Essai
Nouvelle parution
F. Dupeyron-Lafay, L'autobiographie de Thomas De Quincey. Une Anatomie de la douleur.

F. Dupeyron-Lafay, L'autobiographie de Thomas De Quincey. Une Anatomie de la douleur.

Publié le par Vincent Ferré (Source : Françoise Dupeyron-Lafay)

Françoise Dupeyron-Lafay (Université Paris Est Créteil, EA 3958 IMAGER)

L'Autobiographie de Thomas De Quincey. Une Anatomie de la douleur.


Confessions d'un mangeur d'opium anglais (1821 et 1856), Suspiria De Profundis (1845) et Esquisses autobiographiques (1853)


Paris: Michel Houdiard, coll. "Domaine anglophone" 2010, 384 pages 

  • ISBN : 9 782356 920416.
  • 25 euros

Thomas De Quincey (1785-1859) a « révolutionné la prose d'une façon comparable à Wordsworth et Coleridge pour la poésie » (Judson S. Lyon) et profondément marqué Poe, Baudelaire, Emerson, Dickens ou Proust. Pourtant, on ne connaît guère de lui que ces énigmatiques Confessions d'un mangeur d'opium anglais, et il a longtemps été considéré comme un romantique mineur, éclipsé par les grands « maîtres ». Il a néanmoins su faire vibrer dans sa prose la musique et l'intensité émotionnelle de la poésie lyrique. Il s'est toujours montré déroutant, excentrique, inclassable, et il a fait oeuvre de pionnier en introduisant dans ses peintures de la vie (particulièrement la sienne) une aura fictionnelle, un sens dramatique aigu, et une réflexion philosophique complexe. La finesse et la modernité de son « anatomie de la douleur » préfigurent la psychologie du XXe siècle. De fait, cette oeuvre, par-delà son ancrage romantique initial, possède une puissance intellectuelle et affective intemporelle : il s'agit d'un jalon indispensable de la littérature qui dépasse le seul domaine anglophone et mérite l'attention de spécialistes d'autres disciplines. Car De Quincey nous a livré des écrits autobiographiques majeurs élaborés pendant près de quarante ans, et une analyse du temps, de la mémoire, du deuil et de la hantise — ces réalités poignantes qu'il avait expérimentées, et auxquelles il avait réfléchi, pendant toute sa vie, dans la douleur, mais avec lucidité, courage, et passion. Le dialogue, parfois « muet », qu'il a instauré avec la mort et l'indicible est plus éloquent que jamais pour nous qui, au XXIe siècle, savons lire et comprendre la poétique et les voix du silence, même quand tout semble se taire ...


Table des matières

Introduction : « Le soleil noir de la mélancolie »

I- La découverte des Confessions de 1821 : une expérience de lecture déroutante.

Un récit labyrinthique en trompe l'oeil La nature fragmentée et lacunaire du récit La culpabilité et la fragmentation du moi « Une enfant que j'avais aimée tendrement », et « un beau jeune homme »

II- La matrice affective et poétique de l'enfance : Suspiria de Profundis (1845), aux sources vives de l'imaginaire de l'oeuvre de T. de Quincey

Les fulgurances des ténèbres, la hyène et « L'estomac de la mémoire » La mort et les figurations du trauma La culpabilité, les livres et l'océan Le bestiaire symbolique : l'araignée, Le chaton, le chien et la brebis Figurations de la maternité, échos bibliques et tragédie antique. De Suspiria aux Confessions de 1821 et de 1856.

III- Retour aux Confessions de 1821 : échos, reflets et doubles « dans un miroir obscur »

Les Représentations de la féminité et la dialectique du pur et de l'impur Figurations et défigurations du coupable. Doubles tragiques et doubles oniriques L'affleurement et la résurgence de l'expérience d'enfance : l'objectivation du trauma L'été et les tombes Les portes et les escaliers : Enfermé dehors Le sublime carcéral et les chaînes de l'opium. Influences contextuelles

Tragédies familiales, conflits et guerres intestines des Suspiria et des Esquisses autobiographiques : fils conducteurs des cauchemars d'opium La mort du Père Les rêves d'eau : la maladie et la mort d'Elizabeth Les conflits et les guerres intestines de la préadolescence

IV- La hantise et le palimpseste 

Les maisons hantées de la mémoire Effacement dans la douleur Traces indélébiles douloureuses : le palimpseste

V- Les arabesques, les méandres et les cercles infinis de la vie : l'aléatoire déterminé

Métaphores végétales. L'écriture et la vie, germination et efflorescence inévitables Les méandres de l'existence : « accidents » et compulsions déterminés Le Labyrinthe et le hiéroglyphe : errance et Aveuglement Les schémas tragiques et le cercle Les architectures de l'inexorable, les échos de l'irrévocable

VI- Remèdes existentiels et mythologies compensatoires

Le Vent memnonien L'« oeil intérieur », la musique, et le sacré « Lever le voile » (les oracles, le miroir et les interprètes) écritures célestes et Parole retrouvée mythologies compensatoires syncrétiques « Savannah-la-Mar ». Une tentative de théodicée  La souffrance catahartique : les yeux d'Oedipe…

Conclusion. Si nous savions… De la tragédie de naître.

Notes

Bibliographie 

BON DE COMMANDE à envoyer à :

Michel Houdiard Editeur 11, rue Monticelli, 75014 Paris (Frais de port gratuits)

  • Responsable :
    Michel Houdiard éditeur