesis » dont les paroles Un violador en tu camino ont été traduites, depuis 2019, dans plus de 10 langues ; aux danseur·euse·s de flamenco espagnol·e·s (Patricia Guerrero, Rocío Molina, Fernando López Rodríguez) qui tentent de bouleverser les stéréotypes associés aux genres ou encore aux modèles équatoguinéenes qui, dans le cadre du projet « Mujer Ideal » de Lucas Nguema Escalada, cherchent à réhabiliter des femmes inspirantes.

Dans le but d’identifier les caractéristiques de ces « arts féministes » qui ont vu le jour dans l’aire hispanophone depuis les années 2010, nous nous appuyons, par ailleurs, sur le concept de « féminisme artistique », développé par l’historienne de l’Art argentine Andrea Giunta dans son ouvrage Feminismo y arte latinoamericano: historias de artistas que emanciparon el cuerpo (2019) et qu’elle définit comme les « lenguajes capaces de dar cuenta de una comprensión del cuerpo, de la sensibilidad, o del paisaje, excluidos de una historia del arte construida desde una perspectiva masculina[12] » (Giunta, 263). 

Nous recueillerons donc des propositions de communication qui se centreront sur les productions artistiques « en mouvement ».  Nous faisons ainsi appel aux chercheur·e·s spécialisé·e·s dans les études de genre, les études culturelles, les études hispaniques et hispano-américaines, l’histoire de l’Art, les arts plastiques, les sciences politiques, la sociologie ou encore l’anthropologie. 

Quelques axes thématiques non limitatifs qui pourront faire l’objet de questionnements :
 
Axe 1. Féminismes en mouvement dans les espaces d’exposition

Nombreuses sont les représentations artistiques explicitement féministes (performance, conférences musicalisées/dansées, défilés de mode) qui investissent des lieux culturels fermés comme les musées, les cinémas ou les galeries.  Quel est l’impact de ces représentations dans une société où le numérique prend de plus en plus d’ampleur et où les espaces d’exposition peuvent être perçus comme élitistes et discriminants (Bourdieu, 1966) ? Les discours féministes proposés par les artistes parviennent-ils à atteindre le grand public et, si oui, quelles stratégies et mécanismes les caractérisent-ils? Comment se positionnent les institutions culturelles face à ces initiatives ?  

Axe 2. Féminismes en mouvement sur les scènes professionnelles et amateurs

Les arts féministes (danse, chant, musique, théâtre, spectacles humoristiques) se logent également sur les scènes professionnelles et amateurs. C’est le cas de certains spectacles de flamenco dont les discours artistiques engagés trouve aussi bien leur place dans des espaces dits conventionnels (Mujer de Pie, Sara Cano, 2020) qu’alternatifs (Bailes de histéricas, Carmen Muñoz, 2019). Citons par ailleurs la compagnie salvadorienne « Cachada Teatro » constituée de femmes issues de l’économie informelle qui, par le pouvoir libérateur de la mise en scène théâtrale,  cherchent à rendre visible l’oppression sociétale dont elles sont victimes. 

L’humour est également un outil auquel les artistes féministes ont de plus en plus recours. En témoignent l’essor des one woman shows, parmi lesquels ceux de la youtubeuse trans Elsa Ruiz et de la madrilène Nerea Pérez de la Heras, autrice de l’ouvrage Feminismo para torpes (2019). 

Quelle place occupent ces représentations dans la société contemporaine? La scène pouvant être un lieu privilégié de l’expression de l’intime pour certain·e·s artistes, comment s’imbriquent sensibilité esthétique et engagement collectif ? La frontière entre l’artiste et l’individu est-elle aussi nette que l’on pourrait le penser ?  L’art acquiert-il ici un pouvoir cathartique ? 

Axe 3. Féminismes en mouvement dans l’espace urbain 

L’élan féministe contemporain s’est accompagné de manifestations, que ce soit en Espagne (8M) ou en Amérique Latine (Ni una menos en Argentine et au Mexique notamment, Que sea ley en Argentine, el estallido feminista au Chili), qui s’organisent à même les villes. Les militantes se réapproprient les rues dans lesquelles elles se sentent habituellement en danger afin de les resémantiser et de les resymboliser. Il n’est donc pas rare que des arts visuels (art urbain, affiches, landart, collages), musicaux (rap, hymnes contestataires) ou corporels (performance, théâtre de rue), plus ou moins pérennes, se logent dans ces rassemblements. Quelles sont les modalités de ces arts urbains ? Dans quelle mesure parviennent-ils à organiser des espaces de réflexion et de délibération citoyenne ? Comment dialoguent-ils avec la sémiotique urbaine qui les entoure ? 

