Essai
Nouvelle parution
E. Viveiros De Castro, L'inconstance de l'âme sauvage. Catholiques et cannibales dans le Brésil du XVIe s.

E. Viveiros De Castro, L'inconstance de l'âme sauvage. Catholiques et cannibales dans le Brésil du XVIe s.

Publié le par Marc Escola

L'inconstance de l'âme sauvage

Catholiques et cannibales dans le Brésil du XVIe siècle

Viveiros De Castro Eduardo

Avec une préface de Daniel Barbu et Philippe Borgeaud.

Traduit du portugais (Brésil) par Aurore Becquelin et Véronique Boyer.

Genève, Labor & fides

Pages: 184
ISBN: 978-2-8309-1708-6
Date de publication: 03/01/2020

 

Les premiers missionnaires débarqués au Brésil sont confrontés à un curieux paradoxe : alors que les Tupinamba acceptent volontiers la doctrine chrétienne et se convertissent, ils ne renoncent pas pour autant à leurs coutumes féroces, au cycle infernal des guerres intertribales, au cannibalisme et à la polygamie. Cette apparente inconstance, cette oscillation entre respect de la nouvelle religion et oubli de sa doctrine, entraîne finalement les Européens à déclarer que les Tupinamba sont fondamentalement sans religion, incapables de croire sérieusement en une quelconque doctrine.

Dans cet essai, le célèbre anthropologue brésilien Eduardo Viveiros de Castro, figure tutélaire des études actuelles en ethnologie amazonienne, revisite les sources du XVIe siècle pour restituer les enjeux de cette « inconstance de l’âme sauvage », en laquelle se disputeraient deux manières fondamentalement différentes de penser le monde et la société. Il nous invite à remettre en cause, dans une perspective à la fois historique et anthropologique, le rapport entre culture et religion.

Eduardo Viveiros de Castro enseigne l’anthropologie au Museu nacional de l’Université fédérale de Rio de Janeiro. Il a également été professeur de Latin American studies à l’Université de Cambridge (1997 – 1998) et directeur de recherche au CNRS

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Table des matières

Préface : Les cannibales et nous, par Daniel Barbu et Philippe Borgeaud, p. 7

LE PROBLÈME DE L’INCROYANCE AU XVIe SIÈCLE AU BRÉSIL

Le marbre et le myrte, p. 27
La culture comme système religieux, p. 39
L’enfer et la gloire, p. 47
Querelles au paradis, p. 55
La dureté de la foi, p. 73

COMMENT LES TUPINAMBA PERDIRENT LA GUERRE

Guerres cannibales, p. 93
À propos de temps, p. 109
L’ancienne loi, p. 119
Le jus de la mémoire, p. 131
Cannibales récalcitrants, p. 139
Éloge de l’inconstance, p. 155

Voir le livre sur le site de l'éditeur…

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Le discours Tupinamba", par Jacques Leenhardt (en ligne le 17 juin 2020)

Bien connu pour ses travaux sur les cultures amérindiennes, Eduardo Viveiros de Castro construit, livre après livre, une anthropologie qui déplace la position qu’occupe l’Autre dans nos configurations mentales. Dans L’inconstance de l’âme sauvage, récemment traduit en français, tout part d’un paradoxe. Les Indiens Tupinamba, que les pères jésuites tentent de convertir dès le XVIe siècle, sont apparemment pleins de bonne volonté : ils sont prêts à accepter les dogmes que les Blancs leur proposent, faisant naître de grands espoirs de conversion chez ces infatigables prêcheurs. Cependant, alors même qu’ils semblent convertis, les Tupinamba retombent régulièrement dans leurs pratiques cannibales. D’où l’idée d’inconstance qui figure dans le titre de l’ouvrage.