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Nouvelle parution
Europe, n° 1058-1059-1060:

Europe, n° 1058-1059-1060: "Olivier Rolin", "Günther Anders"

Publié le par Université de Lausanne

Référence bibliographique : Europe, n° 1058-1059-1060: "Olivier Rolin", "Günther Anders", , 2018.

 

Référence bibliographique : Europe, n° 1058-1059-1060: "Olivier Rolin", "Günther Anders", , 2017.

 

 

Référence bibliographique : Europe, n° 1058-1059-1060: "Olivier Rolin", "Günther Anders", , 2017.

 

 

Europe, 95e année — n° 1058-1059-1060 / juin-juillet-août 2017

 

 

OLIVIER ROLIN

« On écrit parce qu’on est mal placé dans son époque. Parce qu’on s’y sent dépaysé », dit Olivier Rolin. Vagabondant parmi les paysages, les époques et les livres, cet écrivain nous embarque dans une traversée au long cours. L’Histoire est sa grande affaire, les larges espaces géographiques aussi. La littérature selon Olivier Rolin arpente la déchirure entre le réel et l’idéal, mais elle le fait comme on répond à l’appel du large. De Veracruz à la Terre de feu, des îles Solovki aux rives du fleuve Amour, ses pérégrinations dans l’espace sont aussi des immersions dans le temps. Il est peu d’auteurs contemporains qui savent composer un monde d’une telle profondeur de champ. Bien peu qui possèdent un registre de thèmes et de langue aussi étendu. Très peu, enfin, qui s’aventurent aussi loin des schémas du roman traditionnel. Ce qui hante Olivier Rolin, outre la puissance de certains paysages, la mémoire des livres et la nostalgie de quelque amour perdu, ce sont des moments d’acmé historique où une grande espérance avorte, où une utopie généreuse accouche d’une tragédie ou, plus banalement, de la désillusion. Ce vertige de la défaite, cette « énigmatique puissance de l’échec » nourrit une mélancolie profonde, comme si Olivier Rolin portait encore, au-delà de ses années militantes, « le deuil de la révolution ». Et tout cela affleure dans ses livres avec un beau souci des musiques de la phrase, du tempo, des chromatismes, des accords en mineur, avec parfois une mélodie schubertienne dans des romans qui sont toujours aux marges de la poésie, de la méditation intérieure, du murmure de l’âme.

GÜNTHER ANDERS

Günther Anders est un philosophe qui a d’abord pensé le monde qui nous enveloppe, celui que nous avons domestiqué (dans son anthropologie), puis qui s’est interrogé sur le devenir de l’univers physique, de la nature (à partir de ses réflexions sur les révolutions industrielles) et de la Terre (à partir de ses réflexions sur la menace d’une apocalypse nucléaire). Anders avait la conviction que chaque époque engendre ses obscurantismes et doit produire ses Lumières. Une des sources de la puissance politique de son œuvre tient au fait qu’il a su articuler l’impératif de sauver le monde avec celui de le changer.

 

SOMMAIRE

 

OLIVIER ROLIN

Gérard CARTIER : Invitation en Rolinie.

Olivier ROLIN : L’éloignement.

Christian GARCIN : Un abécédaire pour Olivier Rolin.

Mathias ÉNARD : Neiges.

Jean-Christophe BAILLY : Le grand large sur la Terre.

Pierre MICHON : Lénine et les fleurs bleues.

Olivier ROLIN : Considérations sur l’arbre.

Olivier ROLIN : Machine.

Olivier ROLIN, Jean-Baptiste HARANG : Le Grand Cirque.

Jean-Claude MILNER : La passion du monde.

Jacques-Pierre AMETTE : Olivier Rolin, le noir baudelairien.

Norbert CZARNY : L’éloge de la littérature.

Agnès CASTIGLIONE : Les routes du romanesque.

Pierre SCHOENTJES : Les ciels de Rolin.

Michel DEUTSCH : L’Invention du monde. Notes et contre-notes à propos du roman.

Katelijne DE VUYST : « D’où elle ainsi ni d’homme ».

Jean-Claude PINSON : Roman est poésie.