Axe 4. Féminismes en mouvement à l’ère du numérique

L’essor des réseaux sociaux depuis 2015, ajouté à un contexte de pandémie mondiale, nous ont amené·e·s à repenser nos modes d’interactions ainsi que les modalités de circulation des idées. Le champ artistique n’y a pas échappé puisque nombreux sont celles et ceux qui utilisent les plateformes numériques afin de diffuser leurs œuvres engagées auprès d’un large public. Quels nouveaux langages féministes offre l’espace numérique ? En quoi favorise-il une portée internationale du mouvement ? Quelle place est conférée au spectateur-internaute ? Quelles sont les éventuelles limites de ces avancées technologiques ? 
 
Axe 5. Mouvement de la réception et réception en mouvement (axe tranversal)

Enfin, une attention particulière sera portée à la réception artistique. Face à des productions militantes, l’ « expérience esthétique » (Schaeffer, 2015) du.de la spectateur·rice est-elle repensée ? Quel rôle occupe-t-il·elle lorsque qu’il·elle est notamment confronté·e, sans « objet de médiation » (Casemajor Loustau, Gellereau, 2008), au sujet artistique (rupture du quatrième mur au théâtre, participation active du passant dans un contexte urbain, interpellation du.de la récepteur·rice lors de spectacles humoristiques ou musicaux etc.) ?   

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La journée d’étude se tiendra le lundi 20 juin 2022 en format hybride, à l’Université Bordeaux Montaigne pour le présentiel et via Zoom pour le distanciel.

Les communications, tenues en français ou en espagnol et d’une durée de 20 minutes de temps de parole, seront suivies d’une discussion. 

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Modalités de soumission:

Les propositions de communication, rédigées en français ou en espagnol devront comporter :

- Le nom et l’adresse mail de l’auteur ou des auteurs
- Les affiliations institutionnelles
- Le titre de la communication
- Un résumé de la communication de 500 mots maximum
- Une présentation biobibliographique succincte de 200 mots maximum
- Une précision quant au mode choisi (présentiel ou distanciel)
 
Elles devront être envoyées, au format .doc ou .pdf, au plus tard le 2 mai 2022, à Julie Olivier (julie.olivier@u-bordeaux-montaigne.fr) et à Caroline Prévost (caroline.prevost@u-bordeaux-montaigne.fr). 

Comité d’organisation : Luciana Bertolaccini (Université Nationale de Rosario) Julie Olivier (Ameriber-CHISPA / UBM) et Caroline Prévost (Ameriber-SIRENH / UBM). 

Comité scientifique : Jesús Alonso Carballés, Cecilia González Scavino, Lise Segas, Isabelle Touton. 

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Argumentario :
 
En esta jornada de estudio, que se enmarca dentro de las actividades del Centro Chispa (Culturas Hispánicas e Hispanoamericanas) y del SIRENH (Seminario Interdisciplinario de Investigación sobre Narrativa e Historia), nos proponemos explorar la polisemia del término "movimiento", que, a nuestro juicio, abre un amplio abanico epistemológico y disciplinar relacionado con los feminismo(s) en el ámbito hispanohablante (América Latina, España y Guinea Ecuatorial). En efecto, al consultar la bibliografía de referencia, no es raro que los especialistas se expresen en términos de "movimiento" (feminista) para referirse al fenómeno societario y militante que atraviesa la época contemporánea, Esto es especialmente cierto cuando lo segmentan diacrónicamente en varias "olas[13]" -una "masa de agua en el mar, un río o un lago, que se agita y se levanta por los vientos, o por algún otro impulso" (Littré)-, explotando así el lado figurado del término. 

Es comúnmente aceptado que la primera oleada comenzó en el apogeo de la Revolución Francesa, período durante el cual las mujeres, entre las cuales Olympe de Gouges, Madeleine Pelletier y, más tarde, Jeanne Deroin y Hubertine Auclert, exigen derechos civiles en relación con la propiedad, la educación, el trabajo, la seguridad y la reproducción. Este impulso, extendido en el siglo XIX por las sufragistas inglesas, experimentaría luego una fase ascendente en los años 1960-1970, con el Women’s Liberation Movement (WLB) en Estados Unidos y el Mouvement de Libération des Femmes (MLF)[14] en Francia, veinte años después de la publicación del ensayo feminista de Simone de Beauvoir, El segundo sexo (1949). Aprovechando l dinámica de las movilizaciones de mayo de 1968, las activistas exigen, entre otras cosas, el acceso a la anticoncepción y la legalización del aborto. Al mismo tiempo, por el contrario, las mujeres negras reclaman el fin de las esterilizaciones forzadas que sufren en zonas antiguamente colonizadas, como la isla de La Reunión o Puerto Rico. Se estima, además, que la década de los 80 estuvo marcada por una tercera ola protagonizada, en su mayoría, por activistas de grupos minoritarios (mujeres racializadas, lesbianas, prostitutas, etc.), dando lugar a lo que las teorías queer y trans denominan ahora "interseccionalidad[15]". Desde la década de 2000[16], asistimos a una cuarta ola feminista global, orientada en gran medida hacia la lucha contra la violencia de género (feminicidios, violencia sexista y sexual, acoso moral, etc.). Aunque el carácter internacional del movimiento no es nuevo, podemos destacar la resonancia de esta última oleada en todo el mundo hispanohablante, sobre todo gracias al auge de las redes sociales y las plataformas digitales, que hoy constituyen herramientas de difusión mayor. Con la creación de la Ley Orgánica de Medidas de Protección Integral contra la Violencia de Género, el 28 de diciembre de 2004, España se convirtió en un país pionero en la lucha contra la violencia de género[17]. El movimiento de los Indignados, también conocido como el 15-M, seguido del poder de convocatoria de las huelgas del 8 de marzo, ha consolidado aún más el movimiento nacional, especialmente activo desde 2018. Como afirma Rosa Cobo, catedrática de sociología y directora del Centro de Estudios de Género y Feministas de la Universidad de La Coruña, "hacía años que no veíamos manifestaciones tan masivas e intergeneracionales" (Cobo, 2019: 134). Al mismo tiempo, el caso judicial de “La Manada[18]”, ampliamente difundido en las redes sociales, también desencadena importantes protestas en el espacio público pero también en la esfera digital. El #MeToo, que se hizo famoso en octubre de 2017 en Estados Unidos por denunciar la violencia, las agresiones y las violaciones que sufren, en su inmensa mayoría, las mujeres, está viendo surgir su equivalente español con el #Cuéntalo y el #YoTambién. Por otra parte, es el #BalanceTonPorc que se está generalizando en Francia, el #QuellaVoltaChe en Italia, el #MoiAussi en Quebec, el #PasSansElles en Guinea Ecuatorial y el #VivasNosQueremos en México.   

Europa no es el único territorio atravesado por esta cuarta ola feminista. En Hispanoamérica también ha surgido el fenómeno "Ni una menos", que si bien se originó en Argentina en 2015, se extendió rápidamente por todo el subcontinente (Uruguay, Chile, Perú, México), a raíz del alarmante aumento de la violencia de género y del número de feminicidios, tanto en las ciudades como en las zonas rurales (en 2015, por ejemplo, hubo 411 víctimas en México, 312 en Honduras, 274 en El Salvador, 235 en Argentina y 103 en Perú[19]). Este impulso colectivo también ha ido acompañado de proyectos de ley para despenalizar la I.V.G., que han sido objeto de debate político y público en muchos países durante la última década. Cuba fue uno de los precursores, convirtiéndose en el primer estado hispanoamericano en legalizar el aborto en 1965, pero no fue hasta 2012 que Uruguay siguió su ejemplo, y 2021 que se sumaron México y Argentina, y muy recientemente, en 2022, fue Colombia quien comenzó a ondear los pañuelos verdes[20]. Pocos países han conseguido hasta ahora el pleno derecho al aborto[21], como Guatemala, que el 8 de marzo pasado votó un proyecto de ley[22] que condena a 10 años de cárcel a las personas que deseen abortar. 