Jean-Pierre MARTIN : L’art des mots et la trempe.

Bruno BLANCKEMAN : Un adieu aux armes ?

 

GÜNTHER ANDERS

Christophe DAVID : Günther Anders et le monde, le monde et Günther Anders.

Günther ANDERS : Le courrier des morts.

Jason DAWSEY : Compréhension fragile.

Micaela LATINI : Figures posthumes.

Christian DRIES : La vérité peut être livrée sur le plateau de la vérité ou sur celui de la non vérité.

María Carolina MAOMED et Isaac MOSQUEDA : L’univers des appareils.

Yotetsu TONAKI : Günther Anders et le Japon. Penser le post-humain.

Benoît REVERTE : Günther Anders et les sciences.

 

CAHIER DE CRÉATION

Vera PAVLOVA : Le ciel n’est pas loquace.

Paloma HIDALGO : Nativité.

Cécile SANCHEZ : Burn out.

 

CHRONIQUES

La machine à écrire

Jacques LÈBRE : La correspondance Georges Perros Henri Thomas.

Les 4 vents de la poésie

Olivier BARBARANT : Le Diderot de notre temps.

Le théâtre

Karim HAOUADEG : Un théâtre visionnaire.

Le cinéma

Raphaël BASSAN : L’Amérique malade de ses fantasmes et de ses peurs.

La musique

Béatrice DIDIER : Trompe-la-Mort.

Les arts

Jean-Baptiste PARA : Les années Olga.

 

NOTES DE LECTURE

 

POÉSIE

Arthur RIMBAUD, Paul VERLAINE : Un concert d’enfers. Vers et poésies, par Karim Haouadeg.

Pierre REVERDY / Pablo PICASSO : Le Chant des morts, par Alain Freixe.

Jacques LÈBRE : L’Immensité du ciel, par Karim Haouadeg.

Bohdan CHLÎBEC : Une cour en hiver, précédé d’Une chambre obscure, par Victor Martinez.

Jean-Michel MAULPOIX : L’Hirondelle rouge, par France Burghelle Rey.

Jaan KAPLINSKI : Difficile de devenir léger, par Pierre Lecœur .

Patrick GUYON : Le Testament d’Abel, par Sergi Javaloyès.

Emmanuel LAUGIER : L’œil bande, par Alain Freixe.

Christian VIGUIÉ : Limites, par Isabelle Lévesque.

Laurent CENNAMO : FH, par Françoise Delorme.

Bruno CANY : Lignes d’ombres, poésie sceptique, par Malgorzata Grygielewicz.

Mélanie LEBLANC : Des falaises, par Philippe Longchamp.

Erwann ROUGÉ : L’Enclos du vent, par Michel Ménaché.

Françoise ASCAL : Entre chair et terre, par Isabelle Lévesque.

 

ROMANS, NOUVELLES, RÉCITS

Enis BATUR & Yigit BENER : Délires simultanés, par Michel Ménaché.

Edith BRUCK : Qui t’aime ainsi, par Joëlle Gardes.

Jack LONDON : Romans, récits et nouvelles, par Matthieu Gosztola.

Michel BAGLIN : Eaux troubles, par Jacqueline Saint-Jean.

Marie-Louise AUDIBERTI : Je déménage, par Bernard Fournier.

Pascal DETHURENS : Vita nova, par Mathieu Jung.

Guillaume BASQUIN : (L)ivre de papier, par Claude-Raphaël Samama.

 

ESSAIS, DIVERS

Évelyne GROSSMAN : Éloge de l ’hypersensible, par Erwan Guéret.

Caroline SAGOT DUVAUROUX : Un bout du pré, par France Burghelle Rey.

Barbara LECOMPTE : L’Encrier de madame de Sévigné, par Joëlle Gardes.

Gérard MACÉ : Baudelaire, par Thierry Romagné.

Jean-Louis COATRIEUX : Alejo Carpentier — De la Bretagne à Cuba, par Albert Bensoussan.

 

Notre revue des parutions Acta fabula propose un compte rendu de cet ouvrage :

"Olivier Rolin et Günther Anders : regards croisés sur le monde", par Laude Ngadi Maïssa