Como vemos, la marea, ya sea verde o morada, se ha extendido por la mayor parte del mundo hispanohablante, consolidando un movimiento feminista a escala internacional que refleja un activismo generacional. Ahora bien, la reapropiación de las calles, los escenarios o las pantallas mediante la circulación de los cuerpos es un aspecto fundamental de estas movilizaciones. La capacidad de movimiento de nuestro ser pensante resulta ser una herramienta de comunicación, protesta y reivindicación para los activistas. Por eso asumimos que el movimiento, "el desplazamiento [...] desde un punto fijo en el espacio en un momento dado" (TLFi), ofrece a los individuos la capacidad de "habitar" (Lamizet, 2002) el mundo que les rodea y de posicionarse en él, haciendo de estos espacios públicos y privados lugares de "activación política" (Christian Ruby, 2007: 11) a menudo generada por una ocupación creativa de los mismos. Si se trata de un vector de "sensibilidad" en el sentido kantiano, incluso ranciereano, del término - "formas de visibilidad de las prácticas artísticas, del lugar que ocupan, de lo que "hacen" a los ojos del común de la gente. (Rancière, 2000) - el movimiento sí sería capaz de adquirir una dimensión estética. Ya sea a través del movimiento de los cuerpos (danza, performance[23], teatro), de las voces (discursivas, textuales, musicales), de un objetivo (fotografía), de una cámara (cine) o de un pincel (pintura, grabado, collage, grafiti, muralismo), los movimientos feministas son un caldo de cultivo para la creación artística. Por ejemplo, los comprometidos repertorios de la rapera guatemalteca Rebecca Lane; los textos de la "percuautora" española Virginia Rodrigo que, a través del humor, busca cuestionar el funcionamiento del sistema patriarcal; lxs artistas del colectivo argentino AMMurA (Agrupación de Mujeres Muralistas Argentinas) que, a través del gesto pictórico, visten las paredes de su país con dibujos y textos de protesta; las intérpretes chilenas "Las Tesis", cuya letra Un violador en tu camino ha sido traducida a más de 10 idiomas desde 2019; lxs bailaorxs españolas (Patricia Guerrero, Rocío Molina, Fernando López Rodríguez) que intentan derribar los estereotipos de género; y lxs modelxs ecuatoguineanas que, en el marco del proyecto "Mujer Ideal" de Lucas Nguema Escalada, buscan rehabilitar a mujeres inspiradoras.

Para identificar las características de estos "arte(s) feminista(s)" surgido(s) en el mundo hispanohablante desde la década de 2010, nos basamos también en el concepto de "feminismo artístico" desarrollado por la historiadora del arte argentina Andrea Giunta en su libro Feminismo y arte latinoamericano: historias de artistas que emanciparon el cuerpo (2019) y que define como los "lenguajes capaces de dar cuenta de una comprensión del cuerpo, de la sensibilidad, o del paisaje, excluidos de una historia del arte construida desde una perspectiva masculina" (Giunta, 263). 

Por ello, recogeremos propuestas de ponencias que se centren en las producciones artísticas "en movimiento".  Por lo tanto, se convoca a investigadores especializados en estudios de género, estudios culturales, estudios hispánicos e hispanoamericanos, historia del arte, artes visuales, ciencias políticas, sociología o antropología. 
 
Algunos ejes temáticos no limitativos que podrán ser objeto de cuestionamiento:

Eje 1. Feminismos en movimiento en los espacios de exposición

Numerosas representaciones artísticas explícitamente feministas (actuaciones, conferencias musicales/de danza, desfiles de moda) tienen lugar en espacios culturales cerrados como museos, cines o galerías.  ¿Cuál es el impacto de estas representaciones en una sociedad en la que la tecnología digital es cada vez más importante y en la que los espacios de exposición pueden ser percibidos como elitistas y discriminatorios (Bourdieu, 1966)? ¿Logran los discursos feministas propuestos por los artistas llegar al público en general y, si es así, qué estrategias y mecanismos los caracterizan? ¿Cómo se posicionan las instituciones culturales ante estas iniciativas ?  

Eje 2. Feminismos en movimiento en escenarios profesionales y amateurs

Las artes feministas (danza, canto, música, teatro, espectáculos cómicos) también se encuentran en los escenarios profesionales y de aficionados. Es el caso de algunos espectáculos flamencos cuyo discurso artístico comprometido encuentra su lugar tanto en espacios convencionales (Mujer de Pie, Sara Cano, 2020) como alternativos (Bailes de histéricas, Carmen Muñoz, 2019). Otro ejemplo es la compañía salvadoreña "Cachada Teatro", formada por mujeres de la economía informal que, a través del poder liberador de la producción teatral, pretenden hacer visible la opresión social de la que son víctimas. 

El humor es también una herramienta que los artistas feministas utilizan cada vez más. Así lo demuestra el auge de los espectáculos unipersonales, entre los cuales los de la youtuber trans Elsa Ruiz y la madrileña Nerea Pérez de la Heras, autora de Feminismo para torpes (2019). 

¿Qué lugar ocupan estas representaciones en la sociedad contemporánea? Dado que el escenario puede ser un lugar privilegiado de expresión de lo íntimo para ciertos artistas, ¿cómo se entrelazan la sensibilidad estética y el compromiso colectivo? ¿Es la frontera entre el artista y el individuo tan clara como se podría pensar?  ¿El arte adquiere aquí un poder catártico?
 
Eje 3. Feminismos en movimiento en el espacio urbano 

El impulso feminista contemporáneo ha ido acompañado de manifestaciones, ya sea en España (8M) o en América Latina (Ni una menos en Argentina y México en particular, Que sea ley en Argentina, el estallido feminista en Chile), que se organizan en las ciudades. Lxs activistas reclaman las calles donde habitualmente se sienten insegurxs para resemantizarlas y resimbolizarlas. Por ello, no es raro que el arte visual (arte urbano, afiches, landart, collages), la música (rap, himnos de protesta) o el arte físico (performance, teatro de calle), más o menos permanentes, se alojen en las marchas. ¿Cuáles son las modalidades de estas artes urbanas? ¿En qué medida consiguen organizar espacios de reflexión y deliberación ciudadana? ¿Cómo interactúan con la semiótica urbana que los rodea?
 
Eje 4. Feminismos en movimiento en la era digital

El auge de las redes sociales desde 2015, sumado al contexto de una pandemia mundial, nos ha llevado a repensar nuestros modos de interacción así como las modalidades de circulación de las ideas. El ámbito artístico no ha escapado a esto, ya que muchos utilizan las plataformas digitales para difundir sus comprometidas obras a un amplio público. ¿Qué nuevos lenguajes feministas ofrece el espacio digital? ¿Cómo favorece el alcance internacional del movimiento? ¿Qué lugar se le da al espectador-usuario de Internet? ¿Cuáles son los posibles límites de estos avances tecnológicos?
 
Eje 5. Movimiento de recepción y recepción en movimiento (eje transversal)

Por último, se prestará especial atención a la recepción artística. Frente a las producciones militantes, ¿se replantea la "experiencia estética" (Schaeffer, 2015) del espectador? ¿Qué papel desempeña cuando el espectador se enfrenta al sujeto artístico sin ningún "objeto de mediación" (Casemajor Loustau, Gellereau, 2008) (ruptura de la cuarta pared en el teatro, participación activa del transeúnte en un contexto urbano, cuestionamiento del receptor durante espectáculos cómicos o musicales, etc.)?   

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La jornada de estudio tendrá lugar el lunes 20 de junio de 2022 en formato híbrido, en la Université Bordeaux Montaigne para la sesión presencial y vía Zoom para la sesión a distancia. 

Las ponencias, realizadas en francés o español y de 20 minutos de duración, irán seguidas de un debate. 

Métodos de presentación:

Las propuestas de ponencias, redactadas en francés o en español, deberán incluir:

- El nombre y la dirección de correo electrónico delx autorx o autorxs
- Las afiliaciones institucionales
- El título de la ponencia
- Un resumen de la ponencia de 500 palabras como máximo
- Una breve presentación biobibliográfica de no más de 200 palabras
- Una especificación de la modalidad elegida (presencial o a distancia)

Deberán enviarse en formato .doc o .pdf a más tardar el 2 de mayo de 2022 a Julie Olivier (julie.olivier@u-bordeaux-montaigne.fr) y Caroline Prévost (caroline.prevost@u-bordeaux-montaigne.fr).

Comité organizador: Luciana Bertolaccini (Universidad Nacional de Rosario), Julie Olivier (Ameriber-CHISPA / UBM) y Caroline Prévost (Ameriber-SIRENH / UBM). 

Comité científico: Jesús Alonso Carballés, Cecilia González Scavino, Lise Segas e Isabelle Touton. 

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Bibliographie indicative/Bibliografía indicativa:

Accossato, Romina, Sendra, Mariana, « Movimientos feministas en la era digital. Las estrategias comunicacionales del movimiento Ni una menos », Encuentros. Revista de Ciencias Humanas, Teoría Social y Pensamiento Crítico, 2343-6131, août-décembre 2018, n°8, p.117-136.

Ausina, Anne-Julie « La performance comme force de combat dans le féminisme ». Recherches féministes 27, no 2 (2014) : 81–96. Disponible sur : https://doi.org/10.7202/1027919a 

Aguilar, Nani, « Una aproximación teórica a las olas del feminismo: la cuarta ola », Femeris, 2020  vol. 5, n°2, p. 121-146. Disponible sur:  https://doi.org/10.20318/femeris.2020.5387  

Benquet, Marlène, « Pratiques écoféministes : corps, savoirs et mobilisations », La Découverte, 1294-6303, 2019, n°2, p.23-28.

Bertolaccini, Luciana María, « Plazas verdes. Estética y política en los activismos callejeros en torno a las demandas por aborto legal (Rosario, 2018) », Artefacto visual, décembre 2020, vol.5, n°10, p.65-91.

Bertrand, David, « L’essor du féminisme en ligne. Symptôme de l’émergence d’une quatrième vague féministe ? », Réseaux, 2018/2-3 (n° 208-209), p. 232-257, https://www.cairn.info/revue-reseaux-2018-2-page-232.htm

Bourdieu, Pierre, L’amour de l’art : les musées et leur public, Paris, Les Éditions de Minuit, 1966, 256 p.

Cabral, Paz, Acacio, Juan, « La violencia de género como problema público. Las movilizaciones por “ni una menos” en la Argentina », Question, juillet-septembre 2016, vol.1, n°51, p.170-187.

Casemajor Loustau, Nathalie, Gellereau, Michèle, « Dispositifs de transmission et valorisation du patrimoine : l’exemple de la photographie comme médiation et objet de médiation », Actes du colloque international des sciences de l’information et de la communication « Interagir et transmettre, informer et communiquer : quelles valeurs, quelle valorisation ? », Tunisie, avril 2008, p.3-11.

Castro, Luis Carlos, « La acción colectiva feminista, ¿de la lucha de clases a la lucha de géneros ? Aportes para la comprensión práctica de los movimientos sociales : el caso « Ni Una Menos », Ciencia Política, 2389-7481, juillet-décembre 2018, vol.13, n°26, p.19-61.

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[1] C’est Elizabeth Sarah, dans son ouvrage de 1920 intitulé Reassessments of « First Wave », qui popularise la métaphore de la vague pour désigner les phases successives du féminisme.
[2] C’est à cette époque que les premiers ouvrages des théoriciennes françaises Hélène Cixous et Luce Irigaray sont publiés. 
[3] Kimberlé Crenshaw, Demarginalizing the Intersection of Race and Sex : A Black Feminist Critique of Antidiscrimination Doctrine, Feminist Theory and Antiracist Politics, University of Chicago Legal Forum, vol.9, n°8, 1989, p.139-167, https://heinonline.org/HOL/LandingPage?handle=hein.journals/uchclf1989&div=10&id=&page=
[4] Certain.e.s théoricien·nes (Carmen Moracho) considèrent que la quatrième vague débute avec l’arrivée d’Internet dans les années 1990 tandis que d’autres (David Bertrand) pensent qu’on ne peut pas parler de quatrième vague avant l’essor des réseaux sociaux dans les années 2010.
[5] Bien que le Parti Populaire de Mariano Rajoy ait promis, lors de la campagne présidentielle de 2011, un durcissement des conditions d’accès à l’I.V.G., les manifestations massives de 2014 ont entraîné la révocation de l’avant-projet présenté en 2013.
[6] Viol d’une jeune femme de 18 ans, le 7 juillet 2016, par cinq hommes lors des célébrations de San Fermín à Pampelune.
[7] Selon les données de la Commission Économique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (CEPAL).
[8] Le 12 février 2022, l’I.V.G. a été dépénalisé par la Cour Constitutionnelle jusqu’à la 24e semaine de gestation.
[9] Il faut distinguer la légalisation de la dépénalisation de l’I.V.G. Y compris dans le cas du Mexique, il est possible de pratiquer un avortement jusqu’à la 12e semaine de gestation (contre la 14e semaine en Argentine par exemple) et de nombreux états n’autorisent toujours pas l’I.V.G. si la grossesse n’est pas le résultat d’un viol, s’il n’y a pas un haut risque de fausse couche ou si la santé de la mère n’est pas mise en danger. Enfin l’objection de conscience offre la possibilité aux chirurgiens de refuser toute intervention chirurgicale qu’ils estimeraient contraire à leurs convictions morales.  
[10] Ce texte approuvé par le Congrès interdit par ailleurs le mariage homosexuel ainsi que les cours d’éducation sexuelle à l’école.
[11] Le féminisme a joué un rôle majeur dans le développement de la performance artistique (Ausina, 2014). Les individus ont trouvé par ce médium un moyen idéal pour s’exprimer, susciter une réaction et mettre à mal les codes culturels liés au corps. 
[12] « langages capable de rendre compte d’une compréhension du corps, de la sensibilité, ou du paysage, exclus d’une histoire de l’art construite depuis une perspective masculine. »  
[13] Fue Elizabeth Sarah, en su libro de 1920 Reassessments of “First Wave”, quien popularizó la metáfora de la ola para referirse a las sucesivas fases del feminismo.
[14] En esta época se publicaron las primeras obras de las teóricas francesas Hélène Cixous y Luce Irigaray.
[15] Kimberlé Crenshaw, Demarginalizing the Intersection of Race and Sex : A Black Feminist Critique of Antidiscrimination Doctrine, Feminist Theory and Antiracist Politics, University of Chicago Legal Forum, vol.9, n°8, 1989, p.139-167, https://heinonline.org/HOL/LandingPage?handle=hein.journals/uchclf1989&div=10&id=&page=.
[16] Algunos teóricos (Carmen Moracho) consideran que la cuarta ola comenzó con la llegada de Internet en los años 90, mientras que otros (David Bertrand) piensan que no podemos hablar de una cuarta ola hasta el auge de las redes sociales en la década de 2010.
[17] Aunque el Partido Popular de Mariano Rajoy prometió durante la campaña presidencial de 2011 endurecer las condiciones de acceso a la I.V.G., las masivas protestas de 2014 provocaron la revocación del anteproyecto proyecto presentado en 2013
[18] Violación de una joven de 18 años el 7 de julio de 2016 por cinco hombres durante las fiestas de San Fermín en Pamplona.
[19] Según datos de la Comisión Económica para América Latina y el Caribe (CEPAL).
[20] El 12 de febrero de 2022, el Tribunal Constitucional despenalizó la I.V.G. hasta la semana 24 de gestación.
[21] Hay que distinguir la legalización y la despenalización del aborto. Incluso en el caso de México, es posible realizar un aborto hasta la semana 12 de gestación (frente a la semana 14 en Argentina, por ejemplo), y muchos estados siguen sin permitir el aborto si el embarazo no es fruto de una violación, si no hay un alto riesgo de aborto o si la salud de la madre no corre peligro. Por último, la objeción de conciencia ofrece a los cirujanos la posibilidad de rechazar cualquier intervención quirúrgica que consideren contraria a sus convicciones morales.  
[22] El texto aprobado por el Congreso también pone en tela de juicio el matrimonio homosexual y la educación sexual en las escuelas.
[23] El feminismo ha desempeñado un papel importante en el desarrollo del arte de la performance (Ausina, 2014). Los individuos han encontrado en este medio una forma ideal de expresarse, provocar una reacción y desafiar los códigos culturales relacionados con el cuerpo.